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Économie Publié le samedi 8 mars 2025 | Fraternité Matin

Groupement des miniers / Michel Bictogo, président du conseil des membres d’honneur : ‘‘Il n’y a aucune immixtion dans la gestion de cette association’’

Groupement des miniers / Michel Bictogo, président du conseil des membres d’honneur : ‘‘Il n’y a aucune immixtion dans la gestion de cette association’’
© Fraternité Matin Par DR
Groupement des miniers / Michel Bictogo, président du conseil des membres d’honneur : ‘‘Il n’y a aucune immixtion dans la gestion de cette association’’

Le Groupement professionnel des miniers de Côte d’Ivoire a tenu son assemblée générale ordinaire, le 28 février, à la Maison de l’Entreprise au Plateau pour le renouvellement des instances dirigeantes.


Des éclairages de Michel Bictogo qui avait à ses côtés Yacouba Diarra, le nouveau président.


Un nouveau président en la personne de Yacouba Diarra, a été élu, à l’issue de votre récente assemblée générale. Que vous inspire ce choix ?


Le Groupement professionnel des miniers de Côte d’Ivoire (Gpmci) est la principale faitière des opérateurs miniers privés de Côte d’Ivoire. Il a été créé en 2008. 


Son objectif premier est de se mettre au service de ses membres, aussi bien les producteurs que les prestataires. 


Ce groupement a toujours fonctionné de manière consensuelle. On a toujours élu ses présidents, de manière consensuelle. 


Entendez par professionnel du secteur, le patronat. Il n’y a aucune immixtion (politique ou gouvernementale) dans la gestion de cette association.

Nous sommes l’interface. 


Donc, c’est normal qu’il y ait une collaboration. Mais pas pour choisir ceux qui vont diriger notre groupe. Je le dis haut et fort, nous avons, certes, pensé que nous avons

un président exécutif ou le Conseil d’administration, mais Il était bon que les anciens présidents et tous ceux qui ont pu apporter quelque chose au secteur puissent

encadrer, un tant soit peu, le Conseil d’administration.


C’est pour cela qu’il y a eu le choix de créer un conseil des membres d’honneur, qui est présidé par ma personne.


Nulle part, il n’a été question d’une quelconque pression de quelque dirigeant que ce soit, comme on le pense.


Mais plutôt un consensus qui existe entre nous et qui fait que ce groupement continue

d’aller de l’avant comme on a pu le constater depuis 2008.


Donc après que le président sortant, Jean-Claude Diplo, a présenté le rapport moral et

financier, on a fait l’élection par acclamation du nouveau président et des membres du conseil des membres d’honneur.


Avant cette assemblée générale, vous étiez pressenti pour être candidat au poste de président exécutif. 



Pourquoi avez-vous finalement décidé de retirer votre candidature ?


Je vous ai parlé de consensus. Je suis un peu plus âgé que ceux qui se sont présentés et j’ai pensé qu’étant président des membres d’honneur, je peux apporter un peu plus à l’organisation que d’être dans l’opérationnel. Je ne peux plus faire les réunions de 6 heures.


Il se raconte que vous avez subi des pressions pour retirer votre candidature...


Quand vous me regardez, on peut me faire une pression ? On ne peut pas me faire de pression. J’ai bientôt 70 ans. Et je suis apolitique en plus. Il n’y a pas eu de pression. 


Nous sommes allés à l’assemblée générale par consensus.



En tant que président du conseil des membres d’honneur, quel est le contenu de votre mission ?


C’est un poste consultatif.

Il est composé des fondateurs, des past présidents et des méritants dans le secteur. 


Nous allons encadrer le Conseil d’administration.

C’est un apport aussi bien technique qu’idéologique pour renforcer la capacité du Conseil d’administration, même si ses membres en ont déjà.


Quel regard portez-vous sur le Groupement ? Que faut-il améliorer pour permettre au Gpmci d’être plus performant ?


L’association entre dans une nouvelle dynamique. Le secteur des mines occupe un peu plus de place dans le Pib de la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, il faut dynamiser tous les acteurs et toutes les structures qui accompagnent ce secteur. 


Et la faîtière ne devrait pas demeurer en reste.


Quelle est justement votre vision ? Il faut dire dans un premier temps, notre vision est d’apporter une grande contribution au développement économique et social de la Côte d’Ivoire. 


Et pour ce faire, nous devons booster notre contribution au Pib. Voilà un peu notre vision. Prendre notre place dans le développement de la Côte d’Ivoire, afin qu’elle devienne un pays minier prospère. 


Et pour mettre en œuvre cette vision, nous avons, évidemment, défini quelques axes stratégiques.


Le premier, c’est d’abord de défendre les intérêts de nos membres. 


Et la meilleure façon de défendre les intérêts de tout le monde, c’est de créer ou de renforcer le cadre permanent de concertation entre l’administration et les opérateurs que nous sommes. Cela va nous permettre de mettre en place ou du moins de bien appliquer le cadre réglementaire qui régit notre activité. 


Les opérateurs miniers sont conscients de ce que les mines ne peuvent et ne doivent pas constituer des entraves à l’économie locale.


Elles doivent interagir avec l’économie locale. Dans notre 2e axe, nous avons pensé à faire la promotion du contenu local.


Et dans un 3e axe, nous passons au développement de la Rse qui va prendre en compte les attentes d’autres parties prenantes, telles que les communautés locales

qui sont très importantes pour nous. 


Nos employés aussi sont des parties prenantes très importantes. Voilà quelques axes stratégiques que nous comptons développer avec la contribution de tous nos membres, parce que nous formons une grande famille.


Qu’avez-vous prévu comme actions pour éviter les litiges entre les sociétés minières et les populations locales ?


Les compagnies sont d’accord sur le fait qu’il y a parfois des incompréhensions entre la population et nous. 


Donc il faut, avec la contribution de l’administration, renforcer la sensibilisation, la communication et surtout expliquer à nos partenaires locaux ce qu’est l’industrie minière et comment cela fonctionne.


C’est généralement là qu’il y a des divergences de vues, ce qui est à la base de la plupart des conflits.


Pour être plus précis, par exemple, le premier article du code minier stipule que le

sous-sol appartient à l’État. 


Et je ne suis pas sûr que nos parents comprennent cela de la même façon. 


L’opérateur qui arrive obtient la licence pour opérer avec un cahier des charges. 


Je peux vous assurer que dans la plupart des cas, pour ne pas dire dans 100 % des cas, les opérateurs respectent leurs cahiers des charges.


En dehors du cahier des charges, c’est vrai que les populations ont des attentes.


Selon elles, le sous-sol leur appartient et elles demandent parfois un peu plus. C’est

pourquoi, nous renforçons la communication avec elles pour qu’ensemble, nous puissions prendre en compte leurs attentes et aussi pour que nos opérations soient viables. 


Car il ne faut pas tuer la poule aux œufs d’or.


Comment voyez-vous, dans 10 ans, l’avenir du secteur minier en Côte d’Ivoire ?


Il y a de très bonnes perspectives pour ce secteur. 


Dans 5 à 10 ans, nous voyons la Côte d’Ivoire parmi les premiers producteurs miniers de la sous-région. Aujourd’hui, nous n’en sommes pas trop loin, vu les potentialités du sous-sol ivoirien. Si nous continuons dans la dynamique actuelle, avec l’attractivité et le cadre réglementaire à travers le code minier qui favorise l’investissement, nous y parviendrons. Tout part de là. Il faut investir dans la re-

cherche avant de produire.


On ne vient pas directement produire. S’il y a déjà un cadre réglementaire attractif et qui rassure les investisseurs, nous allons continuer dans cette dynamique. 


Cela, avec de nouvelles découvertes et de nouvelles mines qui vont apparaître. 


Nous allons devenir naturellement l’un des premiers producteurs miniers de la sous-région.


À combien est estimée la contribution du secteur minier ivoirien au Pib ?


Nous sommes autour de 4 %. Mais, il y a 10 ans, nous étions à 2 %. Dans les 10 prochaines années, on pense pouvoir doubler cette contribution, avec l’espoir que l’environnement des affaires va nous permettre de travailler.


Qu’y a-t-il au niveau de l’environnement actuel des affaires ?


L’environnement actuel nous sied. Mais il faut que cela continue. Ici, en parlant de

l’environnement des affaires, c’est beaucoup plus la stabilité du régime fiscal, un cadre réglementaire. 


L’industrie, c’est un peu comme les jeux.

Il y a des règles et lorsqu’elles changent au cours du jeu, c’est clair que ça embête un peu les joueurs.

Est-ce ce que vous vivez actuellement ?


Non, pour le moment, tout se passe bien. Nous souhaitons que cela n’arrive pas. Parce que c’est l’un des éléments qui peut contribuer au développement du secteur. Que les règles qui sont fixées par avance et pour lesquelles nous nous engageons ne changent pas, pour éviter de perturber nos modèles économiques.


Nous avons la chance d’avoir un ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie qui est à notre écoute. Nous avons également la chance d’avoir un gouvernement qui est à l’écoute de tous les partenaires.


Nous souhaitons que ça continue et que le dialogue ne soit jamais rompu. Le ministre

des Mines actuel collabore beaucoup avec l’industrie dans l’élaboration des textes de loi. 


Il a vraiment considéré l’industrie comme un partenaire. Nous sommes en train de discuter du nouveau code minier. 


Et cela nous va droit au cœur.


INTERVIEW RÉALISÉE PAR GERMAINE BONI ET CASIMIR DJÉZOU

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