Après Houston et New York, la Côte d’Ivoire a poursuivi sa tournée économique à Washington DC, dernière escale de son roadshow de promotion du secteur extractif. Institutions financières, think tanks, secteur privé: Mamadou Sangafowa Coulibaly, ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, y a reçu un accueil de haut niveau, témoignant de l’intérêt croissant des États-Unis pour un pays qui se positionne comme un acteur majeur des ressources extractives en Afrique.
Le 18 mars, au State Department, l’équivalent du ministère des Affaires étrangères américain, le ministre a mis en avant le potentiel du sous-sol ivoirien, présentant la carte géologique du pays et soulignant les ambitions de la Côte d’Ivoire de figurer parmi les cinq plus grands producteurs de pétrole du continent et le premier producteur d’or d’Afrique dans la prochaine décennie.
La veille, la délégation ivoirienne a tenu une série de réunions stratégiques avec EXIM Bank, la banque américaine d’import-export, et la Development Finance Corporation (DFC), institution spécialisée dans le financement du développement. L’objectif était de mobiliser des fonds pour soutenir les entreprises américaines intéressées par le marché ivoirien, mais aussi pour financer des infrastructures essentielles à la croissance du secteur extractif.
La Côte d’Ivoire souhaite obtenir des financements non seulement pour des projets économiquement rentables, mais aussi pour des infrastructures structurantes permettant de moderniser toute la chaîne de valeur de l’industrie minière et pétrolière. La DFC s’est engagée à poursuivre les discussions via sa représentation régionale à Abidjan, afin de finaliser des accords dans les meilleurs délais.
Séduire le secteur privé américain
Parallèlement aux discussions institutionnelles, Mamadou Sangafowa Coulibaly a échangé avec la communauté d’affaires américaine, lors d’une table ronde organisée à l’US Chamber of Commerce, la plus grande organisation patronale mondiale.
L’objectif était de présenter les opportunités d’investissement en Côte d’Ivoire et d’accélérer les discussions en cours avec plusieurs entreprises américaines. Le ministre a rappelé que la production pétrolière ivoirienne, actuellement de 60 000 barils par jour grâce au gisement Baleine, pourrait dépasser les 200 000 barils d’ici 2027, et que l’industrie minière connaît une croissance accélérée.
Lors de cette rencontre, Kendra Gaither, présidente de l’US-Africa Business Center, a souligné que la Côte d’Ivoire constitue une destination de plus en plus attrayante pour les investisseurs américains, notamment en raison de ses réformes économiques et réglementaires. Elle a mis en avant l’intérêt croissant des entreprises américaines pour les minéraux critiques, un enjeu majeur dans la transition énergétique mondiale et un domaine où la Côte d’Ivoire commence à se positionner stratégiquement.
Dr Guevera Yao, vice-président de l’US-Africa Business Center, a insisté sur l’importance de cette tournée ministérielle, qui favorise une meilleure compréhension du marché ivoirien et attire un nombre croissant d’investisseurs américains, traditionnellement tournés vers les pays anglophones du continent.
En parallèle de ses rencontres économiques, Mamadou Sangafowa Coulibaly a approfondi les réflexions stratégiques sur la gouvernance des ressources extractives avec le Brookings Institute, l’un des think tanks les plus influents au monde.
Accompagné de Brahima Coulibaly, vice-président du programme Économie mondiale et développement, et du professeur Landry Signé, spécialiste de l’Afrique, il a exploré les meilleures pratiques internationales en matière d’exploitation des ressources naturelles et discuté des moyens d’optimiser l’impact de l’industrie extractive sur le développement économique.
Brookings s’est engagé à partager ses recherches avec la Côte d’Ivoire et à examiner les opportunités de soutien financier pour les projets stratégiques du pays.
Cette rencontre s’inscrit dans la continuité des échanges initiés avec Atlantic Council, un autre centre de réflexion influent. Le 17 mars, le ministre avait déjà rencontré Rama Yade, directrice de l’Africa Center, qui avait exprimé la volonté d’Atlantic Council de collaborer avec la Côte d’Ivoire, en particulier sur les enjeux liés aux ressources naturelles.
Avec cette dernière étape à Washington, la Côte d’Ivoire a consolidé son attractivité auprès des institutions financières, des investisseurs et des décideurs américains.
Le roadshow du ministre Mamadou Sangafowa Coulibaly a permis d’ouvrir des discussions stratégiques sur des projets clés, aussi bien avec des entreprises privées qu’avec des organismes de financement, pour soutenir la croissance du secteur extractif ivoirien. Des échanges qui augurent de bonnes perspectives pour le pays.
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