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Santé Publié le jeudi 27 mars 2025 | Abidjan.net

Côte d’Ivoire : fin de la phase pilote du projet de dépistage néonatal systématique de l’Hôpital Mère-Enfant de Bingerville et l’Institut Pasteur

© Abidjan.net Par Jean-Baptiste
Côte d’Ivoire : fin de la phase pilote du projet de dépistage néonatal systématique de l’Hôpital Mère-Enfant de Bingerville et l’Institut Pasteur
L’Hôpital Mère-Enfant Dominique Ouattara de Bingerville (HME) et l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire (IPCI) ont officiellement clôturé, ce mercredi 26 mars 2025, leur projet pilote de dépistage néonatal systématique, une première en Afrique subsaharienne

L’Hôpital Mère-Enfant Dominique Ouattara de Bingerville (HME) et l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire (IPCI) ont officiellement clôturé, ce mercredi 26 mars 2025, leur projet pilote de dépistage néonatal systématique, une première en Afrique subsaharienne. Lancé en 2022 avec le soutien de la Fondation Butterfly, ce programme a permis de dépister cinq maladies génétiques congénitales chez 1 030 nouveau-nés, marquant une avancée majeure pour la santé infantile en Côte d’Ivoire.


Pendant près de deux ans, les équipes médicales ont traqué l’hypothyroïdie congénitale, la drépanocytose, le déficit en G6PD, l’hyperplasie congénitale des surrénales et la phénylcétonurie grâce à des prélèvements sanguins effectués entre 24 et 120 heures après la naissance. « Détecter tôt ces pathologies évite des complications dramatiques : handicaps mentaux, décès prématurés… Les traitements existent, mais sans diagnostic précoce, les familles souffrent », a expliqué le professeur Valérie Gbonon, coordinatrice technique à l’IPCI.


Parmi les résultats marquants, 2 % des bébés présentaient un déficit en G6PD, exposant à un risque d’anémie sévère, et 0,1 % étaient suspects d’hyperplasie congénitale des surrénales. La drépanocytose, maladie très répandue en Afrique, a été confirmée chez plusieurs nourrissons, permettant une prise en charge immédiate.

Malgré son succès, le projet a révélé certains obstacles : réticences initiales des parents, difficultés à reconvoquer les familles pour confirmer les cas suspects et ruptures de réactifs. « La sensibilisation a été clé : avec des sociologues, nous avons convaincu 80 % des mères », a souligné le professeur Valérie Gbonon.


Lors de la cérémonie, le Dr Daouda Kouyaté, directeur général adjoint de l’Hôpital Mère-Enfant de Bingerville (HME), a lancé un appel au ministère de la Santé : « Proposons que ce test s’appelle Test Myssissi, en hommage aux professeures Mireille Dosso et Sylvia Da Silva, et généralisons-le à toute la Côte d’Ivoire ! ».

La professeure Dosso, coordinatrice du projet, a insisté sur l’urgence de mobiliser davantage de fonds : « Dépister un seul cas coûte 15 000 FCFA. Nous devons pérenniser cette action pour sauver des générations ».


Grâce à un financement de 2,5 milliards de FCFA de l’État ivoirien et de ses partenaires, l’IPCI s’est doté d’un séquenceur ADN de dernière génération, faisant de la Côte d’Ivoire un leader régional en génétique médicale.


Les acteurs espèrent désormais un programme national intégrant davantage de pathologies, à l’image des pays occidentaux où une dizaine de maladies sont dépistées à la naissance. « Ce projet n’est pas une fin, mais le début d’un avenir plus sain pour nos enfants », a ajouté le professeur Djama Joseph, représentant de l’IPCI. Une lueur d’espoir pour des milliers de familles ivoiriennes.


JB

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