Des communautés entières ont été détruites au Myanmar par le séisme de magnitude 7,7 qui a frappé le vendredi 28 mars 2025 les régions de Mandalay, Sagaing, Naypyidaw et l’État Shan, causant près de 2.000 morts et des milliers de blessés, selon les autorités locales.
Les équipes humanitaires de l’ONU sur place décrivent une situation alarmante. Julia Rees, représentante adjointe de l’UNICEF, a témoigné de la désolation qui frappe les populations. « Des communautés entières ont été anéanties. Des enfants et des familles dorment dehors, sous le choc, certains ayant perdu leurs proches ou étant séparés d’eux », a-t-elle déclaré.
Dans les zones sinistrées, l’accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins médicaux devient un enjeu critique, alors que les secouristes travaillent dans des conditions extrêmes, sans électricité ni installations sanitaires.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) coordonne l’arrivée des secours, soutenus par la Chine, l’Inde, la Russie, la Thaïlande et le Bangladesh. Cependant, Tom Fletcher, chef des affaires humanitaires de l’ONU, alerte sur le manque de financement, aggravé par les coupes budgétaires de plusieurs grandes puissances occidentales.
Le plus haut responsable humanitaire de l’ONU sur le terrain, Marcoluigi Corsi, a récemment visité Naypyidaw et décrit une situation qui se détériore rapidement :
« Il n’y a ni électricité, ni eau courante. Les habitants luttent contre la chaleur et redoutent les répliques sismiques, refusant de rentrer chez eux », a-t-il indiqué.
Le Dr Fernando Thushara, représentant de l’OMS au Myanmar, a constaté que les hôpitaux étaient submergés, confrontés à des coupures d’électricité et des pénuries de médicaments. L’absence d’eau potable menace de provoquer des épidémies de choléra, dengue, hépatite et paludisme.
Ce séisme frappe un Myanmar déjà affaibli par quatre années de conflit depuis le coup d’État militaire de 2021. Plus de 1,6 million de personnes déplacées vivaient déjà dans les zones sinistrées, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
« Avant même cette catastrophe, près de 20 millions de personnes dépendaient déjà de l’aide humanitaire et 15 millions souffraient de la faim », rappelle M. Corsi.
L’ONU avait lancé un appel humanitaire de 1,1 milliard de dollars pour le Myanmar, mais à ce jour, il n’est financé qu’à 5 %. « Il est urgent que la communauté internationale se mobilise pour soutenir la population birmane », a-t-il conclu.
cmas
