x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

International Publié le jeudi 6 mars 2025 | Abidjan.net

Libre tribune- Journée Internationale des droits de la femme 2025: 30 ans après Beijing, quelle place de la femme ivoirienne ?

© Abidjan.net Par DR
Dr Ekra Eliane ,Anthropologue, Consultante-Formatrice MDE Business School

À l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes de cette année 2025, Dr EKRA Eliane fait état des avancées réalisées en Côte d’Ivoire depuis la Conférence de Beijing en 1995.



En 1995, nous avions préparé et participé (pour le compte de la Côte d’Ivoire) avec Madame Hortense Gnanezan, alors Ministre de la Femme et de la Famille, à l’élaboration des Objectifs de Développement Durables (ODDs) à Beijing (Chine). Faut-il le rappeler, ce plan, accordait une place importante à la promotion des droits de toutes les femmes qu’elle soit rurale ou citadine, instruite ou non, avec ou sans handicap, jeune ou non… bref, de tous les milieux professionnels, sociaux, culturels. On peut rappeler ici quelques objectifs clés de ce programme d’action : ODD4- Éducation de qualité ; ODD5- Égalité de genre ; ODD8- Travail décent & Croissance économique ; ODD10- Réduction des inégalités ; ODD16- Paix, Justice et Institutions fortes.


Depuis, que de journées dédiées aux droits de la femme ont été célébrées un peu partout dans le monde ! La dynamique de cette fête mondiale est la même, année après année. La journée invite chaque pays à faire un bilan de ce qui a été réalisé par rapport à ce qui était prévu à Beijing et à décliner les perspectives de réalisation pour l’horizon 2030.


À 5 ans de l’échéance, des réflexions profondes et décomplexées s’imposent. Et le thème de la célébration de cette année 2025 nous y invite amplement : « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ». Quel est le point de mise en œuvre concrète de la Côte d’Ivoire en lien avec les droits des filles et des femmes à travers les politiques qui découlaient de la vision de Beijing ? Les objectifs ont-ils été atteints ? Si non, quels sont les facteurs qui ont fragilisé les différents programmes d’éducation, de santé, de représentation des femmes dans les hautes instances de décision et de véritable autonomisation ?


Dans tous les cas, remplissons-nous d’espérance motivée, parce que la vie est un long chemin et que les femmes ivoiriennes se réveillent de plus en plus. Elles sont dans tous les secteurs économiques et investissent de plus en plus comme cheffes d’entreprise. Elles disposent librement de leur salaire, ont des comptes bancaires à leur nom et à leur seule signature. De plus, elles peuvent être également propriétaires terriens, ou agir comme transformatrices de produits agricoles locaux, donnant ainsi des résultats enviables, prémices d’un futur tissu industriel prometteur. Elles participent aux votes et peuvent librement candidater à tous les postes d’élection à quelques niveaux que ce soit. Sur le plan gouvernemental, la Côte d’Ivoire compte 6 femmes Ministres sur 33, dont 2 Ministres d’État, dans le gouvernement actuel. L’Assemblée Nationale compte 30 femmes sur 256 députés. Nous avons une femme à la tête d’une Institution (Sénat) et 20% de femmes réparties dans toutes les Institutions.


Cependant, nous sommes loin des 30% de représentation féminine du projet de loi adopté le 16 juillet 2019 par la Commission des Affaires Sociales et Culturelles de l’Assemblée Nationale. Il reste encore du chemin à faire, mais comme le fleuve va à la mer, la volonté de ces millions de femmes (14.441.500, soit un peu plus de 48% de la population ivoirienne) mènera les politiques vers ce qui est bon pour elles et mieux pour notre pays.


Au titre de l’ODD 4, sur l’accès à une éducation de qualité, des progrès notables sont observés dans l'accès à une éducation de qualité, bien que des efforts restent à fournir. En effet, quelques exemples significatifs, certes encore peu nombreux, montrent que la vision de Beijing est en phase de se réaliser, offrant une égalité de chance entre les filles et les garçons. Des écoles et des programmes de qualité ainsi que des dispositions gouvernementales taillées sur mesures permettent particulièrement à la jeune fille de poursuivre une bonne scolarité. Pensons par exemple, au projet éducatif du groupe Etimoe-Makoré promu par l’Association Famille et Éducation qui enregistre chaque année des taux de réussite aux examens nationaux (CEPE, BEPC et Baccalauréat) au-dessus de 95%. Que dire des performances réalisées par le Lycée Sainte Marie ! Plusieurs jeunes filles formées dans ces écoles ont intégré de grandes écoles à l’international.


En substance, en matière de scolarisation des filles, il faut reconnaître que nonobstant quelques difficultés, notre pays a beaucoup évolué, offrant ainsi une égalité de chance avec les garçons du primaire au supérieur et une bonne répartition dans toutes les filières, tant littéraires que scientifiques ou techniques. J’en veux pour preuve :


Les brillantes jeunes femmes chercheuses dans divers domaines, formées à l’INPHB grâce à l’Association LAFMAAL une fondation qui promeut la jeune fille africaine dans la recherche scientifique dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie, des arts et des mathématiques. Impactantes et authentiques influenceuses, elles font montre d’un véritable leadership qui a entraîné une nette progression du nombre de jeunes femmes universitaires - chercheurs d’année en année.


Le renforcement des capacités en leadership, entre autres, des femmes fonctionnaires à tous les niveaux, qu’offre chaque année l’Ambassade des États-Unis, en collaboration avec le Ministère en charge de la Fonction Publique.


Le pourcentage féminin en évolution du corps enseignant universitaire. Une femme est même Présidente de la mutuelle de cet univers masculin.


Sur une cohorte de 1800 hauts cadres exécutifs ou opérationnels ayant participé aux différents programmes transformationnels de MDE Business School, 25% sont des femmes qui tiennent aujourd’hui des postes de décisions tant dans le privé que dans l’administration publique.


En conclusion, disons qu’il Il reste encore du chemin à parcourir mais les avancées sont réelles. Les femmes sont de plus en plus présentes dans tous les domaines d’activités en Côte d’Ivoire : en politique, dans les médias, l’éducation, la santé, l’armée, l’économie, l’agriculture, l’industrie, l’artisanat… Elles enrichissent ainsi l’écosystème socio-économique ivoirien de ce qu’elles ont de mieux et qu’elles seules peuvent donner.


En effet, outre leur capacité à exercer leur métier à compétence égale avec les hommes, leur attention remarquable pour les détails, leur intuition, leur qualité d’écoute active, leur douceur, leur réalisme, leur pragmatisme et leur don de soi découlant de leur cœur maternel sont un atout majeur dans la construction de notre avenir commun.


Elles font tout cela, en complétant efficacement les hommes, au service de la communauté et au profit du bien commun. Selon Saint Josemaria, « les qualités féminines assurent la meilleure garantie en ce qui concerne le respect des valeurs authentiquement humaines et spirituelles à l’heure de prendre des mesures qui affectent, d’une façon ou d’une autre, la vie de famille, le milieu éducatif, l’avenir des jeunes ».


An

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Titrologie

Toutes les vidéos Titrologie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ