x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le mercredi 30 avril 2025 | Abidjan.net

Côte d’Ivoire : des mois de prison ferme pour deux policiers reconnus coupables d’homicide involontaire et d'autres délits

Côte d’Ivoire : des mois de prison ferme pour deux policiers reconnus coupables d’homicide involontaire et d'autres délits
© Abidjan.net Par DR
Sécurité : le commissariat d’Arrah, un symbole du rapprochement des services de police avec les populations

Deux sergents de police ivoiriens ont été reconnus coupables d’avoir mené une intervention non autorisée ayant entraîné la mort de D.S à Abidjan en janvier 2025. Le Tribunal militaire d’Abidjan (TMA) les a condamnés, le 17 avril 2025, à des peines de prison ferme de 12 et 18 mois, assorties d’amendes, selon une note consultée par Abidjan.net ce mardi 30 avril.


Âgé de 30 ans, le sergent B.R.Y.S a écopé de 18 mois d’emprisonnement ferme pour abus d’autorité, voies de fait, omission de porter secours, homicide involontaire et violation de consignes. Il devra également verser une amende de 300 000 FCFA à l’État ivoirien.

Son collègue, le sergent B.N.R.K, 28 ans, a été condamné à 12 mois de prison ferme et à la même amende. Il était poursuivi pour abandon de poste, abus d’autorité, voies de fait, homicide involontaire et violation de consignes.


Le drame s’est produit dans la nuit du 20 janvier 2025, à Abidjan. Ce soir-là, le sergent B.R.Y.S, affecté à la police recours de Cocody, venait de terminer sa garde. Malgré l’ordre de rentrer chez lui donné par son capitaine, il insiste pour rester, évoquant des difficultés financières. Sa demande étant refusée, il contacte plus tard dans la soirée son collègue B.N.R.K, en service, qui quitte discrètement son poste pour le rejoindre à près de trois kilomètres.

En dehors de tout cadre légal, les deux policiers décident alors de procéder à une opération de démantèlement d’un supposé réseau de prostitution. Sur les indications d’un vigile, ils se rendent dans un appartement où auraient résidé des prostituées, aujourd’hui absentes selon le gardien. Ils forcent la porte d’un logement et y trouvent D.S, 57 ans, fraîchement installé dans l’immeuble depuis seulement trois jours.


Réveillé en sursaut, D.S est accusé sans fondement de cacher des prostituées. Malgré ses protestations, il est brutalement interpellé, son téléphone est confisqué alors qu’il tente de demander de l’aide, et il est traîné devant l’immeuble, présenté à tort comme un proxénète. Vers 2 heures du matin, un voisin, M. G.K, rentrant chez lui, découvre la scène. Il tente d’intervenir, malgré la menace d’une arme brandie par l’un des agents, affirmant que D.S n’a aucun lien avec un quelconque réseau. Les policiers relâchent finalement leur victime, mais refusent de lui restituer son téléphone.


C’est à ce moment-là que D.S est soudainement pris d’un malaise. Le sergent B.R.Y.S quitte immédiatement les lieux. Pris de remords, B.N.R.K tente de porter secours à la victime en le mettant en position latérale de sécurité, avant de demander aux riverains d’appeler les secours. Il s’éclipse ensuite pour regagner son poste, sans attendre l’arrivée du SAMU.


À leur arrivée, les secours ne peuvent que constater le décès de D.S. Bouleversés, M. G.K et un autre résident se rendent au commissariat pour dénoncer les faits. Les policiers nient d’abord toute implication, mais finissent par reconnaître leur responsabilité au cours du procès. Le Tribunal militaire d’Abidjan a rendu son verdict le 17 avril 2025, après avoir examiné l’ensemble des charges. À l’issue de l’audience, le tribunal ainsi que les avocats de la défense ont adressé leurs condoléances à la famille de la victime.


Cyprien K.

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ