Le Centre Ouest-Africain de Services Scientifiques sur le Changement Climatique et la Gestion Adaptée des Terres (WASCAL), appuyé par le ministère fédéral allemand de l’Éducation et de la Recherche (BMBF), a organisé ce lundi 5 mai à Abidjan une rencontre stratégique réunissant les principaux acteurs du secteur énergétique en Afrique de l’Ouest.
Cette rencontre, inscrite dans le cadre du projet PV2H, vise à renforcer l’exploitation de l’énergie solaire à des fins de production d’hydrogène vert dans la région. Elle fait suite à une première session tenue à Ouagadougou en mai 2024, qui avait mis en évidence la nécessité d’établir un cadre de coopération entre les opérateurs de grandes centrales solaires.
Face aux contraintes techniques, environnementales et opérationnelles qui entravent l’essor des installations photovoltaïques à grande échelle, cette initiative ambitionne de mettre en place un espace d’échanges novateur. Celui-ci favorisera le transfert de compétences, la mutualisation des savoirs, la planification de projets à l’échelle régionale et le développement de technologies propres dans le domaine de l’énergie solaire et de l’hydrogène vert.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par Moussa Dosso, Directeur des Énergies renouvelables au sein du ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, représentant le ministre Mamadou Sangafowa-Coulibaly. Il a salué la pertinence de cette démarche, rappelant que la sous-région dispose d’un potentiel solaire estimé à 25 000 MW, un levier majeur pour répondre aux besoins croissants en énergies propres. Selon lui, l’intégration régionale est essentielle pour réussir la transition énergétique et renforcer la capacité d’adaptation aux bouleversements climatiques.
Le Professeur Emmanuel Wendsongré Ramde, Directeur exécutif de WASCAL, a réitéré l’engagement de l’organisation à apporter des solutions innovantes face à la crise climatique. Grâce à ses 17 programmes de formation et à un réseau dense de stations météorologiques, WASCAL œuvre depuis plus de dix ans à l’émergence de compétences locales, à l’expérimentation de projets pilotes et à la fourniture de données climatiques utiles aux décideurs. Le projet PV2H, selon lui, représente une étape importante vers l’insertion de l’hydrogène vert dans les systèmes énergétiques de la région.
Christoph Rovekamp, représentant du BMBF, a, pour sa part, remercié les autorités ivoiriennes pour leur accueil. Il a insisté sur le rôle fondamental de la science et de la coopération internationale dans le déploiement des énergies renouvelables, soulignant que l’Afrique ne bénéficie aujourd’hui que de 2 % des investissements mondiaux dans ce secteur — une situation qui mérite d’être redressée.
À travers cette initiative, WASCAL entend renforcer les compétences scientifiques et techniques régionales, tout en attirant les financements nécessaires pour faire de l’Afrique de l’Ouest un pôle énergétique propre et durable.
Durant les deux jours de l’atelier, opérateurs de centrales solaires, chercheurs, institutions publiques et partenaires techniques et financiers plancheront sur l’élaboration d’un cadre de référence et d’une feuille de route pour concrétiser la plateforme collaborative. Celle-ci prendra la forme d’un site web, d’une application ou d’un groupe de travail structuré, doté d’une gouvernance claire. À terme, elle permettra de jeter les bases d’une transition énergétique régionale ambitieuse, inclusive et résiliente.
Cyprien K.
