L'Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a accueilli, ce mardi 27 mai 2025, une journée d'immersion destinée aux femmes candidates aux prochaines élections législatives. Organisée dans le cadre du programme « Femme, prends ta place », cette initiative portée par le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) et soutenue par le Parlement vise à outiller, inspirer et renforcer les capacités politiques des femmes engagées dans la conquête électorale.
Pour le CNDH, l'égalité entre les femmes et les hommes ne doit plus être un simple idéal. Elle doit s'incarner dans des politiques concrètes, des actes forts et surtout, des engagements tenus. C’est ce qu’a rappelé avec conviction la présidente de l’institution, Namizata Sangaré, qui voit en ces femmes des actrices stratégiques du changement démocratique : « Le leadership politique ne s’improvise pas. Il se construit. Il faut comprendre le système, maîtriser les outils, bâtir des réseaux solides et oser s’affirmer dans un environnement parfois marqué par des résistances », a-t-elle martelé.
Le programme de la journée était dense et symboliquement fort : visite guidée de l’hémicycle, rencontre avec des parlementaires, découverte des commissions permanentes… Tout était pensé pour familiariser les participantes avec les rouages du pouvoir législatif.
Deux panels ont rythmé la rencontre . Le Panel 1, intitulé « De la construction du projet politique à l’élection », était animé par des parlementaires telles que l’honorable Traoré Mariam, la vénérable Baflan Donwahi ou encore l’honorable Kponhé Taly Evelyne. Elles y ont partagé leurs trajectoires, les obstacles surmontés et les leçons apprises. Le Panel 2, « Les réalités de la femme parlementaire », a levé le voile sur les coulisses du pouvoir au féminin : conciliation entre vie privée et mandat, stéréotypes, isolement, défis de positionnement au sein des partis… Autant de réalités abordées sans détour, dans un esprit de vérité et de résilience.
Représentant le président de l’Assemblée nationale, le vice-président Woi Mela Gaston a salué l’engagement de ces femmes et a transmis un message de soutien clair : « Les femmes doivent être présentes dans toutes les sphères de décision. Ce n’est pas une faveur, c’est une évidence. Elles ont leur mot à dire. » Il a également rappelé les avancées législatives en matière de parité, comme la loi du 14 octobre 2019 imposant un quota minimum de 30 % de femmes sur les listes de candidatures. Des mesures importantes, certes, mais insuffisantes à elles seules pour briser les plafonds de verre.
Au-delà des discours, c’est un souffle d’espoir et de détermination qui a traversé cette journée. Pour les participantes, il ne s’agit pas seulement d’apprendre, mais de se projeter, de se préparer et de se positionner comme leaders. « Femme, prends ta place » n’est pas un slogan, mais un mot d’ordre », a conclu la présidente du CNDH. « L’arène politique n’est pas réservée aux hommes. C’est un espace à conquérir, avec intelligence, détermination… et solidarité. »
JB