Le Programme National de Santé de la Mère et de l'Enfant (PNSME), en collaboration avec l’ONG Santé Espoir Vie Côte d’Ivoire (Sev-CI), a commémoré la Journée mondiale du pied bot le mardi 3 juin 2025 à Bingerville. L’événement visait à sensibiliser l’opinion publique sur cette malformation congénitale encore largement méconnue.
Le professeur Moh Ello Nicolas, chef du service de chirurgie pédiatrique du CHU de Cocody, a dressé un état des lieux alarmant : « Le pied bot est une malformation présente dès la naissance qui, sans traitement précoce, peut entraîner un handicap moteur grave chez l’enfant. » En Côte d’Ivoire, environ 1 200 nouveaux cas sont détectés chaque année, mais 15 % des enfants atteints n’ont toujours pas accès à un traitement adapté.
Face à ce défi de santé publique, l’ONG Sev-CI, dirigée par le Dr Abbé Allé, soutient le ministère en charge de la Santé à travers un programme d’envergure lancé en 2024. En 15 mois seulement, 700 enfants ont été pris en charge dans 13 établissements de santé répartis sur 7 régions du pays. Ce programme repose sur trois axes essentiels : la mobilisation des ressources financières, la sensibilisation communautaire et la formation du personnel soignant à la détection et au traitement précoces.
Le traitement du pied bot en Côte d’Ivoire repose désormais sur des techniques orthopédiques modernes, moins invasives que la chirurgie traditionnelle, rendues accessibles dans plusieurs districts sanitaires grâce à ce partenariat.
Pour le Dr Zérégbé Toh, représentant de la directrice du PNSME, ces initiatives permettent de renforcer la synergie entre professionnels de santé et communautés locales. Il a appelé les familles à signaler toute anomalie dès les premiers jours de vie du nourrisson, afin de garantir une prise en charge rapide. « Le pied bot peut être corrigé efficacement s’il est traité tôt. Mais sans intervention, il devient un véritable handicap », a-t-il averti.
Cyprien K.
