La salle Lougah François a vibré au rythme d’un voyage chorégraphique unique en son genre le vendredi 30 mai dernier au Palais de la Culture de Treichville. À la tête du Ballet national, le chorégraphe Georges Momboye a signé une fresque vivante de la Côte d’Ivoire à travers sa dernière création : « Empreintes ancestrales ». Un titre évocateur, pour une œuvre totale où la danse, la musique, les rites et la scénographie se conjuguent pour célébrer et réinterpréter le patrimoine culturel ivoirien.
Dans une succession de tableaux puissamment évocateurs, 120 artistes ont exploré la diversité des danses traditionnelles ivoiriennes, allant du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, en passant par le Centre. Chaque peuple, chaque rythme, chaque geste chorégraphique semblait réveiller les mémoires endormies, convoquant l’invisible et les ancêtres. Les mânes ont été invoqués, les symboles magnifiés, les esthétiques soignées jusque dans les moindres détails.
Mais « Empreintes ancestrales » n’est pas qu’un hommage au passé. La deuxième partie du spectacle projette le public dans une modernité féconde, avec des séquences contemporaines audacieuses, sublimées par des numéros acrobatiques dignes des grandes scènes internationales.
L’humour a aussi fait corps avec l’art, grâce aux interventions décalées de figures connues de la scène comique ivoirienne, telles que Ramatoulaye, En K de K et Malam Adamo, offrant au public des respirations joyeuses avant de replonger dans l’univers sacré de la danse.
Présente en tant que marraine, la ministre de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, a salué le professionnalisme et la qualité de la création. Elle a annoncé un projet de convention entre l’État et le Ballet national, afin d’offrir un soutien durable aux artistes. Un geste fort en faveur des arts vivants.
Au nom du ministre des Transports, président de l’événement, Dr Kouyaté Mohamed, secrétaire général de l’Observatoire de la fluidité des transports, a exprimé toute sa gratitude aux artistes pour « ce magnifique voyage dans l’âme de notre pays ».
Cyprien K.