Un atelier de plaidoirie et de dialogue stratégique réunissant des experts du Burkina Faso, de la RDC et de Madagascar dans la lutte contre le Cancer du Col de l’Utérus (CCU) et le VIH se tient du 7 au 9 juillet 2025 à Abidjan.
L’objectif de cet atelier est d'une part de renforcer les alliances entre les acteurs des domaines CCU et VIH tant au niveau étatique que de la Société Civile pour l'intégration effective des soins et services, d'autre part de susciter le financement adapté de la co-infection CCU-VIH.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte marqué par une prévalence inquiétante de la co-infection VIH-CCU en Afrique de l’Ouest, notamment au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire.
A partir des résultats des recherches effectuées par Médecins du Monde France (membre de l'Union Internationale Contre le Cancer) en Côte d'Ivoire et au Burkina Faso, et selon les données de l'OMS, les femmes vivant avec le VIH sont six fois plus susceptibles de développer une infection au papillomavirus humain (VPH), principal facteur de risque du cancer du col de l’utérus. Ces données alarmantes, issues de recherches et d'interventions de terrain, appellent à une réponse plus intégrée et plus ambitieuse.
« La prévention du CCU ne peut plus se faire en silo. Il est impératif d’intégrer le dépistage et le traitement précoce du VPH dans les programmes VIH, tout en garantissant un financement adapté », souligne Médecins du Monde dans une note de plaidoyer.
L’organisation informe que le Fonds Mondial, dans sa politique sur les co-infections VIH, tuberculose et paludisme, encourage déjà des synergies d’actions. Toutefois, sur le terrain, les projets restent encore trop souvent cloisonnés, réduisant l’efficacité des interventions et compromettant l’optimisation des ressources.
Raphaëlle Sidibé, la coordinatrice générale de Médecins du Monde Côte d'Ivoire, a rappelé les chiffres avant d’orienter la rencontre. « Toutes les deux minutes, une femme décède du cancer du col de l'utérus dans le monde. Dans 9 cas sur 10, ces femmes vivent dans un pays à revenu faible ou intermédiaire », a-t-elle informé.
Elle a insisté sur le fait que le papillomavirus humain, responsable de presque tous les cas de CCU, évolue plus rapidement chez les femmes séropositives, aggravant considérablement leur pronostic si aucune prise en charge intégrée n’est mise en place.
Au cœur des discussions, il s'agira d’unir les efforts entre les acteurs étatiques, les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers pour concevoir une réponse commune, structurée et durable. L’atelier ambitionne notamment de jeter les bases d’une coalition régionale autour de cette problématique, de partager les évidences scientifiques, de mieux comprendre les opportunités de financement offertes par le Fond Mondial, et de formuler des recommandations politiques fortes.
Durant ces trois jours, les participants évalueront également les failles actuelles des dispositifs de soins, proposeront des pistes concrètes d’intégration des services VIH–CCU et renforceront leurs capacités de plaidoyer pour peser sur les prochaines requêtes de financement au niveau national et international.
R-SEKONGO

