La Côte d’Ivoire intensifie sa lutte contre l’exclusion financière avec le lancement officiel, ce jeudi 10 juillet à Abidjan, de l’édition 2025 de la campagne nationale de sensibilisation à la bancarisation et à l’inclusion financière. Cette initiative réunit les institutions financières, les faîtières bancaires et de microfinance, et les opérateurs de paiement mobile autour d’un objectif commun : rapprocher les services financiers des populations les plus éloignées.
Le thème choisi « Bancarisation des opérations de dépenses de l’État : enjeux, défis et perspectives » met en lumière les efforts conjoints pour moderniser la gestion publique tout en renforçant l’accès équitable aux services financiers.
Trois régions à faible taux de bancarisation figurent parmi les priorités de cette édition : l’Iffou, la Mé et le Bounkani. Selon les données disponibles, ces zones présentent des taux d’accès inférieurs à 7 %, bien en dessous de la moyenne nationale.
Dans son allocution, Beugré Koffi Amos, Directeur Général Adjoint du Trésor et de la Comptabilité Publique, a souligné la dimension sociale de cette campagne « L’inclusion financière n’est pas une option, c’est une exigence de justice sociale. Elle permet aux plus vulnérables de sécuriser leurs revenus, d’épargner, de planifier, et d’accéder à des opportunités économiques. »
Il a également insisté sur la nécessité de toucher les zones rurales, là où l’exclusion est la plus marquée « L’administration a le devoir d’aller vers les populations, de parler leur langue, de comprendre leurs besoins, et d’adapter les solutions. »
Les organisateurs misent sur une approche en deux temps : une phase de prospection communautaire (14 au 18 juillet), suivie d’une phase de sensibilisation active (28 juillet au 3 août), avec des stands d’information, des rencontres interactives, et des panels publics sur la bancarisation, les outils numériques et la protection des usagers.
Ouattara, Directeur des établissements de crédit, a mis en garde contre les obstacles psychologiques et culturels qui freinent encore l’adoption des services financiers « Beaucoup perçoivent encore la banque comme un monde fermé, complexe, voire risqué. Le moindre chèque effraie, les frais perçus comme imprévisibles… Il faut simplifier, expliquer, rassurer. »
« Notre défi est d’humaniser la finance, de la rendre tangible et utile au quotidien des populations. Il ne suffit pas de proposer des produits : il faut les adapter aux réalités locales. »
Le gouvernement mise aussi sur la digitalisation des paiements publics à travers deux solutions innovantes : TrésorPaye (boutique virtuelle) et TrésorMoney (porte-monnaie électronique). Ces outils visent à améliorer la traçabilité, la rapidité et la sécurité des transactions, notamment dans les zones reculées.
« C’est un levier puissant de transparence, mais aussi d’efficacité », a rappelé Beugré Koffi Amos « Nous voulons bâtir une économie de confiance, où chaque citoyen, quel que soit son lieu de résidence, peut participer pleinement à la vie économique. ».
JB

