Les autorités en charge de la gestion des espaces naturels protégés en Côte d’Ivoire et au Ghana se sont retrouvées le jeudi 24 juillet 2025 à Abidjan-Plateau, dans le cadre d’un atelier consacré au paysage écologique transfrontalier Bia-Bossematié. Cette rencontre, organisée par l’Initiative pour un commerce durable (IDH), visait à faire connaître ce paysage d’intérêt commun et à susciter des engagements financiers et techniques pour assurer sa préservation à long terme.
Localisé à l’est de la Côte d’Ivoire, dans la région de l’Indénié-Djuablin, ce paysage couvre notamment les zones d’Abengourou et Zaranou. Il comprend la réserve naturelle de Bossematié, officiellement créée en 2022, qui s’étend sur près de 21 960 hectares. Véritable sanctuaire de biodiversité, cette réserve constitue également un important habitat pour les éléphants.
Une quarantaine de participants issus de divers horizons administration publique, universités, ONG, secteur privé, organismes nationaux et internationaux ont pris part à cet atelier.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par Adolphe Saraka, conseiller technique auprès du ministre en charge de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique. Il a salué cette initiative, y voyant une opportunité de renforcer la gestion durable d’un espace vital pour la régulation du climat, la protection des espèces et le bien-être des communautés riveraines. « La conservation de ce paysage appelle l’implication de toutes les parties prenantes. Face aux menaces croissantes que représentent les changements climatiques, la déforestation et l’érosion de la biodiversité, il devient indispensable de mobiliser des ressources nouvelles et diversifiées, en complément des financements classiques », a-t-il insisté.
De son côté, Stéphanie Kadio, directrice pays de l’IDH en Côte d’Ivoire, a rappelé que son organisation s’emploie depuis près de dix ans à promouvoir la gestion durable des paysages tant en Côte d’Ivoire qu’au Ghana, notamment à travers le programme « Cacao & Forêts ». Elle a souligné que cet atelier représente une étape clé pour exposer les orientations stratégiques, rallier les appuis techniques et financiers et consolider les partenariats afin d’amplifier les impacts.
Elle a également attiré l’attention sur les fortes pressions environnementales que subit la zone de Bia-Bossematié depuis plusieurs années.
Présent à cette rencontre, le colonel Benoît Hamon Koutoua, directeur technique de l’Office ivoirien des parcs et réserves (OIPR), a rappelé que son institution supervise aujourd’hui 19 aires protégées, dont la réserve de Bossematié. Pour lui, une coopération étroite avec le Ghana s’avère cruciale, notamment en raison des usages divergents des terres de part et d’autre des frontières, entre la réserve ivoirienne et le parc national de Bia au Ghana. « Il est essentiel d’instaurer un corridor écologique fonctionnel entre les deux territoires. Nous exprimons notre reconnaissance à l’IDH pour avoir relancé ce cadre de collaboration, qui nous permettra d’agir de concert pour atteindre nos objectifs communs », a-t-il déclaré.
Joseph Binlinla, directeur des opérations de la commission forestière du Ghana, a lui aussi salué cette initiative qui ouvre la voie à une coopération renforcée entre les deux pays pour une gestion concertée des ressources naturelles transfrontalières.
Cyprien K.

