Zouheir Lakhdissi, cofondateur de AI Crafters, a lancé un appel à la jeunesse et aux décideurs africains face à la montée en puissance de l’intelligence artificielle (IA) dans le monde. Il a partagé ce samedi 26 juillet à lors d’un masterclass initié à Abidjan-Plateau, sa vision et son expérience acquise aux côtés d’institutions telles que la Banque mondiale, la Banque islamique de développement et bien d’autres structures.
Il invites les décideurs à embrasser cette révolution technologique sans crainte mais avec ambition. « L’intelligence artificielle est un train en marche. Qu’on ait peur ou pas, il avancera. La vraie question est de savoir comment nous, Africains, pouvons en tirer profit », a déclaré l’expert marocain en transformation digitale. Selon lui, l’IA ne doit pas être vue comme une menace mais comme un formidable levier de productivité, de performance et de prise de décision éclairée.
Lakhdissi souligne qu’il ne suffit plus de consommer la technologie. Il faut la produire. « Aujourd’hui, nos talents alimentent les grandes entreprises technologiques mondiales tels que OpenAI, Google, Microsoft, IBM… Mais très peu de solutions africaines émergent. Il est temps de passer d’une logique de spectateurs à celle de conducteurs du train de l’IA. »
Dans son intervention, le cofondateur de AI Crafters a plaidé pour une souveraineté technologique du continent, en misant sur ses atouts dont une jeunesse nombreuse, innovante, confiante, et un héritage culturel unique qui, selon lui, a toute sa place dans la construction de l’intelligence artificielle de demain. « Nous avons une tradition d’artisanat, une manière d’être, un mindset qui peuvent nourrir des IA plus humaines, plus éthiques, plus inclusives », a-t-il défendu.
S’il reconnaît que les craintes autour des dérives de l’IA sont légitimes, Zouheir Lakhdissi invite plutôt à recentrer le débat sur les opportunités concrètes qu’offre cette technologie dans les domaines de l’éducation, du développement social, de l’environnement, ou encore de la gouvernance.
Enfin, il a exhorté les décideurs, les entreprises et les gouvernements africains à considérer cette révolution comme « une opportunité historique ». Pour lui, chaque organisation devrait se poser cette question : comment utiliser les outils numériques disponibles pour être plus performant et plus autonome ? « Il est temps que l’Afrique développe ses propres solutions, pour ses besoins, avec ses talents. C’est ainsi qu’on pourra opérer un saut de grenouille et intégrer le peloton de tête mondial », a-t-il conclu sous les applaudissements.
Cyprien K.
