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Société Publié le mardi 29 juillet 2025 | BBC

Pourquoi certains pays ne reconnaissent-ils pas la Palestine comme un État ?

Pourquoi certains pays ne reconnaissent-ils pas la Palestine comme un État ?
© BBC
Pourquoi certains pays ne reconnaissent-ils pas la Palestine comme un État ?
Depuis 2012, l'Autorité palestinienne a le statut d'État observateur non membre des Nations unies. Actuellement, plus de 140 des 193 États membres de l'ONU reconnaissent officiellement l'État de Palestine.

La France reconnaîtra officiellement un État palestinien en septembre, a annoncé le président Emmanuel Macron, devenant ainsi le premier pays du G7 à le faire.

Dans un message posté sur X, M. Macron a déclaré que la déclaration officielle serait faite lors d'une session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York.

"L'urgence aujourd'hui est de mettre fin à la guerre à Gaza et de secourir la population civile. La paix est possible. Nous avons besoin d'un cessez-le-feu immédiat, de la libération de tous les otages et d'une aide humanitaire massive pour la population de Gaza", a-t-il écrit.

Les responsables palestiniens ont salué la décision de M. Macron, tandis que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que cette décision "récompensait la terreur" à la suite de l'attaque menée par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Les États-Unis "rejettent fermement" l'annonce de M. Macron, a déclaré le secrétaire d'État Marco Rubio, qualifiant cette décision d'"imprudente".

Le G7 est un groupe de grandes nations industrialisées qui, outre la France, comprend les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Allemagne, le Canada et le Japon.

Israël ne reconnaît pas le statut d'État palestinien et le gouvernement israélien actuel s'oppose à la création d'un État palestinien en Cisjordanie et à Gaza, arguant qu'un tel État constituerait une menace pour l'existence d'Israël.

Le Premier ministre Netanyahou a écrit dans un billet sur X : "Un État palestinien dans ces conditions serait une rampe de lancement pour anéantir Israël - et non pour vivre en paix à ses côtés. Soyons clairs : les Palestiniens ne cherchent pas à créer un État à côté d'Israël ; ils cherchent à créer un État à la place d'Israël.

Qui reconnaît la Palestine en tant qu'État ?

Actuellement, l'État de Palestine est reconnu par plus de 140 des 193 États membres des Nations unies, y compris les membres du Groupe arabe aux Nations unies, de l'Organisation de la coopération islamique et du Mouvement des non-alignés.

Certains pays européens en font partie, notamment l'Espagne, l'Irlande et la Norvège, qui ont officiellement reconnu l'État palestinien en mai 2024. Auparavant, seule une poignée de pays européens l'avaient fait, la plupart en 1988, alors qu'ils faisaient partie du bloc soviétique.

Toutefois, les États-Unis, principal soutien d'Israël, et leurs alliés, dont le Royaume-Uni et l'Australie, n'ont pas reconnu l'État palestinien. L'Australie a indiqué qu'elle pourrait le faire pour "créer une dynamique en faveur d'une solution à deux États" négociée avec Israël.

Pourquoi certains pays ne reconnaissent-ils pas la Palestine comme un État ?

Les pays qui ne reconnaissent pas la Palestine en tant qu'État ne l'ont généralement pas fait parce qu'il n'y a pas de règlement négocié avec Israël.

« Bien qu'ils défendent du bout des lèvres la nécessité de créer un État palestinien, les États-Unis insistent sur des négociations directes entre Israël et la Palestine, ce qui revient à accorder à Israël un droit de veto sur les aspirations palestiniennes à l'autodétermination », explique Fawaz Gerges, professeur de relations internationales et de politique du Moyen-Orient à la London School of Economics.

Les pourparlers de paix ont commencé dans les années 1990 et ont ensuite fixé l'objectif d'une solution à deux États, où Israéliens et Palestiniens pourraient vivre côte à côte dans des pays distincts.

Cependant, le processus de paix a entamé un lent déclin à partir du début des années 2000, même avant 2014, lorsque les négociations entre Israéliens et Palestiniens ont échoué à Washington.

Les questions les plus épineuses restent en suspens, notamment les frontières et la nature d'un futur État palestinien, le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés palestiniens de la guerre de 1948-1949 qui a suivi la déclaration de la création d'Israël.

Israël s'oppose fermement à la candidature palestinienne à l'ONU.

L'ambassadeur israélien aux Nations unies, Gilad Erdan, a été cité par l'AFP en avril 2024, déclarant que le fait que la discussion ait lieu était "déjà une victoire pour la terreur génocidaire", ajoutant qu'une candidature réussie aurait équivalu à une récompense pour la terreur après les attaques du Hamas du 7 octobre.

Les pays qui souhaitent entretenir des relations cordiales avec Israël savent que la reconnaissance d'un État palestinien suscitera la colère de leur allié.

Certains, y compris les partisans d'Israël, affirment que les Palestiniens ne remplissent pas les critères clés de l'État définis dans la convention de Montevideo de 1933 : une population permanente, un territoire défini, un gouvernement et la capacité d'établir des relations avec d'autres États.

Mais d'autres acceptent une définition plus souple, qui met davantage l'accent sur la reconnaissance par d'autres États.

Quel est le statut des territoires palestiniens à l'ONU ?

Les Palestiniens ont le statut d'État observateur non membre, tout comme le Saint-Siège.

En 2011, la Palestine a présenté une demande pour devenir un État membre à part entière de l'ONU, mais cette demande a échoué en raison d'un manque de soutien au sein du Conseil de sécurité de l'ONU et n'a jamais fait l'objet d'un vote.

Toutefois, en 2012, l'Assemblée générale des Nations unies a voté en faveur du reclassement des Palestiniens en tant qu'« État observateur non membre », ce qui leur permet de prendre part aux débats de l'Assemblée, mais pas de voter sur les résolutions.

La décision de 2012, saluée en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, mais critiquée par les États-Unis et Israël, a également permis aux Palestiniens d'adhérer à d'autres organisations internationales, notamment à la Cour pénale internationale, la plus haute juridiction de l'ONU, ce qu'ils ont fait en 2015.

En mai 2024, l'Assemblée générale des Nations unies a renforcé les droits de la Palestine au sein de l'organisation et a insisté pour qu'elle soit acceptée en tant que membre, à l'issue d'un débat houleux.

La résolution a permis à la Palestine de participer pleinement aux débats, de proposer des points à l'ordre du jour et de faire élire ses représentants dans les comités, mais elle n'a pas accordé de droit de vote.

L'adhésion ne peut être accordée que par le Conseil de sécurité des Nations unies.

En avril de la même année, les États-Unis, l'un des cinq membres permanents, ont opposé leur veto à une résolution algérienne largement soutenue, qui demandait l'admission de la Palestine en tant qu'État, la qualifiant de « prématurée ».

Les résolutions du Conseil de sécurité sont juridiquement contraignantes, contrairement à celles de l'Assemblée générale.

Devenir membre à part entière des Nations unies donnerait aux Palestiniens plus de poids diplomatique, notamment la possibilité de parrainer directement des résolutions, un vote à l'Assemblée générale (dont ils ne disposent pas actuellement en tant qu'État "non membre") et, éventuellement, un siège ou un vote au Conseil de sécurité", explique Khaled Elgindy, directeur du programme sur la Palestine et les affaires israélo-palestiniennes au sein du groupe de réflexion Middle East Institute, à Washington.

"Mais rien de tout cela n'aboutira à une solution à deux États, qui ne peut être trouvée qu'en mettant fin à l'occupation israélienne", ajoute-t-il.

Gilbert Achcar, professeur d'études sur le développement et les relations internationales à la School of Oriental and African Studies de Londres, estime toutefois que "l'Autorité palestinienne n'obtiendrait pas grand-chose de plus" en devenant membre à part entière des Nations unies.

Cela resterait une victoire largement symbolique : la reconnaissance d'un "État de Palestine" fictif contre la réalité d'une "Autorité palestinienne" impuissante sur une petite partie des territoires occupés en 1967 et entièrement dépendante d'Israël", déclare-t-il, ajoutant qu'"on est à des années-lumière d'un "État palestinien indépendant et souverain"".


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