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Société Publié le lundi 11 août 2025 | BBC

Que sait-on de la vague d'arrestations d'officiers au Mali ?

Que sait-on de la vague d'arrestations d'officiers au Mali ?
© BBC
Que sait-on de la vague d'arrestations d'officiers au Mali ?
Plusieurs dizaines soldats dont des officiers soupçonnés d’avoir comploté pour renverser la junte au pouvoir ont été arrêtés au Mali au cours des dernières soixante-douze.

Plusieurs dizaines soldats dont des officiers soupçonnés d'avoir comploté pour renverser la junte au pouvoir, ont été arrêtés au Mali au cours des dernières soixante-douze heures. La vague d'arrestations qui a démarré samedi a été poursuivie pendant la nuit du dimanche au lundi. D'autres arrestations sont attendues selon des sources sécuritaires.

Pourquoi cette vague d'arrestations ?

D'après des sources sécuritaires contactées par l'AFP, ces arrestations ont été effectuées en lien avec une ''tentative de déstabilisation des institutions''. « Il y a eu au moins une vingtaine d'arrestations », a déclaré à l'AFP une source sécuritaire malienne.

Une autre source au sein de l'armée a confirmé une « tentative de déstabilisation », ajoutant : « Nous avons procédé aux arrestations nécessaires » sans fournir plus de précision sur l'identité des personnes arrêtées.

Des officiers connus parmi les personnes arrêtées

Deux officiers supérieurs figureraient parmi les personnes arrêtées : un général récemment démis de ses fonctions et l'une des rares femmes soldats occupant un poste élevé dans l'armée malienne.

Parmi les personnes arrêtées figure le général Abass Dembélé, ancien gouverneur de la région centrale de Mopti et officier militaire respecté.

Cependant, une source proche du Général Dembélé a confié à la BBC que ce dernier ne figure pas parmi les officiers inquiétés, encore moins le Général Nema Sagara. Il confirme par contre la série d'arrestations tout en affirmant que le Général Dembélé "se porte bien".

Un membre du Conseil national de transition, le parlement mis en place par la junte, a fait état d' « environ 50 arrestations ».

« Tous sont des soldats. Leur objectif était de renverser la junte », a déclaré ce membre du parlement de transition qui fait office d'Assemblée nationale.

La junte n'a fait aucun commentaire officiel sur cette vague d'arrestation.

Le Mali est plongé dans une crise politique profonde et fait face à une recrudescence des attaques menées par des groupes djihadistes et rebelles.

Le pays lutte depuis 2012 contre les forces séparatistes touareg, alimentées par la violence de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique.

Ces arrestations ont divisé l'opinion publique dans ce pays du Sahel. Les allégations de coup d'État reflètent les tensions croissantes au sein du pouvoir des militaires.

Depuis qu'elle a pris les rênes du Mali à la suite de deux coups d'État successifs en 2020 et 2021, la junte militaire de ce pays d'Afrique de l'Ouest a intensifié la répression contre ses détracteurs face à l'agitation généralisée des djihadistes.

Des rapports indiquant que l'insurrection djihadiste dans le nord du pays gagne du terrain.

Une crise sécuritaire et politique qui perdure

Depuis 2012, le Mali est en proie à des crises sur plusieurs fronts, avec des groupes armés liés à Al-Qaïda ou à l'État islamique qui mènent des attaques violentes à travers le pays.

La violence criminelle et communautaire est également très répandue, tandis que l'économie est dans une situation désastreuse.

Après les coups d'État de 2020 et 2021, les militaires au pouvoir se sont détournés des partenaires occidentaux, notamment l'ancien colonisateur, la France, pour se tourner politiquement et militairement vers la Russie, au nom d'un souverainisme.

Depuis, la junte malienne a noué des liens avec de nouveaux alliés, notamment la Russie, dont les mercenaires du groupe paramilitaire Wagner et de son successeur Africa Corps ont aidé l'armée à combattre les djihadistes et d'autres adversaires internes.

Cependant, à l'instar du Niger et du Burkina Faso, le Mali continue de lutter pour contenir la menace djihadiste, tandis que l'armée régulière et ses alliés russes sont fréquemment accusés de commettre des atrocités contre les civils.

Pour le sociologue malien Oumar Maiga, cette dernière purge est « la preuve que les officiers ont du mal à maîtriser la situation. Il y a des grognements dans les rangs de l'armée ».

« Certains soldats ne sont pas satisfaits du traitement réservé aux mercenaires russes au détriment des soldats maliens », a ajouté M. Maiga.

En juillet, un projet de loi adopté par l'organe législatif (CNT) a accordé au chef de la junte malienne, le général Assimi Goita, un mandat présidentiel de cinq ans, renouvelable « autant de fois que nécessaire » et sans élections.

Le gouvernement militaire s'était initialement engagé lors de sa prise de pouvoir à revenir à un régime civil en mars 2024.


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