Le cinéma Majestic de l’hôtel Ivoire a accueilli, ce vendredi 15 août 2025, l’avant-première du long métrage Une si longue lettre, première adaptation cinématographique du roman culte de Mariama Bâ. Douze ans de travail auront été nécessaires pour donner vie à ce projet porté par la réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang et son équipe.
Le film retrace l’histoire de Ramatoulaye, enseignante à Dakar, dont l’équilibre familial s’effondre après vingt-cinq ans de mariage lorsque son époux, Modou Fall, prend pour seconde épouse Binetou, la meilleure amie de leur fille aînée. Entre douleur, solitude et lutte pour préserver sa dignité tout en protégeant ses enfants, Ramatoulaye incarne la femme contemporaine confrontée aux poids des traditions dans une société en pleine transformation.
Face aux journalistes, la réalisatrice a souligné les épreuves surmontées pour mener à bien ce projet. « Qui dit Une si longue lettre dit aussi une longue marche », a-t-elle confié, en évoquant les défis financiers et artistiques rencontrés, notamment l’adaptation d’un récit épistolaire en dialogues cinématographiques.
« Je voudrais remercier toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation et au montage de ce film, pour leur engagement et leur savoir-faire. Un grand merci également aux autorités ivoiriennes, car vous m’avez soutenue lorsque j’étais à court de moyens. Ce film illustre la force des collaborations culturelles entre nos pays et témoigne du dynamisme de la production Sud-Sud », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Madame Pope, représentant le Fonsic et la Lonaci, a salué un projet porteur de sens et de valeurs. « Ce film, au-delà de sa puissance artistique, porte un message fort sur la solidarité, la résilience et la place des femmes dans nos sociétés. La Côte d’Ivoire confirme ainsi sa position de partenaire stratégique dans le domaine du cinéma africain, en mettant en lumière des histoires qui font l’identité de notre pays. Ce film contribue à affirmer la place du cinéma africain sur la scène internationale et nous espérons qu’il rencontrera ici, en Côte d’Ivoire, le même succès qu’au Sénégal », a-t-elle déclaré.
À en croire la réalisatrice, à travers cette adaptation, elle entend transmettre les valeurs chères à Mariama Bâ, telles que l’amour de la lecture, le courage, la solidarité et la sororité, des messages toujours actuels pour les jeunes générations.
Le film sera également projeté dans 15 pays africains grâce au réseau Canal Olympia, renforçant son rayonnement continental.
Cyprien K.
