Le Congrès panafricain pour la Justice et l'Égalité des Peuples (COJEP), présidé par Charles Blé Goudé, a dans le cadre de la célébration de ses dix ans d’existence organisé un mini-sommet consacré au panafricanisme et au processus de démocratisation dans les États africains. L’événement, tenu dans un l’hôtel de Cocody Palmeraie, a réuni des intellectuels, des acteurs politiques et des panafricanistes autour du thème : '' Panafricanisme et renaissance africaine : leçons apprises et pistes de renforcement des dynamiques unitaires''.
Les échanges ont porté sur le sous-thème : '' Processus de démocratisation en Afrique, du discours de la Baule à aujourd’hui : Bilan et perspectives ''.
Les panelistes ont souligné la nécessité pour les peuples africains de renforcer leur solidarité. Pour eux, le panafricanisme ne doit pas rester un simple concept, mais devenir une idéologie pratique guidant le quotidien de chaque Africain.
L’analyste politique Dr Bangali N’Goran a insisté sur la nécessité de former une nouvelle classe de dirigeants africains, ancrés dans des valeurs de caractère et porteurs d’une vision économique et sociale concrète.
Selon lui, '' avant de réinventer nos modèles économiques, il faut bâtir un socle de stabilité et une masse critique de leaders panafricanistes capables de coordonner leurs actions ''. Il estime qu’à l’horizon 2070, l’Afrique pourrait devenir une puissance économique mondiale si elle adopte des réformes profondes et une vision panafricaine partagée.
De son côté, Diabaty Doré, expert en diplomatie et gouvernance démocratique, a déploré que l’Afrique n’ait pas suffisamment tiré les leçons de son histoire. Il a appelé à une '' prise de conscience soutenue des intellectuels '' et à une coopération accrue pour lever les barrières qui freinent l’unité du continent.
Abdoulaye Kourouma, président du Rassemblement pour la Renaissance et le Développement (RRD), a dénoncé les divisions internes alimentées par des complicités africaines.
Selon lui, '' l’Afrique a une belle histoire, mais elle ne l’enseigne pas à ses enfants. C’est maintenant qu’il faut écrire cette histoire ''.
Il a exhorté la jeunesse ivoirienne et africaine à se mobiliser, à développer l’entrepreneuriat et à parler d’une seule voix sur la scène internationale.
Dans son intervention, Charles Blé Goudé a appelé à un changement profond des mentalités et des pratiques politiques. '' L’Afrique est un marché de 1,4 milliard d’habitants et de 30 millions de km2. Nous devons bâtir un marché commun, donner du pouvoir d’achat à nos peuples et défendre notre culture comme la Chine le fait pour la sienne '', a-t-il déclaré.
Le président du COJEP a également insisté sur la nécessité d’un véritable esprit panafricain.
'' Un Burkinabè en Côte d’Ivoire doit se sentir chez lui, et vice-versa. Un Ivoirien au Togo ou au Bénin doit se sentir aussi chez lui'', a-t-il voulu.
Pour le président du COJEP, l’unité africaine commence par la fraternité et le respect mutuel entre les peuples.
'' Le changement doit commencer par chacun de nous '', a-t-il martelé, tout en appelant à créer les conditions permettant aux dirigeants de bien gouverner.
Blé Goudé a profité de l'occasion pour donner un rendez-vous aux populations ce samedi 30 août à Yamoussoukro, pour la clôture des festivités marquant les 10 ans du COJEP.
Selon lui, ce rassemblement '' ne sera pas une simple rencontre politique, mais une orientation, une boussole pour les prochaines échéances électorales et pour une Côte d’Ivoire de paix ''.
EA

