La session ivoirienne de formation des participantes au Projet d’Autonomisation et de Leadership Politique des Jeunes Femmes en Afrique de l’Ouest (ALPOJEF – Empo’Women) referme ses portes les 17 et 18 octobre 2025, après deux mois d’échanges et de renforcement de capacités.
Déployé en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Sénégal et au Mali pour une durée de 24 mois, ce projet, financé par la Coopération Espagnole, a été confié au Réseau Ouest Africain des Jeunes Femmes Leaders du Sénégal (ROAJELF-Sénégal). Sa mise en œuvre a été assurée par des organisations locales telles que l’Organisation pour la Réflexion et l’Action Féministe (ORAF) en Côte d’Ivoire, le Mouvement Citoyen Féminin-In au Burkina Faso, ROAJELF-Sénégal et Démocratie 101 au Mali.
En Côte d’Ivoire, 125 participantes issues de partis politiques, d’organisations féminines et féministes ont été sélectionnées à travers un appel à candidatures. Réparties en cinq groupes de 25 femmes, elles ont bénéficié d’un accompagnement rapproché favorisant l’apprentissage mutuel et le partage d’expériences.
Selon Carelle Laetitia Goli, présidente de l’ORAF et coordinatrice nationale du projet, le bilan est jugé satisfaisant. « Le bilan, il est positif, parce que les femmes ont répondu, souvent même plus que le nombre », a-t-elle confié. « Elles ont été à l’heure, les feedbacks ont été positifs, les partenaires ont été satisfaits. »
Toutefois, elle nuance ce succès en soulignant un besoin urgent. « C’est un indicateur qui montre que les femmes ont besoin de formation et de formation politique. Il faut multiplier les initiatives et allonger le temps des formations », a souligné Mme Goli.
Malgré la réussite globale, quelques défis ont marqué le parcours. « Nous avons eu beaucoup de désistements parce que ce sont aussi des femmes engagées, professionnelles ou issues des partis politiques », explique Carelle Goli. « Aujourd’hui, les défis pour moi, c’est le suivi, la pérennisation et la continuité. Nous laissons des femmes qui demandent encore à être formées, et nous n’avons pas l’ambition de commencer et de ne pas continuer. »
Pour assurer la durabilité du programme, elle mise sur la synergie et la capitalisation des acquis. « Nous voulons faire vivre le groupe créé, utiliser ces femmes comme des ressources techniques et, par leur biais, renforcer la formation au sein des partis politiques et des organisations locales », a-t-elle indiqué.
Enfin, Carelle Laetitia Goli a lancé un plaidoyer aux autorités et partenaires pour garantir la continuité de ce type d’initiatives. « Nous ne demandons pas d’argent, mais des ressources techniques notamment des lieux, des espaces, du matériel. La formation coûte cher, mais c’est un investissement pour l’avenir des femmes et la démocratie », a-t-elle conclu.
Thes Fayçalline, juriste et formatrice sur le projet, a par ailleurs insisté sur « l’égalité, l’équité et l’inclusion » comme des piliers indissociables d’une société « juste et solidaire ».
À travers les différentes sessions, les participantes ont été initiées à la communication politique, au leadership, au plaidoyer et à la gestion de projet, des compétences clés pour renforcer leur participation à la vie publique.
R-SEKONGO

