La ville de Tiassalé s’est rassemblée, le vendredi 28 novembre, dans l’enceinte de la préfecture, à l’initiative du Domaine des sciences sociales de l’Académie des Sciences, des Arts, des Cultures d’Afrique et des Diasporas Africaines (ASCAD). L’objectif était de rapprocher les sommités de la recherche des populations pour éclairer ces dernières sur les dispositions du droit ivoirien en matière de succession.
La conférence, animée par le Professeur Oble-Lohoues Jacqueline, agrégée en droit et autrice d’un ouvrage de référence sur le droit des successions, a permis de vulgariser les règles en vigueur et de répondre aux préoccupations des habitants de cette cité cosmopolite. Elle était accompagnée du Professeur Anassé Adja, secrétaire du Domaine des sciences sociales, tandis que la modération a été assurée par Me Bitty-Kouyaté Christiane, fille de Tiassalé.
Avant l’ouverture des travaux, le président du Conseil régional, Pierre Bitty, a retracé l’histoire du peuplement de Tiassalé, marquée par des brassages culturels liés aux voies d’eau et aux routes, mais aussi par des rivalités anciennes. Cette présentation a permis de mettre en lumière la richesse du tissu social local, incarnée par la forte présence des chefs traditionnels venus participer à l’échange.
Au cours de la conférence, le Professeur Oble-Lohoues a expliqué l’évolution du droit ivoirien des successions, depuis la loi de 1964 jusqu’à sa mise à jour en 2019. Des questions sensibles telles que la polygamie ou le foncier ont alimenté les discussions. À travers plusieurs cas pratiques, la juriste a recommandé aux populations de toujours formaliser leurs actes matrimoniaux et successoraux pour prévenir les conflits familiaux souvent portés devant les tribunaux.
Une séance de dédicace a ensuite permis aux chefs traditionnels d’acquérir l’ouvrage de la conférencière. L’ASCAD a également fait don de livres à la bibliothèque municipale, renforçant ainsi son engagement éducatif auprès des habitants.
La cérémonie s’est déroulée en présence de Pr Aké N’Gbo, président de l’ASCAD, de la ministre Danielle Boni Claverie, du représentant du Haut représentant, M. N’Cho Ambroise, directeur des Institutions de la République, ainsi que du 1er adjoint au maire, M. N’Guessan Vétuste, en plus de nombreuses délégations de jeunes et de femmes. L’événement a été officiellement ouvert par Mme Gogo Gisèle, secrétaire générale de préfecture. Une libation traditionnelle, effectuée par Nanan Assi Étienne Mazzola, a précédé les échanges.
La session s’est clôturée par le Sous-préfet Assalé Essé, qui a salué la démarche de proximité de l’Académie et remercié la délégation pour cette action de terrain.
La visite s’est achevée par un passage sur la stèle de Kangah Nianze, lieu de mémoire retraçant un ancien itinéraire de la traite négrière, connu comme « la route des esclaves ». Une étape symbolique qui a marqué la fin de la mission de l’ASCAD dans la région de l’Agnéby-Tiassa.
Cyprien K.
