LUX’AF Magazine, nouveau média haut de gamme dédié à la valorisation du luxe africain, a été officiellement lancé, le 20 décembre 2025, à Abidjan, au siège de l’Agence Perfection sis à Angré 8e Tranche. Porté par sa présidente fondatrice, , Aïcha Karidja Bakayoko, ce projet éditorial se présente à la fois comme un manifeste, une plateforme culturelle et un véritable instrument de soft power africain.
Devant un parterre de créateurs, d’intellectuels, de journalistes et d’acteurs culturels, la fondatrice a appelé à un changement profond de regard sur le luxe africain. « L’Afrique n’a jamais manqué de luxe, elle a simplement manqué de miroir », a-t-elle déclaré, dénonçant des récits longtemps confisqués ou réduits à des clichés.
Pour Mme Bakayoko, LUX’AF n’est pas un magazine de plus, mais « une source née pour raconter ce que personne n’osait écrire jusqu’ici ». Un projet qui assume pleinement l’existence, la légitimité et la puissance du luxe africain. « Le luxe africain existe. Il respire, il rayonne et il ne demandera plus jamais la permission d’exister », a-t-elle martelé.
À travers LUX’AF, les initiateurs ambitionnent de bâtir un haut de gamme enraciné dans les valeurs africaines, en mettant en lumière les talents du continent : maîtres artisans, créateurs, cultures, arts et destinations. Le premier numéro rend hommage à des pionniers forts de quinze, vingt voire trente années de carrière, considérés comme de véritables ambassadeurs d’un savoir-faire local audacieux et assumé.
« À travers eux, une esthétique africaine élégante, ambitieuse et contemporaine s’ouvre au monde », a expliqué la présidente fondatrice, annonçant une vision à long terme pour faire de LUX’AF une référence incontournable, y compris auprès de la diaspora africaine, grâce à des projets éditoriaux, digitaux et culturels.
Invité à intervenir lors de la cérémonie, Marc-Arthur Gaulithy a apporté un éclairage intellectuel et historique sur la notion de luxe. Pour lui, le lancement de LUX’AF relève d’un acte symbolique fort. « Le luxe africain n’est pas une imitation. Il est une revendication », a-t-il affirmé.
Revenant sur les définitions classiques du luxe, souvent associées à l’ostentation ou aux grandes maisons occidentales, il a rappelé que, dans les sociétés africaines, le luxe s’est toujours exprimé autrement : par la maîtrise des matières — coton, raphia, or, cuir —, la sacralité des gestes (tissage, teinture, sculpture), mais aussi par la transmission et la charge symbolique des objets.
« En Afrique, un objet n’est jamais neutre. Le luxe n’est pas seulement un produit, c’est une relation, une mémoire vivante », a-t-il souligné, citant des références emblématiques comme le bogolan malien, le kente royal, le Faso Dan Fani ou encore le cuir touareg, dont l’ancienneté et la valeur n’ont rien à envier aux canons occidentaux.
Dr Gaulithy a également dénoncé l’appropriation des codes esthétiques africains par de grandes marques internationales, souvent sans reconnaissance ni redistribution. Dans ce contexte, LUX’AF apparaît comme une réponse structurée et assumée. « Nous ne demandons pas une place à la table du luxe mondial. Nous arrivons avec nos propres tables, nos tissus, nos langages et nos codes », a-t-il insisté.
Créer un modèle africain du luxe ne relève pas du folklore, mais de la formalisation d’une vision du monde où la lenteur devient résistance, le recyclage sagesse et l’objet une archive vivante. « Celui qui contrôle le récit du luxe oriente les imaginaires et impose ce qui est désirable », a-t-il conclu.
À l’issue de la cérémonie, Aïcha Karidja Bakayoko a remercié les partenaires, les experts invités dont Kadi Fadiga ainsi que les professionnels des médias, avant d’inviter le public à découvrir, lire et partager LUX’AF, ce magazine en papier glacé d’une centaine de pages, désormais présenté comme un véritable langage de puissance au service de l’Afrique.
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