Ancien joueur du Stade d’Abidjan et des Eléphants (1976-2008), Zahui Madou Laurent (50 ans) en a gros sur le cœur contre des dirigeants bleu et rouge. Il n’a toujours pas digéré son limogeage… dans la rue, il y a bientôt trois ans.
Qui ne connaît pas Zahui Madou Laurent, l’homme au bandeau ? Rien à voir avec l’actuel sélectionneur des Eléphants, Zahoui François. «C’est vrai que nous sommes de la même région (Gagnoa) mais nous ne sommes pas des frères. Nous avons participé à la CAN 88 au Maroc. J’ai fait trois CAN. Lui en a fait deux. Zahui François a du caractère. Mais s’il y a une chose dont Zahui Madou Laurent garde un mauvais souvenir, c’est son départ du banc de touche du Stade d’Abidjan, il y a bientôt trois ans. « J’ai remplacé Didier Ottokoré. Au moment où je me préparais à retourner en France, après un séjour abidjanais, le président stadiste m’a contacté pour diriger l’équipe. Il m’a tenu ce discours : « en tant qu’enfant de la maison, tu peux nous apporter ton expérience. Et même si tu n’as pas fait le recrutement, termine la saison … ». Sans hésiter, je me suis engagé. Plus tard, je n’ai pas été reconduit… », se désole-t-il. Avant de regretter : « Lorsque le club s’est maintenu, on m’a tenu ce discours : « avec les recrutements que tu feras, on verra la saison prochaine. Malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de m’exprimer. Il y a eu un problème de personne. Le Stade s’est séparé de moi dans la rue. Je n’ai pas apprécié qu’on me licencie dans la rue. Le secrétaire m’a remis la lettre en me signifiant mon limogeage, un mois après la fin du championnat. Pour moi, la vraie famille stadiste ne pouvait pas se comporter de la sorte ».Quand j’étais à Rodez, il entraînait déjà un club de division d’honneur dans la région. Il a été professionnel et sera à la hauteur chez les Eléphants… », croit-il. Milieu de terrain à la patte gauche dévastatrice, Zahoui Madou Laurent s’est distingué par sa fidélité au Stade d’Abidjan. Avant de rejoindre la formation française de Rodez en France, il n’a servi que le club bleu et rouge. Un fait rare pour être souligné. L’homme au bandeau explique d’ailleurs ce choix : « Le Stade est une famille. Mes oncles Joseph Bléziri et Zadi François jouaient déjà dans ce club quand j’étais gamin. Grâce à mon oncle, Zadi Célestin, j’ai aimé les couleurs bleu et rouge et je n’ai pas voulu changer de club. Même après mon départ en France, je suis toujours resté stadiste ». Aujourd’hui, Zahoui Madou Laurent dirige son centre de formation et transmet son savoir aux plus jeunes. Situé à Akouédo (route de Bingerville), le centre compte une centaine de pensionnaires. « Je m’occupe de mon centre de formation « 68 FC Zahui Madou Laurent ». Je vis de mes propres moyens. Je ne quémande pas à Pierre ni à Paul », souligne-t-il. Ayant assisté à la saison 2009-2010 catastrophique des Yéyés, Zahui Madou Laurent promet de revenir sur le banc de touche du Stade d’Abidjan afin de hisser ce club mythique au sommet. « Cette saison, on a évité le pire. Nous avons eu la chance de nous maintenir. Peu importe ce que les gens peuvent penser, je n’ai pas prié pour que le club soit relégué. Beaucoup de choses ont été dites sur moi. C’est dommage. Le Stade d’Abidjan me coûte cher. Je suis un enfant du club. Je félicite Me Roger Ouégnin qui n’oublie pas les enfants du club comme Kassy Kouadio ou Maxime Gouaméné. Au Stade, on m’a manqué de respect. Ceux qui dirigent l’équipe ne sont pas de vrais stadistes. S’ils savaient qui j’ai été et qui je suis pour le Stade, ils ne se seraient pas comportés comme ils l’ont fait. Je ferai tout pour récupérer le club pour le ramener au niveau où il était avant. Je ne suis pas pressé… », a-t-il promis. Est-ce vrai que le bandeau qui ne le quittait jamais sur les terrains était son fétiche ? « Les gens pensaient qu’il y avait quelque chose dans les bandeaux que je portais. Or, il n’en était rien. Ceux qui m’ont vu jouer, savent que je me battais toujours pour mériter ma place sur le terrain. Quand vous allez en guerre et que vous mettez un bandeau, cela signifie que vous êtes un guerrier. Un guerrier pacifique. Quand je suis sur le terrain et que je le porte, ça dérange mes adversaires. Les gens croient au fétiche. Lors d’un match de Coupe d’Afrique des clubs en Mauritanie en 1983, avec le Stade d’Abidjan, j’ai marqué un but. Les Mauritaniens ont arrêté le match en me demandant d’enlever mon bandeau. Le ministre Koffi Gadeau qui était présent au stade m’a demandé de ne pas l’enlever », a tenu à expliquer l’ex-gloire. De telles anecdotes, Zahui Madou Laurent en a à satiété.
Guy-Florentin Yaméogo
Qui ne connaît pas Zahui Madou Laurent, l’homme au bandeau ? Rien à voir avec l’actuel sélectionneur des Eléphants, Zahoui François. «C’est vrai que nous sommes de la même région (Gagnoa) mais nous ne sommes pas des frères. Nous avons participé à la CAN 88 au Maroc. J’ai fait trois CAN. Lui en a fait deux. Zahui François a du caractère. Mais s’il y a une chose dont Zahui Madou Laurent garde un mauvais souvenir, c’est son départ du banc de touche du Stade d’Abidjan, il y a bientôt trois ans. « J’ai remplacé Didier Ottokoré. Au moment où je me préparais à retourner en France, après un séjour abidjanais, le président stadiste m’a contacté pour diriger l’équipe. Il m’a tenu ce discours : « en tant qu’enfant de la maison, tu peux nous apporter ton expérience. Et même si tu n’as pas fait le recrutement, termine la saison … ». Sans hésiter, je me suis engagé. Plus tard, je n’ai pas été reconduit… », se désole-t-il. Avant de regretter : « Lorsque le club s’est maintenu, on m’a tenu ce discours : « avec les recrutements que tu feras, on verra la saison prochaine. Malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de m’exprimer. Il y a eu un problème de personne. Le Stade s’est séparé de moi dans la rue. Je n’ai pas apprécié qu’on me licencie dans la rue. Le secrétaire m’a remis la lettre en me signifiant mon limogeage, un mois après la fin du championnat. Pour moi, la vraie famille stadiste ne pouvait pas se comporter de la sorte ».Quand j’étais à Rodez, il entraînait déjà un club de division d’honneur dans la région. Il a été professionnel et sera à la hauteur chez les Eléphants… », croit-il. Milieu de terrain à la patte gauche dévastatrice, Zahoui Madou Laurent s’est distingué par sa fidélité au Stade d’Abidjan. Avant de rejoindre la formation française de Rodez en France, il n’a servi que le club bleu et rouge. Un fait rare pour être souligné. L’homme au bandeau explique d’ailleurs ce choix : « Le Stade est une famille. Mes oncles Joseph Bléziri et Zadi François jouaient déjà dans ce club quand j’étais gamin. Grâce à mon oncle, Zadi Célestin, j’ai aimé les couleurs bleu et rouge et je n’ai pas voulu changer de club. Même après mon départ en France, je suis toujours resté stadiste ». Aujourd’hui, Zahoui Madou Laurent dirige son centre de formation et transmet son savoir aux plus jeunes. Situé à Akouédo (route de Bingerville), le centre compte une centaine de pensionnaires. « Je m’occupe de mon centre de formation « 68 FC Zahui Madou Laurent ». Je vis de mes propres moyens. Je ne quémande pas à Pierre ni à Paul », souligne-t-il. Ayant assisté à la saison 2009-2010 catastrophique des Yéyés, Zahui Madou Laurent promet de revenir sur le banc de touche du Stade d’Abidjan afin de hisser ce club mythique au sommet. « Cette saison, on a évité le pire. Nous avons eu la chance de nous maintenir. Peu importe ce que les gens peuvent penser, je n’ai pas prié pour que le club soit relégué. Beaucoup de choses ont été dites sur moi. C’est dommage. Le Stade d’Abidjan me coûte cher. Je suis un enfant du club. Je félicite Me Roger Ouégnin qui n’oublie pas les enfants du club comme Kassy Kouadio ou Maxime Gouaméné. Au Stade, on m’a manqué de respect. Ceux qui dirigent l’équipe ne sont pas de vrais stadistes. S’ils savaient qui j’ai été et qui je suis pour le Stade, ils ne se seraient pas comportés comme ils l’ont fait. Je ferai tout pour récupérer le club pour le ramener au niveau où il était avant. Je ne suis pas pressé… », a-t-il promis. Est-ce vrai que le bandeau qui ne le quittait jamais sur les terrains était son fétiche ? « Les gens pensaient qu’il y avait quelque chose dans les bandeaux que je portais. Or, il n’en était rien. Ceux qui m’ont vu jouer, savent que je me battais toujours pour mériter ma place sur le terrain. Quand vous allez en guerre et que vous mettez un bandeau, cela signifie que vous êtes un guerrier. Un guerrier pacifique. Quand je suis sur le terrain et que je le porte, ça dérange mes adversaires. Les gens croient au fétiche. Lors d’un match de Coupe d’Afrique des clubs en Mauritanie en 1983, avec le Stade d’Abidjan, j’ai marqué un but. Les Mauritaniens ont arrêté le match en me demandant d’enlever mon bandeau. Le ministre Koffi Gadeau qui était présent au stade m’a demandé de ne pas l’enlever », a tenu à expliquer l’ex-gloire. De telles anecdotes, Zahui Madou Laurent en a à satiété.
Guy-Florentin Yaméogo