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Politique Publié le vendredi 23 septembre 2011 | Parole d’Afrique

Entretien Salif Traoré dit Tracteur (proche du Premier ministre) : « Le combat a abouti… »

© Parole d’Afrique
Monsieur Salif Traoré dit Tracteur
Ancien fonctionnaire de la Banque africaine de développement (Bad) Salif Traoré, dit Tracteur, a rejoint, dès les premières heures du déclenchement de la crise le 19 septembre, l’ex-rébellion conduite par le Premier ministre Soro Guillaume. Aujourd’hui, à l’approche de la date anniversaire de cette crise, il a accepté de sortir de l’ombre afin de dire sa part de vérité …entretien.

Vous êtes un acteur essentiel de cette crise, le Premier ministre vient de dissoudre les Forces armées des forces nouvelles (Fafn). Pensez –vous que le combat pour lequel elles se sont constituées est achevé ?

Je crois que le combat est achevé, c’est pourquoi le Premier ministre a dissout les Fafn. Le combat a abouti, le président est installé, le premier ministre est à la primature. Dieu merci !
Aujourd’hui que le combat s’achève, à l’approche de la date anniversaire du 19 septembre, vous regardez dans le rétroviseur et il y a certainement des souvenirs de cette tranche de votre vie que voulez faire partager aux Ivoiriens ?
Oui, les souvenirs c’est quelque fois de mauvais souvenirs, parce qu’on a des amis avec lesquels ont était qui sont morts. Et dans la gestion de la crise le 19, au soir, nous avons vu des amis qui étaient cachés qui ont perdu leur vie. D’autres en partant les chercher sont morts. Le bon souvenir c’est que nous avons réussi à diviser le pays. Et c’est de là que tout est parti jusqu’à aujourd’hui. Beaucoup étaient contents parce que dans les zones Centre, nord et Ouest (Cno) il y avait la liberté. On ne demandait pas de pièces d’identité à quelqu’un. Chacun circulait quand il voulait et comment il voulait. Par contre au Sud ici, c’était le stress. Tu pouvais sortir le matin mais tu n’étais pas sûr de rentrer le soir. C’était l’incertitude totale. Il y avait une grande différence dans les zones Cno ; c’était là la satisfaction. Les Ivoiriens se retrouvaient dans les zones Cno, dans la convivialité. Tout le monde était ensemble contrairement au Sud
Les réformes pour la Constitution de la nouvelle armée sont entamées. Pensez-vous qu’elles peuvent aboutir tant que les Ivoiriens ne sont pas réconciliés ?

Les réformes peuvent aboutir, parce qu’aujourd’hui on ne parle plus d’Ivoiriens du Sud et d’Ivoiriens du Nord. L’armée du Sud et celle du Nord, c’est la même chose. Je crois que c’est déjà une bonne chose. La police travaille dans les bonnes conditions, elle est en harmonie avec les Frci. Il en est de même de la gendarmerie, et de la douane qui est en train de revenir à de meilleur résultat. Les Frci travaillent correctement.

Les nominations dans la nouvelle armée ont fait des frustrés dans les rangs des Fafn, croyez-vous que les murmures sont justifiés ?

La Côte d’Ivoire est vaste. Il y a la place pour tout le monde. Le Premier ministre n’a jamais oublié un de ses collaborateurs. Cela vient par vague, la première a été satisfaite, reste les autres. Il y a eu des nominations à la police et ceux qui pensaient avoir été oubliée appellent pour dire qu’ils sont satisfaits. Il en est de même pour l’armée. Le Premier ministre est en train de tout mettre en œuvre pour que tout le monde soit satisfait.

Le gouvernement met tout en œuvre pour le retour des exilés, pendant ce temps, l’on assiste à l’emprisonnement de personnes restées sur place. Pensez-vous que cette attitude est de nature à rassurer ceux qui sont dehors ?

Toutes les garanties sont suffisantes à mon sens, pour que ceux qui sont hors du pays entrent. Même ceux qui sont en fuite rentreront forcément. La justice est en œuvre afin de mettre la main sur eux. Beaucoup sont rentrés et vaquent tranquillement à leurs occupations. Donc les Ivoiriens qui sont à l’extérieur peuvent rentrer.

Vous êtes un proche collaborateur du Premier ministre, les Ivoiriens renouent peu à peu avec la paix, malgré cela des formations menacent d’occuper les rues pour exiger la libération du président déchu, Laurent Gbagbo. Croyez-vous que cette attitude est de nature à favoriser le retour définitif de la paix ?

Je pense qu’ils ne le feront pas et resteront au stade d’intention, pace que le président pour lequel ils entendent mener de telles actions est détenu en résidence surveillée pour sa propre sécurité. Le pays est fragile et une marche n’est pas de nature à rassurer tout le monde. La confiance est en train de revenir, le pays est en chantier et une manifestation de rue peut compromettre cette dynamique.

D’aucuns continuent de penser que la chute de Laurent Gbagbo est le fait de la force Licorne et de l’Onuci en non des Frci. Vous qui étiez au cœur du combat qu’en est-il exactement ?
Je veux rassurer pour une fois les Ivoiriens, la capture de Laurent Gbagbo est le fait des Frci. Car ce ne sont pas les forces étrangères qui ont occupé les communes de Yopougon , Anyama et Abobo. Les forces onusiens et de la licorne nous ont certes aidées, mais c’était pour détruire les chars de Gbagbo conformément à une résolution de l’Onu. Mais les combats terrestres ont été menés par les Frci. La première fois, les Frci sont arrivées devant la porte de Gbagbo et ce sont les mêmes forces étrangères qui leur ont demandé de se retirer. Sinon, Laurent Gbagbo serait parti. Cela avait permis à Laurent Gbagbo de se réorganiser autour de sa résidence. Les forces onusiennes et de la Licorne ont fait un travail immense et nous les en remercions, car elles ont permis au pays d’éviter un bain de sang plus grand. Le fait que les Frci soient rentrées à Abobo , Adjamé nous donnait déjà le pouvoir parce que c’était une porte d’entrée. Cela pouvait prendre du temps, mais nous allions pouvoir le renverser, parce que nous étions déjà rentrés dans la capitale.

La question sécuritaire étant un des reproches fait au pouvoir à ce niveau quel est votre sentiment. Croyez-vous que la situation est à même de rassurer d’éventuels investisseurs ?
Le pays est en train de revenir à la normale et vous pouvez le constater. A Abobo, il y a des jours où il n’y a aucune infraction signalée ce qui n’était pas le cas par le passé. Lorsqu’on parle de moyens, chaque centre de commandement est entrain de s’organiser pour lutter contre l’insécurité. Aujourd’hui à minuit, les il y a beaucoup de voitures dehors, (ndlr l’interview s’est déroulée dans son véhicule peu après minuit). Je crois que beaucoup a été fait et continuent d’être fait sur ce point et cela est rassurant pour tous. Dans quelques mois, la sécurité sera à un niveau zéro. Tous les grands commandements sont à pied d’œuvre.

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