« Constatant une divergence profonde dans l'approche de résolutions des problèmes posés par les acteurs du processus électoral, plombant ainsi la crédibilité des élections à venir ; refusant de contribuer à l'aggravation de la crise post-électorale, déjà assez douloureuse, dont les traumatismes et les séquelles multiples ont du mal à se dissiper ; le Front populaire ivoirien (Fpi) suspend, dès ce jour sa participation à toutes les activités de la Commission électorale indépendante (Cei) ». Ainsi finit le courrier signé du secrétaire général par intérim du Fpi, Laurent Akoun, adressé au président de la Cei, Youssouf Bakayoko, et qui suspend leur collaboration avec l'institution chargée d'organiser les élections en Côte d'Ivoire. A moins de trois mois des législatives, ce coup politique du Fpi au pouvoir en place relance le débat de la démocratie, de la crédibilité et de la transparence des élections en Côte d'Ivoire. Miaka Oureto, président par intérim du parti à la rose, et ses camarades, mettent surtout le président Alassane Ouattara dans l'embarras. Va-t-il accepter que les élections législatives soient organisées avec le Fpi dehors ? Ou alors, va-t-il enfin accorder cette audience que lui reclame le parti de la Refondation depuis trois mois, pour engager des discussions ? On le saura. Mais à l'analyse, le président ivoirien n'a aucun intérêt à favoriser la mise en place d'un parlement avec ses seuls partisans à bord. A savoir un parlement qui ne serait pas représentatif des peuples de Côte d'Ivoire, dans la mesure où une bonne partie des Ivoiriens, se reconnaissant en l'ancien régime, n'y seront pas représentés. Cela pourrait être perçu comme un étranglement du processus démocratique auquel le président se montre pourtant attaché. L'une des raisons évoquées d'ailleurs par Alassane Ouattara pour ne pas reconnaître l'Assemblée nationale, version Laurent Gbagbo, c'est que celle-ci était forclose et pas assez représentative. « Pour concrétiser notre volonté de doter notre pays d'institutions fortes et démocratiques, nous organiserons, avant la fin de cette année (2011), des élections législatives », avait promis le N°1 ivoirien au cours de son discours d'investiture le 21 mai dernier à Yamoussoukro. Hier jeudi 22 septembre 2011, à la tribune des Nations unies cette fois, et à la face du monde entier, Alassane Ouattara a réitéré cette volonté, soulignant que l'organisation de ces législatives permettrait de renforcer la démocratie et la cohésion sociale. Cela induit nécessairement que toutes les composantes politiques significatives de la Côte d'Ivoire prennent part à ces élections. Le boycott du camp de Laurent Gbagbo, qui a perdu les élections avec plus de 45 % des suffrages exprimés, pourrait compromettre le souhait du président Ouattara de doter la Côte d'Ivoire d'un parlement fort et représentatif.
Le regard de la communauté internationale
Plus encore ! Au-delà des frontières ivoiriennes, des critiques pourraient pleuvoir à l'encontre du régime Ouattara. Les regards sont en effet tournés vers le président ivoirien, qui est appellé à oeuvrer au retour à la normalité en Côte d'Ivoire. A sa prise effective du pouvoir le 11 avril 2011 après la chute de l'ancien régime, Alassane Ouattara avait entre autres défis à relever, la construction d'un Etat de droit fondé sur les principes de démocratie et de respect des droits de l'Homme. La communauté internationale qui l'a fortement soutenu dans son combat contre Laurent Gbagbo, attache du prix à la restauration de cette démocratie et de l'Etat de droit, dont l'un des baromètres reste justement l'Assemblée nationale. Cette communauté a suivi, avec intérêt, et la chicotte à la main, l'organisation des élections présidentielles en Côte d'Ivoire. Nul doute qu'elle sera également très regardante sur les conditions dans lesquelles le nouveau parlement ivoirien sera mis en place. En la matière, il faut dire que l'administration Ouattara a encore des obstacles à surmonter pour assurer l'organisation de législatives crédibles et transparentes. A savoir la mise en place de conditions sécuritaires adéquates, l'indépendance de la Commission électorale indépendante, le retour des exilés qui sont, soit candidats, soit électeurs. Des conditions posées par le Fpi, et qui, en plus des aspects techniques et logistiques, devraient permettre la bonne organisation des élections législatives et la mise en place d'un parlement fort. La communauté internationale y veille. Le lundi 12 septembre dernier, la facture du scrutin de décembre, d'un montant de 13 milliards fcfa, a été présentée aux bailleurs de fonds, au cours d'une réunion à la Primature. Ces partenaires internationaux se sont engagés à aider la Cei à réussir l'organisation de cette élection. Laquelle élection devra en retour respecter les normes de transparence, d'équité et de crédibilité. Le boycott du Fpi apparaît cependant comme une entorse à ces principes, si ce parti décidait de ne pas présenter de candidat aux prochaines législatives.
Hamadou ZIAO
Le regard de la communauté internationale
Plus encore ! Au-delà des frontières ivoiriennes, des critiques pourraient pleuvoir à l'encontre du régime Ouattara. Les regards sont en effet tournés vers le président ivoirien, qui est appellé à oeuvrer au retour à la normalité en Côte d'Ivoire. A sa prise effective du pouvoir le 11 avril 2011 après la chute de l'ancien régime, Alassane Ouattara avait entre autres défis à relever, la construction d'un Etat de droit fondé sur les principes de démocratie et de respect des droits de l'Homme. La communauté internationale qui l'a fortement soutenu dans son combat contre Laurent Gbagbo, attache du prix à la restauration de cette démocratie et de l'Etat de droit, dont l'un des baromètres reste justement l'Assemblée nationale. Cette communauté a suivi, avec intérêt, et la chicotte à la main, l'organisation des élections présidentielles en Côte d'Ivoire. Nul doute qu'elle sera également très regardante sur les conditions dans lesquelles le nouveau parlement ivoirien sera mis en place. En la matière, il faut dire que l'administration Ouattara a encore des obstacles à surmonter pour assurer l'organisation de législatives crédibles et transparentes. A savoir la mise en place de conditions sécuritaires adéquates, l'indépendance de la Commission électorale indépendante, le retour des exilés qui sont, soit candidats, soit électeurs. Des conditions posées par le Fpi, et qui, en plus des aspects techniques et logistiques, devraient permettre la bonne organisation des élections législatives et la mise en place d'un parlement fort. La communauté internationale y veille. Le lundi 12 septembre dernier, la facture du scrutin de décembre, d'un montant de 13 milliards fcfa, a été présentée aux bailleurs de fonds, au cours d'une réunion à la Primature. Ces partenaires internationaux se sont engagés à aider la Cei à réussir l'organisation de cette élection. Laquelle élection devra en retour respecter les normes de transparence, d'équité et de crédibilité. Le boycott du Fpi apparaît cependant comme une entorse à ces principes, si ce parti décidait de ne pas présenter de candidat aux prochaines législatives.
Hamadou ZIAO