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Société Publié le lundi 1 septembre 2014 | Treichville Notre Cité

Commune N’Zassa: Treichville, une intégration réussie - Le témoignage des chefs de communautés

© Treichville Notre Cité Par JB
Une délégation du RDR échange avec les rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire
Lundi 25 août 2014. Une délégation du Rassemblement des Républicains (RDR) avec à sa tête le Secrétaire General adjoint, Adama Bictogo a rencontré le bureau national des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire à Abobo.
Située en plein cœur du District d’Abidjan, avec une démographie de 137.502 habitants en 2005 estimée aujourd’hui à plus de 225.000 habitants, la commune de Treichville fait partie de celles dont les autorités locales parlent aisément d’intégration réussie. Et ce n’est pas fortuit si son Premier magistrat, le ministre François Albert Amichia, au nom de la promotion de cette intégration, a surnommé sa cité, «La Commune N’zassa», qui signifie en Akan : la commune du brassage, du métissage, de l’union des peuples …
La commune de Treichville, cet ancien petit village Ebrié appelé «Anoumabo», c’est-à-dire forêt aux roussettes, est riche en histoire, vu les événements qui s’y sont succédé. En effet, après avoir hérité du nom du premier explorateur français en Côte d’Ivoire, Treich-Laplène, en hommage, Treichville fut une terre de la lutte émancipatrice. Mais bien avant, ce territoire de 77,45 km2, a servi de lieu de résidence aux premiers européens de l’époque coloniale. C’est là qu’ont commencé les premières mutations, migrations des peuples.

Treichville, terre d’intégration

Dans le numéro précédent de votre Mensuel préféré (Treichville Notre cité), à travers la rubrique Enquête expresse : « L’histoire des noms des quartiers de Treichville », il a été expliqué comment s’est fait le peuplement de Treichville. En voici quelques extraits. « Le peuplement de Treichville s’est fait avec l’arrivée massive des ressortissants de l’Afrique de l’Ouest venus chercher fortune en Côte d’Ivoire. On peut citer entre autres les Béninois, les Burkinabés, les Maliens, les Sénégalais, les Ghanéens et mêmes les Libanais, pour la plupart commerçants. Cette ruée vers Treichville ne se limite pas qu’aux étrangers. Les différents peuples de la Côte d’Ivoire moderne ne sont pas en reste. L’installation de ces différentes entités sur le territoire de la Cité N’zassa s’est faite par affinité et par regroupement. C’est ainsi qu’on avait le quartier Wobè de l’Avenue 17 à l’Avenue 22, le marché de l’Avenue 21 s’appelait le marché Wobè… ». La preuve qu’historiquement, Treichville est une terre d’intégration.

Treichville, plus qu’une Cedeao en miniature

Aujourd’hui, tous sont unanimes pour dire que la commune de Treichville est une sorte d’expérimentation réussie de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Une union mise en place par les chefs d’Etat des pays ouest africains, qui peine à se concrétiser sur le terrain. Et pourtant à Treichville, les preuves sont plus que palpables. Selon le directeur des Services socioculturels de la Mairie, Aly Thiero, la commune N’Zassa renferme 54% de la communauté étrangère dont la majorité est issue de l’Afrique de l’Ouest. A côté de ce groupe, on retrouve des Syriens, Libyens, Marocains, Libanais, Egyptiens… issus des pays Arabes et dont la plupart occupent les grands commerces de la cité. Il suffit de sillonner la Rue 12 et autres grands espaces commerciaux (en face du grand marché, la Rue 21…) pour s’en convaincre. En tant que commune commerciale, Treichville reçoit quotidiennement des travailleurs, des Français, des Chinois, des Sud-Africains, des Italiens, des Anglais, des Brésiliens, des Américains et autres qui se fondent aux vrais habitants. Ce qui fait dire que la Cité du Maire Amichia, n’est pas seulement une Cedeao en miniature, mais un véritable multi-pot des communautés sous-régionales, régionales, africaines et mondiales. Avec son Port et l’implantation de grands groupes comme Bolloré, Castelli, Sifca, Solibra …, sur son sol, la commune ne fait que croître en notoriété en termes d’exemple d’intégration.

Ce que disent des chefs de communauté et d’association sur l’intégration à Treichville

Issah Mohammed Chérif / (Président honoraire de tous les Ghanéens en Côte d’Ivoire) :
« Il faut dire merci à Dieu pour la fraternité qui existe entre les différentes communautés à Treichville »
Agé de 106 ans, Père de la communauté ghanéenne en Côte d’Ivoire, Président honoraire de tous les Ghanéens en Côte d’Ivoire, il habite l’Avenue 17 Rue 14 barrée. Ce centenaire dit avoir été chef de la communauté ghanéenne en Côte d’Ivoire pendant vingt (20) ans. Il a, par ailleurs, annoncé l’arrivée de cette communauté à Treichville il y a au moins quarante (40) ans. Sans pouvoir communiquer un chiffre exact de Ghanéens à Treichville, il a laissé entendre qu’ils sont nombreux. Selon ce membre fondateur de l’Union des ressortissants membres de la Cedeao (Urem-Cedeao), son peuple s’est bien intégré à Treichville. «Notre intégration s’est bien faite. Nous sommes d’accord avec tout le monde. Que ce soit les enfants, les jeunes, les femmes, les hommes, tout se passe bien. Nous nous entendons bien. Beaucoup de communautés viennent ici. Et ensemble, nous faisons des réunions. Nous participons ensemble aux cérémonies. Nous participons ensemble aux réunions de la Cedeao. Les uns et les autres me doivent du respect ». Concernant ses relations et celles de sa communauté avec les autorités municipales, le doyen Issah Mohammed Chérif a affirmé ceci : «Le Maire Amichia me connaît très bien. Le Maire Moussa Dyss également. Quand il y a des présents, le Maire Moussa Dyss nous envoie notre part ici. Nous n’avons pas de problème avec le Maire et ses collaborateurs. Ils m’accordent tellement de respect quand je vais à la Mairie que cela me gêne de m’y rendre». Pour la consolidation de l’union entre les différents peuples de Treichville, il a fait cet appel : «je demande à tout le monde de dire merci à Dieu pour la fraternité qui existe entre les différentes communautés à Treichville. Nous devons nous réjouir parce que nous avons un bon Maire. Nous nous connaissons tous à Treichville du père au fils. Donc, nous devons toujours œuvrer pour la paix. Que chacun soutienne le gouvernement et le Maire afin qu’ils avancent dans leurs actions de développement pour les populations».

Mme Prince Ouédraogo Assétou (Présidente des femmes Burkinabés de Treichville) :
«Le Maire ne fait pas de différence entre les femmes»

Elle réside à l’Avenue 19, Rue 14 barrée. Mme Prince Ouédraogo Assétou dit tenir son association regroupant au moins 300 femmes burkinabés depuis plus de dix (10) ans. A la question de savoir si son association entretenait d’excellentes relations avec les autres communautés résidant dans la commune N’Zassa, elle répond ceci: «nous entretenons de bonnes relations avec les autres communautés. Nous nous entraidons». Aussi, selon Mme Ouédraogo Assétou, l’objectif de la création de son association est de collaborer, vivre dans l’union et s’entraider. Toujours selon elle, leur association a su s’intégrer à Treichville. Au niveau de son quartier, Marie Koré, elle a rendu hommage aux femmes Appolo, Baoulé et autres avec lesquelles elles entretiennent de bons rapports. Quant à savoir si cette association est reconnue par les autorités municipales, la Présidente des femmes Burkinabés de Treichville a laissé entendre ceci : «nous avons de bonnes relations avec les autorités municipales. Quand la Mairie nous invite à des cérémonies, nous y participons. Et quand nous avons des cérémonies, nous sollicitons le soutien de la Mairie et elle nous soutient…». Pour garder cette ambiance de confraternité, Mme Prince Ouédraogo Assétou a fait cette invite : « Je dirai aux femmes de s’entendre, de s’entraider. Parce qu’ici, le Premier magistrat de la commune n’a pas fait de différence entre nous. Nous sommes honorées comme toutes les autres femmes. Je demande aux femmes de se mobiliser afin que chaque fois qu’il y aura une cérémonie à la Mairie, elles puissent s’y rendre ».

El Hadj Prince Ouédraogo Salif. (Président de la Tidjanie en Côte d’Ivoire) :
« Nous vivons à l’aise »
Epoux de Mme Ouédraogo Assétou, El Hadj Prince Ouédraogo Salif, a plusieurs titres à son actif. Président de la Tidjanie en Côte d’Ivoire, il est aussi le Secrétaire général chargé des Musulmans du Conseil national des Burkinabés en Côte d’Ivoire et Conseiller d’Imam de Treichville. Ce grand voyageur dit être entré à Treichville en 1952. Il a également parcouru les villes de New York, Paris où résident certaines de ses progénitures. S’il évalue à plus de 3 000 le nombre de Burkinabés à Treichville, en tant qu’ancien, il reconnaît ceci : «nous n’avons pas de difficulté. Nous vivons à l’aise. Nous vivons ensemble avec les autres, nous travaillons ensemble. Tout se passe bien». Il a affirmé d’ailleurs avant notre arrivée avoir tenu une réunion avec ses pairs en vue de les inviter chacun à lire Alcoran pour éloigner le malheur et autres maladies (Ebola) de la Côte d’Ivoire. Pour El Hadj Prince Ouédraogo Salif, ses relations avec les autorités municipales sont bonnes. C’est pourquoi, il n’a jamais cessé de prier pour l’intégration dans la vérité, l’amour et la paix.

Issoufou Odélélé (Chef des Yoroubas en Côte d’Ivoire) :
«Le Maire Amichia m’a fait partir à la Mecque en 2011»

Résidant au quartier Tanoh Blaise, à l’Avenue 11, Rue 15, le Chef Issoufou Odélélé dit être arrivé à Treichville en 1948. Pour lui donc, l’intégration est réelle dans cette commune. Parce que la communauté Yorouba qu’il chiffre à plus de 3000 personnes à Treichville ne connait aucune difficulté de voisinage. «Il n’y a pas de problème. Tout se passe bien. Nous sommes ensemble», a-t-il rassuré. Aussi, il a tenu à ajouter ceci : «je suis avec les chefs traditionnels Ebrié, Bété, Baoulé, Wobè, Appolo, Malien… Nous sommes tous ensemble. Nous nous réunissons. Quand le Maire a besoin de nous, nous nous rendons là-bas. En 2011, le Maire Amichia m’a envoyé à la Mecque. Nous sommes aussi dans l’association de la Cedeao, Urem-Cedeao. L’actuel Président de l’Urem-Cedeao qui est un Ivoirien m’appelle également. Aussi, vivons-nous bien avec nos voisins. Quand on a un baptême, nous appelons les autres communautés (Malinké et autres) ». En somme, le chef a conseillé à chacun de prier le bon Dieu pour que les choses marchent. Parce que ce qui se vit en Côte d’Ivoire est meilleur qu’ailleurs.

Chef Théophillus Ekechi Opara, (Chef de la Communauté Nigériane en Côte d’Ivoire) :
«C’est à partir de Treichville que les Nigérians ont rejoint les autres localités de Côte d’Ivoire »
Chef Théophillus Ekechi Opara est le Président de la Communauté nigériane à Treichville. Ex-Président de tous les Nigérians en Côte d’Ivoire et vice-président de la communauté Cedeao, Chef Théophillus Ekechi Opara habite l’Avenue 8, Rue 21. Fait chef depuis 1996, il a affirmé avoir déposé ses valises à Treichville en octobre 1970 après la guerre du Biafra. Selon lui, la communauté nigériane a véritablement pris racine à Treichville en 1970 après la guerre du Biafra. Il a, d’ailleurs, évalué le nombre de Nigérians de Treichville à au moins 50.000. Car c’est depuis 1904 que leur devancier, d’ethnie Yorouba qui habitait l’Avenue 13, Rue 15, s’est installé dans la commune du Premier Maire, feu Kouassi Lenoir. Le chef Opara a également précisé que c’est à partir de Treichville que les Nigérians ont convergé vers les autres localités de la Côte d’Ivoire. Il a, au sujet de l’intégration, déclaré que chrétiens et musulmans font des choses ensemble. Et que par conséquent : «Il n’y a pas de problème. Quand nous organisons des cérémonies, nous invitons tout le monde. Les autres nous invitent également ». A en croire ce dernier, le Maire actuel les considère comme l’avait fait son prédécesseur. Il a donc affirmé que sa communauté ne rencontre aucune difficulté au niveau de la commune. «Nous mangeons ensemble, nous nous promenons ensemble et nous travaillons ensemble. Le marché nous appartient à tous. Il n’y a pas de discrimination. C’est moi-même qui avais écrit à Houphouët-Boigny pour l’ouverture de la vente de friperie, d’appareils électroménagers (frigo…) et de chemises en Côte d’Ivoire. J’étais le Secrétaire général de l’association des Nigérians en Côte d’Ivoire», a-t-il précisé. Il a formulé ce vœu : «après ce qui s’est passé, il faut prier pour qu’il n’y ai plus de problèmes. Longue vie à la Côte d’Ivoire, longue vie au Nigéria et que vive la Cedeao pour une intégration réussie».

La Communauté malienne présente à Treichville depuis 1897

La communauté malienne fait partie des premières communautés intégrées à Treichville. Elle est arrivée à Anoumabo, actuel lieu où est situé le Palais de la culture en même temps que le Peuple Ebrié qui avait été délocalisé du territoire de Cocody (actuel emplacement du Stade Félix Houphouët-Boigny et de l’Assemblée nationale). Aujourd’hui, cette communauté qui est fortement représentée sur le territoire de la commune N’Zassa y a déposé ses valises en 1897. Et l’un des ancêtres maliens, tête de file de cette communauté depuis Cocody jusqu’à Anoumabo devenu par la suite Treichville, est le chef Samba Traoré, devenu par la suite Président de toute la communauté malienne en Côte d’Ivoire. Aussi, fut-il l’un des conseillers du Président Félix Houphouët-Boigny. Aujourd’hui, cette communauté dit être très bien intégrée. Par le passé, a-t-on appris, l’organisation de cette communauté malienne de Treichville avait servi d’exemple aux autres communautés.

Quelle politique d’intégration mène le Conseil municipal ?

Il est impensable de parler d’intégration sans évoquer les actions mises en place par les autorités municipales avec à leur tête le Premier magistrat. A Treichville, le Maire François Albert Amichia et son Conseil municipal ont nommé un adjoint au Maire en la personne de Traoré Moussa Dyss et des conseillers, avec à leur tête le doyen Antoine N’Guessan Bi Tozan pour assurer les tâches courantes. «La Mairie travaille avec vingt-six (26) communautés ethniques (Abron, Abbey, Abouré, Appolo, Gouro, Baoulé (Gblo), Attié, Baoulé (Fafoué), Bété (Soubré), Baoulé (Nanafoué), Ghana (Ahoussa), Guinée (Conakry), Adjoukrou, Yacouba, Baoulé (Ahitou), Baoulé (Moronou), Baoulé (Akoué), Gnedeb Sokoura (Vavoua), Wê, Aladjan, Dida, Gagou, Krou, Burkinabé, Nigérien, Nigérian (Ibo), Malien…) dont les chefs coutumiers sont regroupés au sein de l’Association des Chefs coutumiers de la commune de Treichville (ACCCT). Mais nous travaillons aussi avec les autres communautés qui ne sont pas membres de cette association », a indiqué le Maire Moussa Dyss. Il a, d’ailleurs invité toutes les autres communautés non encore déclarées à le faire. Aussi, la Mairie, a-t-il confié, travaille avec toutes les communautés religieuses présentes sur le territoire communal. Pour le 5ème adjoint au Maire, l’intégration a commencé par les religions où il n’y a pas de frontières ethniques, de langue, de pays ni de peau. Dans le souci de créer un climat de confiance et surtout une collaboration permanente avec les différentes communautés, le représentant du Conseil municipal chargé des communautés participe régulièrement aux différentes réunions des chefs de communauté. M. Moussa Dyss est également chargé de régler les litiges et autres problèmes entre et / ou les communautés. «Dieu merci, à Treichville, nous n’avons pas assez de problèmes. Parce qu’on ne peut gérer le monde et dire qu’on n’a pas de problèmes. Je dirai que, grâce à l’aide de Dieu, nous avons pu juguler tous les problèmes que nous avons plus ou moins connus», s’est-il réjoui. Toujours dans le cadre de maintenir la flamme de la collaboration avec les garants de la tradition et interlocuteurs entre les membres des communautés et les autorités municipales, le Maire François Albert Amichia et son Conseil municipal octroient tous les ans une enveloppe à l’ACCCT. A travers ce geste, la municipalité veut montrer l’important rôle que jouent ces autorités traditionnelles dans le cadre du maintien d’un bon climat social, de la sauvegarde de la paix et de la promotion de la réconciliation.

L’appel du Maire Moussa Dyss pour une intégration permanente
«Le message que je tiens à donner à la population treichvilloise, c’est l’entente. Parce que sans l’entente, il n’y a pas de paix. Treichville est une commune cosmopolite que nous appelons aussi commune N’Zassa. Presque toutes les races africaines et quelques races occidentales sont dans notre commune. Celles qui n’habitent pas la commune y travaillent. Vous savez, Treichville a commencé par les cours communes. Et dans ces cours communes, il y a un peu de tout. Les propriétaires ne choisissaient pas leurs locataires. Et c’est par là même qu’a commencé l’intégration. Je voudrais également préciser que l’intégration a fait que Treichville est une commune très métissée. Les différentes ethnies, à force d’être dans les mêmes cours, les Dioula se sont mariés aux Baoulé, les Bété aux Gagou, les Maliens se sont mariés à des Ivoiriens ou aux Guinéens, les Sénégalais se sont mariés à des Ivoiriens etc. C’est cela la vraie intégration. Cette intégration continue toujours à Treichville. Alors, nous souhaitons que cela se poursuivre. Car c’est une arme contre les palabres, les différends, les mésententes…et cela permettra de consolider la paix à Treichville ».
En somme, si nous n’avons pu avoir l’avis de toutes les communautés présentes à Treichville, la réalité est qu’elles sont toutes conscientes que la cité N’Zassa ne peut se développer que grâce à l’action conjuguée de tous ceux qui y vivent. Aussi, sont-ils unanimes pour dire que Treichville comme un exemple d’intégration réussie est une victoire partagée.

Réalisé par Benoît Kadjo
benkad2008@yahoo.fr
Photo: Jean Bedel
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