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Société Publié le mardi 12 février 2019 | APA

Côte d’Ivoire : 16 000 détenus dénombrés dans 34 prisons

© APA Par DR
Côte d`Ivoire : 16 000 détenus dénombrés dans 34 prisons
Quelque 16 000 détenus ont été dénombrés dans les trente-quatre prisons ivoiriennes en juillet 2018, a indiqué lundi à Abidjan, François Patuel, chercheur à l`ONG internationale « Amnesty International» pour l`Afrique de l`Ouest.
Quelque 16 000 détenus ont été dénombrés dans les trente-quatre prisons ivoiriennes en juillet 2018, a indiqué lundi à Abidjan, François Patuel, chercheur à l'ONG internationale « Amnesty International» pour l'Afrique de l'Ouest.

« En Côte d'Ivoire, selon les statistiques, en juillet 2018, il y avait 16.000 détenus dans les 34 prisons ivoiriennes alors que la capacité des prisons dans le pays n'est que de 8600 détenus, soit un taux d'occupation de plus de 200%. Depuis 2014, nous avons recensé 152 décès en détention dans le pays », s'est choqué M. Patuel dénonçant une « surpopulation carcérale et des conditions de détention inhumaines ainsi que des actes de tortures ».

Il s'exprimait lors du lancement officiel du rapport de l'ONG Amnesty international sur la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire en quatre ans ( 2014-2018). Le document intitulé « Rapport alternatif de Amnesty international » intervient en prélude à la troisième session de l'Examen périodique universel (EPU) au cours de laquelle la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire sera examinée par les Nations unies en mai prochain.

« La situation des droits de l'homme reste fragile car la Côte d'Ivoire est restée hantée par de vieux démons comme l'impunité et les atteintes à la liberté d'expression», a fait savoir M. Patuel dans une conférence de présentation dudit rapport déplorant que depuis 2014, son organisation a recensé en Côte d'Ivoire, 17 cas de détention de journalistes et blogueurs.

« Nous notons des atteintes à la liberté d'expression. Les autorités ivoiriennes utilisent des dispositions vagues qui existent dans le droit ivoirien pour réprimer les opinions dissidentes. Le député Alain Lobognon a été arrêté mi-janvier pour un simple tweet qu'il a posté sur les réseaux sociaux. C'est une situation extrêmement grave dans la mesure où la Côte d'Ivoire se dirige vers une élection présidentielle en 2020 et il peut y avoir une crispation du jeu politique», a-t-il analysé.


Dans le même élan, Kokou Hervé Delmas, le directeur exécutif d'Amnesty international Côte d'Ivoire a fait savoir, à son tour que 44 recommandations ont été faites par son organisation à l'État de Côte d'Ivoire pour améliorer ce «rapport sombre» de la situation des droits de l'homme dans le pays.

«Tandis que l'élection présidentielle de 2020 se profile, les autorités ivoiriennes devraient prendre des mesures immédiates pour veiller à ce que chacun puisse exprimer librement ses opinions sans craindre d'être arrêté. Elles doivent respecter, protéger, promouvoir et réaliser les droits humains avant, pendant et après le scrutin», recommande entre autres, l'organisation.

Amnesty International est une ONG internationale qui se donne comme missions la défense des droits de l'homme dans le monde.

LB/ls/APA
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