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Politique Publié le mercredi 18 décembre 2019 | Abidjan.net

Avant l’arrivée de Macron : Bédié et l’opposition accentuent la pression sur le pouvoir

© Abidjan.net Par Lobatchevski
Meeting conjoint du PDCI/FPI : Maurice Guikahué et Assoa Adou animent une conférence de presse
Abidjan le mercredi 18 décembre 2018. Le secrétaire exécutif en chef du PDCI-RDA, Maurice Guikahué et le secrétaire général du FPI tendance Gbagbo, Assoa Adou ont animé ce mercredi 18 décembre 2019 au siège du PDCI a Cocody, une conférence de presse en prélude au meeting de l`opposition qui se tiendra le 21 décembre.
L’arrivée du président français, Emmanuel Macron est très attendue par la classe politique ivoirienne. Dirigeants comme opposants, chacun se prépare à tirer profit de cette visite annoncée une première fois en début décembre et reportée pour les 20, 21 et 22 décembre 2019.
En effet, comme une ironie du sort, la date du séjour du patron de l’Elysée va coïncider avec la tenue du 2ème meeting de l’opposition coalisée. Ce, alors que cette manifestation d’envergure annoncée devait avoir lieu le 14 décembre dernier, date initiale choisie puis ajournée en raison de l’indisponibilité de la place Ficgayo de Yopougon demandée à la mairie.
Les dirigeants de la commune avaient répondu au Pdci-Rda et à ses alliés que la place sollicitée était déjà occupée à la date indiquée. Ce samedi, en effet, le parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëstistes (Rhdp) a mobilisé ses militants à la place Ficgayo pour la cérémonie d’investiture des délégués du District d’Abidjan. Toute chose qui a contraint le Pdci, le Fpi et leurs alliés de l’opposition à repousser leur manifestation, annoncée quelques semaines plus tôt, à la date du samedi 21 décembre 2019.
Selon le chef du Secrétariat exécutif du Pdci-Rda, le ministre Maurice Kakou Guikahué, qui s’est confié au confrère proche de son parti, Le Nouveau Réveil, ce report a eu l’accord de la mairie dont les responsables ont joint les organisateurs pour payer la caution due en prélude à la nouvelle date arrêtée. Soit la somme de 400 000fcfa pour la municipalité et 100 000fcfa pour les riverains de Ficgayo. « Ce qui a été fait. Ils nous ont encore appelés de venir chercher notre autorisation définitive », révèle M. Guikahué.

Report cadeau de Noël

Mais, c’est avec surprise que les dirigeants de l’opposition, qui continuent de battre le rappel de leurs troupes, apprendront comme tout le monde, la prise d’un arrêté municipal interdisant toute manifestation publique sur le territoire communal de Yopougon du 16 décembre 2019 au 5 janvier 2020. Une décision qui stipule que le Pdci, le Fpi et leurs alliés ne peuvent plus tenir leur manifestation à la date dite au lieu indiqué. Mais, Maurice Kakou Guikahué, l’une des têtes de fil de l’organisation et son parti n’entendent pas se plier à cette obligation. « Nous avons fait l’analyse de cette situation au secrétariat exécutif, et le Pdci pense que nous maintenons notre manifestation. Le meeting aura lieu », ne lâche pas le Pdci.
Ce bras de fer en filigrane met le pouvoir, et en particulier la marie de Yopougon, très mal à l’aise. En effet, après le premier report qu’elle a obtenu, l’arrêté de la municipalité qui remet en cause l’activité prévue des opposant est déjà mal interprété dans l’opinion qui y voit une manœuvre du pouvoir. Mais, Bon an mal an, l’opposition ne veut plus concéder et entend aller jusqu’au bout pour organiser sa manifestation. Si la date choisie, par coïncidence, est loin de faire l’affaire du pouvoir, ce n’est pas le cas pour elle qui a là, l’occasion inouïe de se faire entendre en direct par la présence en terre ivoirienne du président français, Emmanuel Macron.
La période n’est pas propice pour les gouvernants de laisser leurs opposants manifester et noyer la visite de l’hôte de marque. Ce, d’autant que l’opposition veut saisir cette tribune et profiter de la présence du chef de l’Etat français, pour marquer des points. Guikahué a déjà annoncé des couleurs. Le rassemblement de Yopougon sera une occasion de grande offensive contre le pouvoir sur « les grands problèmes de la nation ». A savoir « la démocratie », « la réconciliation », « les libertés individuelles », la récusation du « système électoral » avec l’actuelle Commission électorale indépendante remise en cause, etc. En somme, pour l’opposition, le 21 décembre est un report salutaire, un cadeau de Noël offert par le pouvoir, qui n’aura pas vu l’erreur du départ.

Auto-goal du pouvoir

Mieux, Maurice Kakou Guikahué, Assoa Adou et les autres, engagés dans une guerre de chiffres avec le pouvoir, veulent prouver leur capacité de mobilisation par une démonstration de force sur la place devenue mythique de Ficgayo. Et ce, après l’exploit du Parc des Sports de Treichville le 14 septembre dernier. Le lieu choisi pour ce 2ème meeting ne l’était pas au hasard. Yopougon, la plus grande commune de Côte d’Ivoire, reste toujours dans l’entendement de tous, un fief de Laurent Gbagbo. Les partisans de l’ex-président en attente de la fin de son procès devant la Cour pénale internationale avaient là, et en présence d’Emmanuel Macron, l’occasion de faire leur démonstration de force à l’image du Pdci-Rda le 19 octobre dernier à Yamoussoukro. Un calcul mal tombé qui ne fait pas l’affaire du pouvoir. Lequel manœuvrant pour éviter cet auto-goal communicationnel, a réussi à contrer la mobilisation de la place mythique de Ficgayo via l’élu local, proche du pouvoir, le ministre Gilbert Kafana Koné. Mais, rebelote ! Yopougon refusé, Henri Konan Bédié et ses alliés tiennent coûte que coûte à parler devant Macron. Le Pdci et le Fpi ont rebondi sur une autre commune. Celle plus petite de Port-Bouët, un autre supposé fief dirigé par un maire de l’opposition. C’est finalement en ce lieu qu’aura la mobilisation, sauf décision contraire venant de plus haut. Une difficile épreuve pour le pouvoir obligé de laisser faire pour éviter des échauffourées dont les échos pourraient détourner l’attention du président français sur ce qui est prévu pour sa visite tout en veillant à ce que ce meeting de l’opposition n’éclabousse également cette visite. Quel embarras ! Cela s’appelle être pris entre l’enclume et le marteau. Plus que 72h pour voir ce qui va se passer.

F.D.BONY
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