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Politique Publié le samedi 20 février 2021 | Le Nouveau Réveil

Denis Kah Zion, candidat PDCI aux législatives à Toulepleu : «Ma candidature est maintenue et non négociable »

© Le Nouveau Réveil Par DR
Denis Kah Zion, candidat PDCI aux législatives à Toulepleu



Monsieur le maire, candidat du PDCI-RDA pour les législatives à Toulépleu, dans quel état d’esprit allez-vous à cette élection ?

Je dirais que j’y vais dans un esprit dégagé et déterminé à gagner. C’est l’occasion pour moi de remercier le président Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA et la Direction du Parti qui me font l’honneur de m’accorder leur confiance pour défendre les couleurs de mon parti à Toulépleu. Je dis aussi merci aux secrétaires de sections, aux militants de la base qui m’ont toujours soutenu dans toutes les batailles électorales et qui sont à nouveau prêts à m’accompagner jusqu’à la victoire. Je suis d’autant tranquille et confiant.


La rumeur court faisant état d’une vague de défections autour de vous pour la candidate du RHDP.

Ce n’est plus de la rumeur, mais parler de vague de défections, c’est vraiment exagéré pour les besoins de la propagande des adversaires qui font feu de tous bois pour se donner du moral. Non, je ne pense pas que ce soit une vague de défections


De quoi s’agit-il alors ?

Il s’agit de deux ou trois responsables de la base qui ont décidé d’aller dans les bras du RHDP et de faire la campagne pour notre adversaire Anne Ouloto. Gbéhé Gérard, anciennement Sg de la section de Toyébly, Nioulé Groudé et Dr Kpaho Bernard, délégué départemental Toulépleu 2. Mais les membres des instances du parti (les 14 secrétaires de section) sont en campagne pour le candidat Kah Zion Dénis et sa suppléante Guidy Solange, rentrée, hier d’une mission fructueuse à la base.


Qu’est-ce qui n’a pas marché alors ?

Eux seuls vous le diront. Si les deux autres ne m’ont rien dit, le délégué Kpaho Bernard m’a, quant à lui, rencontré par deux fois devant témoins et a tenté de me dissuader pour que je retire ma candidature. Le lundi 15 février dernier, au domicile d’un de nos doyens, le colonel Guy Félix, aux 2 Plateaux, où il m’a fait convoquer, on s’est rencontrés à sa demande en présence de six autres personnes dont mon directeur de campagne que lui-même m’avait proposé et le directeur de campagne adjoint et un de mes conseillers. Voici en résumé ce que m’a dit mon grand frère Dr Kpaho Bernard, délégué départemental PDCI-RDA Toulépleu 2 : «… J’ai voulu cette réunion pour un conciliabule chez notre doyen afin que je dise ce que j’ai à cœur. Depuis le début, j’ai prôné l’union avec le FPI pour cette élection, mais au sommet, cela n’a pas marché et nous voilà sur le terrain avec un candidat EDS et un candidat PDCI face à une candidate RHDP qui plus est ministre et a tous les moyens… J’ai exprimé des préoccupations comme par exemple, l’opposition ayant boycotté la présidentielle et le RHDP ayant fait élire son président en occupant toutes les places, nous n’avons pas de chiffres, pas d’indicateurs de nos forces sur le terrain… Depuis que j’ai dit que je ne suis pas candidat, l’autre camp (NDLR le RHDP) me traque, ils me mettent la pression, me demandent avec insistance de les appuyer dans la campagne, en tant que PDCI-RDA. Au regard de la débauche d’énergie et du déploiement des moyens en face, je me demande si nous PDCI, pouvons gagner. Est-ce qu’on est sûrs de gagner ? Mais si on ne gagne pas, que deviendrons-nous ? Le candidat Denis Kah Zion va-t-il gagner ? Si non, à quel scenario nous expose-t-il ? Si nous nous obstinons à défier la candidate du RHDP qui a tous les moyens avec elle et que nous ne gagnons pas, notre candidat, Denis Kah Zion peut subir des représailles, comme par exemple, la fermeture de son journal, le risque d’être réduit totalement à néant, l’assèchement de toutes ses ressources, on peut même lui trouver des fautes pour lesquelles l’amener en prison. Dans ce cas, que devenons-nous qui l’avons suivi ? C’est pourquoi, je me dois de lui dire la vérité, parce que je l’aime, lui dire vers quelle honte il court dans ces circonstances actuelles. J’ai donc appelé pour donner cette réflexion et lui dire qu’il n’est pas encore tard. Si Kah Zion sait qu’il ne peut pas gagner, il n’est pas tard, qu’il trouve les mots pour se retirer. Il peut toujours expliquer à la Direction du PDCI, à nos patrons, les réalités qui le forcent à abdiquer. Il peut aussi s’entendre avec sa sœur Anne Ouloto pour trouver les moyens de se mettre ensemble. Je suis disposé à l’accompagner chez la ministre pour qu’il s’entretienne avec elle. Comme cela, elle gagne et lui ne perd pas, parce que dans tous les cas, même s’il gagne, ce n’est pas pour que Ouattara le nomme ministre à la place de Anne Ouloto… Il peut approcher les instances de notre parti pour expliquer son retrait de la course. En tout cas, moi, je suis fonctionnaire et je suis encore en fonction, je peux m’y opposer sans m’exposer. Je ne peux pas aller prendre les devants et faire campagne contre le gouvernement. Je vais donc aller soutenir la ministre comme cela m’est demandé. Juste pour cette élection. Mais je reste PDCI…»


Était-il seul dans cette logique du retrait de votre candidature ?

Non, il était soutenu par le colonel Guy chez qui on s’est retrouvés, qui après m’avoir demandé si j’ai les moyens pour faire campagne, ajoutera : « On ne doit pas aller vers la honte. C’est nous qui avions présenté Anne Ouloto aux parents du village pour demander qu’ils votent pour elle. Maintenant qu’allons-nous dire contre elle ? Nous ne sommes pas contre Kah Zion, mais les réalités nous font penser qu’il vaut mieux s’abstenir cette année pour mieux sauter demain…. »


Et par la suite ?

Chacun à cette réunion a donné son avis, puis, je me suis retiré avec ma délégation pour aller rendre compte à mon staff. Et nous avons arrêté la décision irrévocable non seulement de ne jamais nous retirer, mais de nous passer de Dr Kpaho dans sa position affichée pour le RHDP. C’est ce que je suis allé leur dire, le mercredi 17 février au même lieu et devant les mêmes personnes. Non sans avoir signifié que tout d’abord, la rencontre pour me poser publiquement la question si j’ai les moyens et ensuite me demander de me retirer est infantilisante pour moi. Je suis d’autant choqué que ces deux, à qui je ne cache rien et qui m’avaient encouragé à m’engager, auraient pu me parler dans une rencontre tripartite au lieu de m’appeler devant les gens et chercher à m’assommer. Cela me fonde à croire que leurs réactions s’apparentent à une opération préméditée pour me déstabiliser. Après leur avoir rappelé toutes les réunions que j’ai eues avec chacun d’eux et ensemble pour parler de ma candidature, et surtout que, je leur ai dit ce que mon grand frère a énuméré comme possibilités pour m’éteindre, constitue de sérieuses menaces contre moi et mon équipe. Des menaces dont il partage la responsabilité pour avoir préparé le coup avec nos adversaires. Et que je me ferai fort de les porter à la connaissance de tous et partout où besoin sera. Je vous rappelle que c’est le délégué Kpaho Bernard et le colonel Guy qui m’ont proposé mon directeur de campagne Eddy PEHE et c’est le délégué Kpaho qui m’a encore proposé la directrice de campagne près des femmes, Mme Hua, le directeur de campagne près des jeunes Guéi Ambroise et les directeurs locaux de campagne pour les sous-préfectures de Péhé et de Méo qui sont tous membres de la délégation 2 qu’il dirige. Comme nous l’avons ensemble décidé.


Maintenant, que va-il se passer avec le délégué Kpaho Bernard ?

C’est un aîné, il a fait un choix, je respecte son choix. Je poursuis mon chemin dans cette campagne sans lui. Je sais qu’il était en mission commandée par Anne Ouloto et le RHDP pour m’intimider, m’affaiblir, mais c’est raté. Ils n’ont fait que doubler mon ardeur, aiguiser ma détermination à aller battre le RHDP. Peut-être que nous allons nous retrouver après, mais pour l’instant, je défends les couleurs du PDCI-RDA et lui soutient le RHDP. Pour le reste, le parti qui l’a nommé va apprécier.

En clair, je suis candidat investi par le PDCI-RDA et je pars pour gagner. Quelles que soient les embûches, les menaces contre moi.

La candidate du RHDP est sur le terrain et distribue, dit-on, des cadeaux en nature et en numéraire.

Oui, nous le savons. Comme nous savons aussi qu’avec les moyens de l’Etat, on peut s’adonner à de telles largesses intéressées de dernière minute, dans l’espoir d’acheter la conscience de tous. Nous apprenons qu’elle distribue des tricycles, des ambulances, des pagnes, et des millions aux parents. C’est leur argent, car je ne pense pas que le seul salaire d’un ministre puisse couvrir toutes ces dépenses. Même avec les infrastructures de l’État dédiées au bien-être des populations, elle fait de l’imposture en se les appropriant. Par exemple, elle fait une fête dite de la lumière avec un pagne à son effigie, comme si c’est elle qui a fait électrifier les villages de Nezo. Se substituant pratiquement au Chef de l’État ou au Premier Ministre. Pourtant, des villages ont eu leurs travaux d’électrification inachevés (Koarho, Ziombly, Diai, Grié 2) ou jamais débuté (Tambly, Douhozon, Zoutôuo, Gbohobly, Grié 1, Sahoubly 1, Sahoubly 2 et Pahoubly) parce qu’ils ne répondent pas aux critères politiques de la ministre, ils ne lui chantent pas des aubades tous les matins.

Par ailleurs, par la pression permanente et violente sur les cadres et fonctionnaires, ces derniers sont plus que des otages du Rhdp. Si vous ne respirez pas Rhdp, vous êtes un Homme à abattre. Voilà où on en est. Et c’est ce qui nous détermine à aller jusqu’au bout, jusqu’à la victoire.

Propos recueillis par O Chérif
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