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Politique Publié le vendredi 18 septembre 2009 | Notre Voie

Supputations sur la date de la présidentielle - Compaoré : “Ne bâclons pas le processus électoral”

Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso, était mercredi dernier à Mama, village natal du président ivoirien, dans la commune de Ouragahio, département de Gagnoa (277 km au centre-ouest de la Côte d’Ivoire). Invité de Laurent Gbagbo et élevé au rang de digne fils de la région du Fromager, le président du Faso a délivré un message d’amitié, mais surtout de liberté et de responsabilité des peuples ivoirien et burkinabé face à leur destin. «Ça et là, l’on a parlé, et vous l’avez suivi, du rythme de progression du processus de paix. Mais pour nous, l’important ce n’est pas de bâcler un processus aussi important pour l’avenir de nos deux pays». Cinglant désaveu pour ceux qui, au nom d’un fétichisme des dates, clouent les autorités ivoiriennes au pilori, brandissant leur prétendu manque de volonté d’organiser l’élection présidentielle. Certes, le président Blaise Compaoré n’a pas voulu franchir le pas, depuis Mama, village natal du président Laurent Gbagbo, en demandant à la «Communauté internationale» de cesser de faire des pressions improductives sur les organisateurs de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Il n’a pas non plus suggéré un report de la date du premier tour de cette présidentielle annoncée le 29 novembre. Mais le président du Faso, facilitateur dans la résolution de la crise ivoirienne, est ferme : il ne posera aucun pas précipité qui puisse nuire au processus de paix qu’il arbitre depuis mars 2007. Car, «à présent, je voudrais aussi vous dire qu’il est important de comprendre que, comme l’a souligné le président Laurent Gbagbo, nous sommes arrivés, presque arrivés au bout du processus de paix», a d’abord constaté le président Compaoré, à la suite de son hôte ivoirien, avant de poursuivre : «Ça et là, l’on a parlé, et vous l’avez suivi, du rythme de progression du processus. Mais pour nous, l’important ce n’est pas de bâcler un processus aussi important pour l’avenir de nos deux pays. L’essentiel, c’est vraiment d’être sûr que nous allons avancer sûrement vers l’objectif principal qui est le scrutin présidentiel. Etre sûr de ce que l’on tirera de ce scrutin. Avoir la certitude que nos deux pays auront des chances historiques pour sceller à jamais cette amitié et cette fraternité». Signé depuis le 4 mars 2007 à Ouagadougou, l’accord politique de paix du même nom entre les ex-belligérants de la crise ivoirienne bute sur des difficultés techniques et financières qui rendent difficilement tenables les chronogrammes confectionnés dans la précipitation pour faire plaisir aux forces occultes prêtes pourtant à crier «aux élections mal organisées». En faisant cette sortie dans le village natal du président de la République de Côte d’Ivoire, à l’invitation de celui-ci, le président Compaoré montre, sûrement, son agacement face aux pressions pour une élection organisée au pas de course et met fin aux débats sur le fétichisme des dates. Comment pouvait-il en être autrement quand, toujours d’après Blaise Compaoré, le processus de paix n’est possible, depuis le début, que grâce à la volonté des Ivoiriens et non à la pression internationale : «Je dois vous dire d’abord que pour arriver à cet accord, il a fallu que le président Gbagbo et moi-même, nous puissions échanger, partager nos vues sur l’histoire de nos deux pays, les liens historiques entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire et se dire finalement que si Blaise Compaoré et Gbagbo ne règlent pas cette crise, ce n’est pas la communauté internationale qui va la régler !». Le débat sur la date du premier tour de la présidentielle ainsi clos, Blaise Compaoré s’est attaqué au volet de sa visite consacrée à la célébration de l’amitié entre les peuples ivoirien et burkinabé. Pour lui, avec le traité d’amitié et de coopération signé entre la Côte d’ivoire et le Burkina Faso, plus rien ne sera comme avant. «Ce n’est pas la Communauté internationale qui règlera la crise ivoirienne, c’est Gbagbo et moi. Et nos deux pays vont avancer, et ils seront la locomotive de l’Afrique de l’Ouest», a déclaré le président Blaise Compaoré devant une foule d’Ivoiriens et de Burkinabè en délire. Alors, il s’est félicité de cette mobilisation qui l’honore et qui honore l’amitié entre les deux peuples frères du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire. Il a dit que les deux pays, liés par l’histoire et la géographie, ont de grandes opportunités, des atouts majeurs, pour accélérer le bonheur de leurs populations. Il a révélé qu’il est actuellement en Côte d’Ivoire pour encourager les Ivoiriens à aller définitivement à la paix. Il a demandé aux burkinabè vivant en Côte d’Ivoire de respecter les lois et règlements de leur pays d’accueil. Car, a-t-il soutenu, les communautés humaines modernes sont des communautés de droit. Il a demandé aux burkinabè de s’engager pour la construction de la Côte d’Ivoire. Car, pour lui, «bâtir la Côte d’Ivoire, c’est bâtir le Burkina Faso». Avant Blaise Compaoré, son homologue ivoirien, Laurent Gbagbo, l’a présenté à ses parents de Gagnoa et à la communauté burkinabé vivant sur leurs terres : «Je suis venu vous présenter Blaise Compaoré. Depuis mars 2007, Blaise Compaoré, Laurent Gbagbo et Soro Guillaume ont signé l’accord politique de Ouagadougou pour mettre fin à la guerre. Allez dire aux sceptiques que la guerre est finie en Côte d’Ivoire, et qu’il ne faut pas confondre les retards pris dans la mise en œuvre du processus et l’échec de ce processus. Dites-leur que, comme on le dit chez nous, tchoko tchoko (NDLR : dans tous les cas), nous irons aux élections !». Enfin, pour confondre tous ceux qui, sans y croire, affirment que la Côte d’Ivoire est un pays xénophobe, le président ivoirien a présenté à son homologue burkinabé deux de ses employés burkinabè, le jardinier Ibouldo Bébeto et le chevalier Adama qui travaillent dans sa résidence de Mama. Au cours du meeting organisé pour accueillir le président burkinabé, le ministre Bertin Kadet Gahié, président du Comité d’organisation et porte-parole des populations de Mama, a salué l’illustre hôte pour le rôle prépondérant qu’il a joué dans le règlement de la crise ivoirienne. Lui emboîtant le pas, M. Lambert Gbizié, président du conseil des chefs des 165 villages du département de Gagnoa, l’a élevé au rang de chef bété en le baptisant «Djéhi Zégbi», nom d’un grand médiateur du village de Mama et du département de Gagnoa, qui a réglé pas mal de conflits dans cette région. Quant à l’honorable Saturnin Boli Gaoudi, député de Ouragahio-Bayota, il a présenté trois tonnes de riz bété et 7 bœufs, don des populations au chef Djéhi Zégbi II, président du Faso.

Marius Dangan Kpan correspondant régional
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