«En 1978, j'étais encore très jeune lorsque mon père a vendu la parcelle à un certain Kouadio. A la mort de ce dernier, Yao Kouakou Etienne est venu s'y installer. Il ne dispose d'aucun papier pour dire que la parcelle lui appartient », explique Tchétché Alexis le plaignant. Son petit-frère Tchétché Jean Marc et lui reprochent à Etienne, âgé de 61 ans et à son fils Kouakou Koffi Jonas d'avoir détruit les plants d'hévéa mis en terre sur la parcelle litigieuse. Selon les frères Tchétché, la parcelle est un héritage paternel qu'ils mettent maintenant en valeur par la création d'un champ d'hévéas. « Chaque fois qu'on plante l'hévéa, il vient avec son fils pour le déterrer avant de le détruire. Nous avons tenu informé le chef qui l'a convoqué en vain », s'offusque Alexis. Pour apporter les preuves de son témoignage, il a versé à son dossier les photographies des pieds d'hévéa détruits. On les présente aux mis en cause. Le fils est peu prolixe. « On a rien fait », se contente-t-il de dire. Le père lui en sait un peu plus. « Le terrain est le mien. Il était en jachère et c'est maintenant que j'ai pris la résolution de le débroussailler. Une fois que l'endroit est devenu propre, les jeunes gens sont venus planter leurs hévéas dessus », se défend Etienne, la chevelure toute blanche et une taille élancée. « Je leur ai certes signifié mon mécontentement mais je n'ai détruit aucun pied d'hévéa, mon fils non plus », a poursuivi le vieux. Pour lui, les images de photographies ne sont que du pur montage orchestré par les plaignants pour donner de la contenance à leur dossier. Jonas comme galvanisé par son père décide de dire sa part de vérité. Mais très impulsif, il finit par s'emporter. Il fait fi de la présence du tribunal pour s'en prendre à la partie plaignante. Ce comportement le trahit et conforte la position du juge qui en déduit que vu l'agressivité de Jonas, il est effectivement capable de détruire les plants d'hévéa. Le fils et le père sont ainsi reconnus coupables et condamnés à un mois de prison avec sursis, dix mille francs d'amende et la somme de 80 mille francs à verser aux enfants Tchétché en guise de dédommagement.
Alain Kpapo à Gagnoa.
Alain Kpapo à Gagnoa.
