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Société Publié le mercredi 30 mars 2011 | Nord-Sud

Pharmacie, Clinique - Vers la suspension des bons d’assurances

Après la pénurie de médicaments dans les pharmacies, les malades doivent maintenant craindre la suspension des bons d’assurances qui leur permettent de se soigner à moindre coût.


Depuis quatre mois, la crise post-électorale ne cessent d’affaiblir le secteur de la santé en Côte d’Ivoire. Surtout dans la capitale économique. A la menace de pénurie de médicaments, s’ajoute aujourd’hui, l’impossibilité de bénéficier des assurances maladies dans plusieurs pharmacies qui disent prendre leurs précautions. Plusieurs de ces pharmacies ne veulent plus de bon d’assurance. Les malades, faute de liquidité, sont laissés-pour-compte.
«Après la fermeture des banques, personne n’a aujourd’hui de liquidité sur lui. Le peu d’argent que j’avais sur moi, je l’ai dépensé en faisant partir certains membres de la famille au village. Malheureusement, ma crise d’ulcère s’est déclenchée à cause de l’angoisse et du stress. Mon bon d’assurance NSIA a été refusé à la pharmacie de Cocody, à mon grand étonnement», explique M Yao K., un travailleur qui habite la commune. Cette pharmacie, selon lui, a pourtant l’habitude de prendre son bon. Mais l’une des caissières lui a affirmé que l’ordre venait de ses patrons parce que la pharmacie a besoin de liquidité en ce moment. Dans ce quartier chic d’Abidjan, d’autres pharmacies sont entrées dans la danse.
Ce lundi, à la pharmacie Mermoz, les caissières affirment qu’elles ne prennent aucun bon d’assurance. Et cette mesure a été prise depuis plusieurs mois. Soit vous avez de la liquidité ou bien vous allez voir ailleurs. Mais, elles affirment que cette situation n’a rien à voir avec la crise post-électorale. Difficile de les croire. A quelques dizaines de mètres de là, la pharmacie Saint-Jean n’accepte que les bons de la Mutuelle générale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (Mugefci). Et rien d’autre. « Les malades payent un lourd tribut à la crise post-électorale. Personne n’a de l’argent pour se soigner à cause de la fermeture des banques. C’est maintenant que l’Etat doit nous aider, au lieu de cela nous sommes abandonnés par le système de santé. Aujourd’hui, si vous tombez malade, vous êtes un homme mort », commente un fonctionnaire dont le bon d’assurance Axa a été rejeté par les pharmacies de Cocody. Aux II Plateaux, la situation est semblable. Seules quelques pharmacies acceptent les bons d’assurances parmi lesquelles la pharmacie d’Angré.
Le malaise ne se trouve pas qu’à Cocody. A Yopougon, la pharmacie Siporex aussi refuse les bons d’assurances depuis l’embargo sur les ports ivoiriens. Et plusieurs pharmacies de la commune ont rompu avec les bons, pour l’instant. Pareil à Koumassi, Treichville et Port-Bouët. Le phénomène s’est même déporté à l’intérieur du pays. Des pharmacies qui acceptaient autrefois les bons d’assurance n’en veulent plus. A Aboisso, les malades sont obligés de se rendre à Ayamé pour pouvoir utiliser leurs bons. Mais les pharmaciens affirment que cela n’a rien à voir avec la situation du pays. « A la longue, toutes les pharmacies vont refuser de prendre les bons d’assurances parce qu’elles ne sont pas approvisionnées en médicaments », affirment un médecin qui a requis l’anonymat.


Raphaël Tanoh
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