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Politique Publié le mardi 26 avril 2011 | L’expression

Le maire de Yopougon, Gbamnan Djidan, dit sa part de vérité

Devant la terrible crise que vit la Côte d’Ivoire avec son lot de pertes en vies humaines, de destruction de biens et de toutes sortes de ragots, J’ai voulu me taire et prier pour que la Côte d’Ivoire retrouve la paix et la vraie réconciliation avec l’avènement du président élu, Alassane Ouattara.
Devant le drame que vit ma commune, ainsi que toutes les accusations et rumeurs qui circulent, je me sens dans l’obligation de dire ma part de vérité.
Comme chacun le sait, j’ai été élu maire sous la bannière du Fpi depuis mars 2001. Dans le cadre du conseil multipartite, j’ai accompli mon mandat avec dévouement et en associant tous les partis politiques membres du conseil pour que nous œuvrions tous au développement de notre commune.
J’ai aussi travaillé à impliquer et à apporter les appuis de notre municipalité à touts les couches sociales et religieuses.
Dans le cadre des dernières élections présidentielles, les Ivoiriens avaient à choisir entre 14 candidats. J’avais effectivement mon choix ; celui de la Lmp. J’ai été coopté comme Directeur départemental de campagne de Laurent Gbagbo à Yopougon sur des critères que seuls ceux qui m’ont choisi savent. Comme je l’ai dit dans toutes mes interventions, je n’ai pas été à un concours pour être retenu à ce poste.
Nous avons fait campagne comme d’autres collègues en Côte d’Ivoire l’ont fait pour d’autres candidats.
L’élection s’est passée sans heurt à Yopougon et chaque parti a exprimé librement son choix. Je suis personnellement intervenu pour que des gens qui étaient soupçonnés d’être étrangers puissent voter ce jour.
Dès la proclamation des résultats, je me suis départi de mon rôle de partisan pour revêtir celui de premier magistrat de la cité. J’ai dissous au cours d’une réunion de l’assemblée fédérale convoquée (en décembre 2010) la Ddc et demandé au fédéral de reprendre sa place de premier responsable pour faire fonctionner le Fpi à Yopougon.
Mon candidat a contesté les résultats du deuxième tour de l’élection. Comme tous les Ivoiriens, j’ai attendu les résultats des négociations et des médiations.
Le 10 mars, nous avons été informés des conclusions du panel qui disaient que M. Alassane Ouattara était le président élu de la Côte d’Ivoire.
Le comité central de notre parti a convoqué une réunion le 13 mars 2011 pour faire le compte rendu des travaux d’Addis-Abeba.
Après l’exposé du président du parti, j’ai noté que notre camp s’opposait aux conclusions du panel. J’étais bouleversé par cette position et j’ai dû quitter la salle avant les débats.
Les jours qui ont suivi, devant les troubles graves qui se déroulaient en Côte d’Ivoire et dont Yopougon n’a pas échappé, j’ai convoqué plusieurs réunions au niveau de la commune pour condamner les actes de violences, les assassinats, les attaques d’édifices religieux, les atteintes aux droits de l’homme et en particulier aux meurtres des guides religieux.
J’ai été personnellement agressé à des barrages d’auto-défense parce que je demandais leur retrait. Des jeunes m’ont rétorqué qu’une seule personnalité pouvait leur donner l’ordre de lever les barrages mais pas moi.
J’ai convoqué toutes les communautés religieuses et ethniques pour les instruire de la nécessité de conduire des missions de paix pour convaincre notre population de cultiver la paix et d’éviter tout acte de violence qui nous conduirait à un cycle dont nous ne pourront maîtriser le développement.
Je suis intervenu pour apporter mon soutien et ma compassion à la communauté musulmane qui a vu certains de ces édifices religieux détruits et même (sacrilège), l’assassinat de l’imam de Port-Bouët II avec qui je partage certaines valeurs.
Devant l’escalade de la violence, je me suis résolu à quitter la commune en condamnant tous les actes de violence.
Je suis parti d’Abidjan le 29 mars 2011. Je suis surpris aujourd’hui de tout ce que j’entends et des accusations portées contre ma personne me faisant passer pour celui qui a armé les jeunes de Yopougon. Je n’ai pas cette culture et je ne ferai jamais cela.
Je ne sais pas où on achète des armes et je n’ai pas les moyens d’en acheter. Je mets quiconque au défi de me prouver le contraire.
Mon entourage et mes collaborateurs connaissent ma position sur cette élection et la violence qui s’en est suivie. Je n’ai pas prié pour que Dieu choisisse mon candidat mais pour que sa volonté se fasse. Sa volonté s’est faite avec le choix du Président Alassane Ouattara. Je m’en tiens à cela.
Oui, nous avons perdu les élections et ce n’est pas la fin du monde. Je demande aux jeunes de Yopougon de se mettre à la disposition des nouvelles autorités. Qu’ils pensent à leur vie et à leur avenir. Celui même pour qui ils prétendent se battre est arrêté et a appelé à cesser la violence. Pourquoi persister dans cette voie suicidaire ? La Côte d’Ivoire a besoin de tous ces fils.
Quant aux accusations fantaisistes qui annoncent qu’un cadavre humain a été découvert dans le monument de la liberté, je m’engage à me battre jusqu’à ma mort pour confondre tous ceux qui ont monté ce scénario. Je porterai plainte contre X pour que la justice établisse la vérité. Je me mettrai pour cela en congé de la mairie jusqu’à ce que mon innocence soit prouvée.
Je ne pratique pas des sciences occultes.
Je n’ai jamais tué.
Je n’ai jamais manipulé un cadavre.
Je souhaite vivre en paix dans mon pays et participer aux côtés des nouvelles autorités, à la reconstruction de la Côte d’Ivoire.
Je souhaite du courage aux nouvelles autorités et le succès devant l’immensité de la tâche. Que Dieu leur donne la sagesse pour qu’elles œuvrent à la paix, au pardon et à la réconciliation en Côte d’Ivoire. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.
Le Maire de Yopougon : Gbamnan Djidan Jean Félicien
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