Indésirables au Ghana / Les cadres LMP envahissent Lomé

Ils ont trouvé un autre point de chute. Après la signature du protocole d’accord entre la Côte d’Ivoire et le Ghana sur les questions sécuritaires, de nombreux cadres et partisans pro-Gbagbo qui ont lu entre les lignes de ce communiqué final conjoint, ont déserté la capitale ghanéenne. En effet, les deux pays « ont convenu de s’engager conjointement avec le HCR pour poursuivre plus énergiquement leurs efforts de rapatrier du Ghana vers un pays tiers, qui n’a pas de frontière commune avec la Côte d’Ivoire, tous les réfugiés ivoiriens identifiés comme étant des anciens combattants». Une demande que les autorités ghanéennes ont agréée en affirmant qu’elles «n’encourageraient, ne toléreraient ni ne soutiendraient aucune activité de déstabilisation de la part des réfugiés ivoiriens à partir de son territoire». Les termes de ce communiqué qui a sanctionné la visite d’amitié et de travail du président Alassane Ouattara dans ce pays le 06 octobre dernier, ne sont pas tombés dans des oreilles de sourds. Beaucoup d’exilés ivoiriens, notamment de responsables LMP qui s’y trouvaient ont plié bagages. Nouveau refuge? La capitale togolaise. Selon des sources dignes de foie, une bonne partie d’entre eux ont élu domicile au pays de Faure Gnassingbé. (Voir liste). Ils ne sont pas les seuls. Nos sources avancent aussi la présence de nombreux militaires, notamment les éléments proches d’Abehi. Ils seraient (les militaires) au nombre de 200 qui se sont formellement fait recenser au HCR et dont tout aussi formellement reconnus comme refugiés. Il pourrait donc y avoir d’autres qui sont au Togo et qui ne se sont pas faits recenser. Comment vivent-ils dans ce pays et que mijotent-ils ? Tout naturellement ceux qui ont de l’argent comme les Lida Kouassi et autres, en mettent plein la vue aux Togolais. Pendant que les autres vivotent. Quant à savoir ce qu’ils préparent sur place, des exilés LMP que nous avons rencontrés et qui ont insisté pour garder l’anonymat révèlent que des réunions se tiennent. Pas pour aller à un dîner gala, mais bien pour déstabiliser le régime ivoirien. Ont-ils les moyens de leur politique? «Nous n’en savons rien. Mais ce qui est sûr, ils tiennent des réunions subversives au domicile d’un ancien Premier ministre de ce pays» et avocat dont nous taisons volontairement le nom. Justement sur ce point précis, les exilés LMP du Togo, aux dires de nos informateurs, sont la branche armée, voire le cerveau de ceux qui veulent tenter un coup de force. Les gens ont le regard tourné vers ceux du Ghana, or ceux d’ici (NDLR Togo) sont les plus dangereux.» Ils se sont même transformés en mercenaires et en chiens de guerre. Certains n’hésitent pas à se faire recruter comme mercenaires contre la somme de 200. 000 F CFA. Ils sont pour la plupart les pensionnaires du camp de refugiés alloués par le HCR. En tout état de cause, ils risquent d’être des ‘’sans domicile fixe’’ dans la mesure où l’Etat togolais qui a donné son accord pour aider le président Ouattara à sortir le pays de l’impasse sécuritaire, ne restera pas les bras croisés et suivra l’exemple du Ghana.
Yves-M. ABIET

Quelques cadres LMP au Togo
De nombreux partisans de l’ex-chef de l’Etat déchu, Laurent Gbagbo ont fui le Ghana et rejoint Lomé. Parmi eux :
-Akenda Assi (ex-maire de Marcory)
-Lida Kouassi Moise (ancien ministre de la Défense)
-Jean Yves Dibopieu (ancien Secrétaire général de la Fesci)
-Parfait Gohourou (président du collectif des victimes de déchets toxiques)
-Voho Sahi (prétendument ministre de la Culture sous Gbagbo)
-Alain Dogou (prétendument ministre de la Défense)
-Franck Dally (Journaliste à Notre Voie)
-William Attébi (ancient depute)
-Thiery Légré
-Tchimou Raymond (ancien procureur de la République)
-Diakité Mamadou (ancien procureur adjoint)
-Bohoun Bouabré (ancien ministre d’Etat, ministre du Plan et du Développement)
-Charles Blé Goudé (présent au Togo de temps en temps)
-Une sœur de Gbagbo (dont on n’a pu avoir l’identité)
-Guiriéoulou Emile (prétendument ministre de l’Interieur)