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Société Publié le mardi 10 juillet 2012 | Le Mandat

Evasions répétées des prisonniers : Les populations en danger !

Les évasions de prisonniers sont monnaie courante en Côte d’Ivoire depuis quelques temps. En sept mois, plus de cinq saignées pénitentiaires ont été signalées. Une situation qui en rajoute à la précarité sécuritaire.

Dans une Côte d’Ivoire encore fragile au plan sécuritaire, les évasions répétées de prisonniers ne sont pas faites pour réjouir les populations ivoiriennes, en quête de quiétude. Surtout, quand elles proviennent de la Maca, la plus grande maison d’arrêt du pays. L’évasion d’une dizaine de prisonniers, ce dimanche, parachève la légitime crainte des Ivoiriens, après une première tentative avortée le 04 mai 2012. Ajoutée aux évasions de 96 prisonniers de la prison d’Agboville, le mardi 1er mai 2012, de Katiola et de Korhogo le 25 février et le 13 avril 2012, sans oublier celles de Dimbokro, en janvier, le constat est effrayant. A l’évidence, cette vague d’évasions renforce la méfiance des habitants qui n’ont de cesse, depuis la fin de la terrible crise postélectorale qui a servi de ferment au grand banditisme, de lutter pour s’assurer un environnement sécuritaire de qualité. Une fois hors des geôles, s’il est encore besoin de les appeler ainsi, les forçats endurcis, pour la plupart, des bandits de grand chemin, reprennent leur triste et sale besogne. Souvent avec beaucoup plus d’animosité et de cruauté. Malgré la bonne volonté des autorités militaires et policières de restaurer la sécurité, on assiste, ainsi, à une multiplication des actes d’agressions. Aucune commune n’est épargnée. Des plus huppées, Cocody, Marcory... aux plus populeuses, Abobo, Attécoubé. Dans la nuit du jeudi 05 au vendredi 06 juillet 2012, des malfaiteurs, au nombre de 37, ont attaqué à l’arme lourde, la Société ivoirienne d’abattage et de charcuterie, sise en zone industrielle de Yopougon. Cette énième forfaiture n’est certainement pas, exclusivement, imputable aux évadés, mais leur implication dans les braquages qui secouent la capitale économique reste significative.
Sensée remettre sur le droit chemin ces ‘’égarés’’, la prison contribue, malheureusement, à en faire des monstres. C’est le lieu par excellence où ils peuvent se refaire la main, réapprendre les rudiments du métier et affiner leur stratégie que la période d’inactivité passée à l’ombre, leur aurait fait oublier. Trafics en tous genres, réseaux de relations les plus indélicats, proximité avec des gangsters endurcis, le terreau parfait pour reprendre la main. Comment comprendre autrement que ce soient les mêmes qui se retrouvent chaque fois derrière les barreaux, après y avoir purgé des peines correctionnelles ? C’est le lieu de s’interroger, sur les conditions de détention des prisonniers en Côte d’Ivoire et le rôle assigné aux geôliers, dont la complicité avec les bagnards est désormais un secret de polichinelle. Un passage à la Maca suffit pour s’en convaincre. Les derniers remparts contre les dérives sécuritaires des malfrats, sous l’attrait du gain ou de motivations obscures, sont devenus de véritables passoires. Le garde pénitentiaire a-t-il encore de l’autorité sur les prisonniers? Les jours de communication (ndlr : jours de visite), ce sont des détenus qui font la loi, sous le regard passif de ceux à qui devrait, en principe, échoir ce rôle. Cette situation, dans un pays qui sort de crise, dont la situation sécuritaire reste encore fragile, doit interpeller les décideurs pour que ce qui ressemble pour le moment à un banal fait divers ne se mue un véritable danger pour la population. Aucun Etat, si disposés que soient ses dirigeants à en consolider les bases, ne peut survivre longtemps au déficit sécuritaire.

MARTIAL GALE
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