Obou Armand Gérard, l’Administrateur provisoire depuis le 13 juin 2007 du Bureau ivoirien du droit d’auteurs (Burida) ne sera pas le prochain directeur général. A l’émission télévisée « Burida en action » diffusée le vendredi 2 janvier sur la Première, il a mis fin à tout commentaire sur le profil du prochain Dg, que certains artistes ont vu taillé à sa mesure. Il a indiqué qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession. C’est la première fois officiellement que l’homme l’a fait savoir laissant le doute planer, il y a un moment, dans l’esprit de beaucoup d’artistes qui « attendaient de voir » jusqu’à quel point la réforme pourrait les conduire. Il ne veut pas être candidat à sa propre succession et entend retourner de là où il est venu : le Bnetd, Bureau national des études techniques et de développement. Une position qui pourra, on peut dire, calmer certaines ardeurs et éviter de gripper la machine technologique mise en place – par lui – pour la gestion du droit d’auteur en Côte d’Ivoire. L’enjeu étant de « remettre le Burida aux artistes », selon les termes et la volonté du président Laurent Gbagbo manifestée par la signature du décret portant réforme du Burida en société civile, l’on attend de voir un artiste aux commandes de la maison. Cela passe par une assemblée générale prévue pour être tenue bientôt. Le nouveau DG devant être titulaire d’un Bac + 4 et avoir exercé dans le domaine de la gestion du droit d’auteur. La position – officielle – de l’Administrateur provisoire du Burida ne sera donc pas – aujourd’hui – contraire, si l’on s’en tient à ce point, à l’engagement pris par le ministre de la Culture et de la Francophonie, Augustin Kouadio Comoé, à son cabinet au Plateau en 2008 lors de sa première rencontre avec l’ensemble des artistes. Pro Gadji, anti-Obou, vice-versa et neutres à l’époque des divergences de point de vue sur la gestion que veut faire Armand Obou du Burida. « Je ferai en sorte, s’il faut même l’instituer, qu’un administrateur provisoire ne soit pas candidat au poste de Directeur du Burida au terme de sa mission. Armand Obou ne sera pas le directeur du Burida. Il est un fonctionnaire du Bnetd en mission au Burida », avait-il lancé devant des esprits surchauffés. Cette affirmation aujourd’hui d’Armand Obou, un mois après la livraison, début décembre 2008 au Palais de la culture à Abidjan-Treichville, des résultats sur la réforme des textes du Burida confirme ainsi le bien-fondé d’une mission qu’il ne dévoie pas dans sa forme. Si Armand Obou doit, au terme de sa mission, retourner au Bnetd « là où il vient », certains artistes qui gardent un regard critique sur le travail accompli conseillent néanmoins, vu l’absence d’un conseil d’administration, un audit. Auquel cas Obou aurait dirigé, de leur avis, en gérant les affaires courantes de ses prédécesseurs. Qu’est-ce qui a été fait pour quels résultats sont les références que les critiques souhaitent avoir comme base de données et de travail pour la nouvelle équipe dirigeante à venir. Tout comme cela a été pour la filière café-cacao, le Burida sera aux mains des artistes. Si cela reste une grande victoire, une bataille remportée, le test de gestion du Burida par eux reste un ballon d’essai. Car, en cas d’incompétence constatée, l’Etat s’appropriera le Burida. Armand Obou, même s’il lui est reproché un certain nombre de choses, pourra quitter la maison des artistes avec la satisfaction d’avoir rompu avec les vieilles habitudes, « le copinage », pour donner – au Burida - l’image reluisante d’une maison qui cadre avec les systèmes nouveaux de gestion. Le 30 décembre 2008, le ministre de la culture Augustin Kouadio Comoé, a convoqué à son cabinet les associations d’artistes nouvellement nées pour les instruire (échanger) sur les textes de réformes du Burida. Un échange devenu houleux entre Obou Armand et Eboué Nestor dit Akowé, secrétaire général du Synares-ci, quand le dernier a exigé au ministre de leur témoigner que l’Administrateur provisoire ne sera pas le nouveau DG. Dans une colère noire, Obou Armand aurait proféré des « menaces » à l’endroit de celui-ci.
Koné Saydoo
Koné Saydoo