L’information a déjà fait le tour des cabinets ministériels : le Premier ministre va lancer une opération d’évaluation qualitative de l’action de chacun de ses collaborateurs du gouvernement.
La rentrée de janvier sera aussi celle du bilan pour le gouvernement. Selon des sources introduites, dès son retour de vacances, le Premier ministre devrait lancer une évaluation de l’action gouvernementale. Concrètement, il s’agira de déterminer l’impact de chaque département ministériel sur la vie des populations. Les réflexions sont déjà en cours à la Primature pour donner un contenu à ce projet, premier du genre. Elles portent notamment sur les critères objectifs qui doivent être retenus, afin de traiter tous les ministres sur le même pied d’égalité.
Sans entraîner une refonte des attributions au sein du gouvernement, certains observateurs espèrent que cette opération permettra d’identifier et de régler les différents conflits de compétence qui minent parfois l’action gouvernementale. La question de la tutelle technique ayant parfois donné lieu à des batailles épiques entre ministres. Une remise en ordre devrait ainsi donner plus de cohérence à l’action gouvernementale et la rendre plus efficiente. Certaines sources révèlent que l’évaluation pourrait aboutir à l’établissement de contrats d’objectifs assignés à chaque chef de département ministériel.
La perspective de leur évaluation est diversement accueillie dans les cabinets ministériels. « Nous n’avons rien à nous reprocher. Notre ministre a toujours su répondre présent lorsque le besoin s’est fait sentir », assure le conseiller d’un ministre du secteur social. Certains voient plutôt d’un mauvais œil cette intrusion dans un jardin qu’ils croyaient pouvoir tenir secret jusqu’aux élections.
Il est évident que cette opération va situer l’opinion nationale sur le rendement de chaque membre du gouvernement issu de l’Accord politique de Ouagadougou (Apo). Elle serait aussi un bon signal envoyé aux partenaires extérieurs alors que la mobilisation des aides financières promises dans le cadre du processus de sortie de crise traîne quelque peu.
« Le poste ministériel est toujours perçu comme la récompense d’un combat politique. Dans ces conditions, beaucoup de ministres accordent peu d’importance à la satisfaction des besoins de la population à qui ils ne rendent jamais compte », constate un défenseur des droits de l’Homme. Selon lui, il faut remettre à plat tout le système d’évaluation de la gestion publique. Dans le sens de l’approfondissement de la bonne gouvernance, il serait indispensable de dépoussiérer l’Inspection générale d’Etat (Ige) et la Cour des comptes qui sont plongées dans un sommeil profond. En France par exemple, en plus de ces deux institutions, le Conseil d’Etat joue un grand rôle dans le contrôle de la gestion des fonds publics. La publication de son rapport annuel est toujours un événement très attendu par l’opinion et ceux qui gèrent l’argent public. Malheureusement, en Côte d’Ivoire, les rapports de l’Ige et de la Cour des comptes sont frappés du sceau de la confidentialité car réservés au seul chef de l’Etat. Un vrai archaïsme !
Kesy B. Jacob
La rentrée de janvier sera aussi celle du bilan pour le gouvernement. Selon des sources introduites, dès son retour de vacances, le Premier ministre devrait lancer une évaluation de l’action gouvernementale. Concrètement, il s’agira de déterminer l’impact de chaque département ministériel sur la vie des populations. Les réflexions sont déjà en cours à la Primature pour donner un contenu à ce projet, premier du genre. Elles portent notamment sur les critères objectifs qui doivent être retenus, afin de traiter tous les ministres sur le même pied d’égalité.
Sans entraîner une refonte des attributions au sein du gouvernement, certains observateurs espèrent que cette opération permettra d’identifier et de régler les différents conflits de compétence qui minent parfois l’action gouvernementale. La question de la tutelle technique ayant parfois donné lieu à des batailles épiques entre ministres. Une remise en ordre devrait ainsi donner plus de cohérence à l’action gouvernementale et la rendre plus efficiente. Certaines sources révèlent que l’évaluation pourrait aboutir à l’établissement de contrats d’objectifs assignés à chaque chef de département ministériel.
La perspective de leur évaluation est diversement accueillie dans les cabinets ministériels. « Nous n’avons rien à nous reprocher. Notre ministre a toujours su répondre présent lorsque le besoin s’est fait sentir », assure le conseiller d’un ministre du secteur social. Certains voient plutôt d’un mauvais œil cette intrusion dans un jardin qu’ils croyaient pouvoir tenir secret jusqu’aux élections.
Il est évident que cette opération va situer l’opinion nationale sur le rendement de chaque membre du gouvernement issu de l’Accord politique de Ouagadougou (Apo). Elle serait aussi un bon signal envoyé aux partenaires extérieurs alors que la mobilisation des aides financières promises dans le cadre du processus de sortie de crise traîne quelque peu.
« Le poste ministériel est toujours perçu comme la récompense d’un combat politique. Dans ces conditions, beaucoup de ministres accordent peu d’importance à la satisfaction des besoins de la population à qui ils ne rendent jamais compte », constate un défenseur des droits de l’Homme. Selon lui, il faut remettre à plat tout le système d’évaluation de la gestion publique. Dans le sens de l’approfondissement de la bonne gouvernance, il serait indispensable de dépoussiérer l’Inspection générale d’Etat (Ige) et la Cour des comptes qui sont plongées dans un sommeil profond. En France par exemple, en plus de ces deux institutions, le Conseil d’Etat joue un grand rôle dans le contrôle de la gestion des fonds publics. La publication de son rapport annuel est toujours un événement très attendu par l’opinion et ceux qui gèrent l’argent public. Malheureusement, en Côte d’Ivoire, les rapports de l’Ige et de la Cour des comptes sont frappés du sceau de la confidentialité car réservés au seul chef de l’Etat. Un vrai archaïsme !
Kesy B. Jacob