La mesure d'interdiction des importations des marchandises non originaires de la Cedeao par les frontières terrestres prise par l'administration douanière étouffe les commerçants. «Du point de vue du droit, le dédouanement forcément au port n'a pas de sens quand la marchandise provient d'un pays frontalier avec un axe routier répondant aux normes de la circulation sécurisée et doté d'un poste douanier frontalier», a dénoncé dimanche la Fédération nationale des commerçants de Côte d'Ivoire (Fenacci) dans un communiqué transmis à la presse. «Les douaniers exerçant dans ces zones frontalières ne sont-ils pas assermentés à dédouaner les marchandises…Pourquoi sommes-nous les plus rackettés, les plus traqués», s'est interrogé le premier vice-président de l'organisation Farikou Soumahoro. Pour le leader syndical, il n'y a pas d'argument juridique qui fonde la Direction générale des Douanes à contraindre les importateurs à emprunter le port. «Il s'agit purement et simplement d'un abus», écrit-il, exigeant la levée immédiate de cette mesure. «Si cet appel n'est pas entendu et suivi de réformes adéquates, nous aviserons par des actions concrètes», souligne le texte. Mais pour l'administration des douanes, la directive avait pour but de protéger les ports ivoiriens qui commençaient à perdre leur compétitivité du fait de la concurrence des autres ports de la sous régions. En effet, à cause de la cherté des les ports ivoiriens conjuguée aux tracasseries multiples, certains opérateurs préféraient emprunter les ports étrangers moins coûteux et offrant plus de facilités. Au fond, c'est le scanner qui semble constituer aujourd'hui le principal obstacle à l'accomplissement normal des formalités d'importation des marchandises. Le 25 mai 2007, le président de la Fédération nationale des industries et services de Côte d'Ivoire (Fnisci), Joseph Désiré Biley, dans le cadre d'une réunion d'échanges, avait noté de graves dysfonctionnements au cours des contrôles par scanner des marchandises conteneurisées importées au port d'Abidjan. Les opérateurs économiques accusent les agents opérant sur le scanner de retarder volontairement leur travail pour percevoir de l'argent.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko