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Politique Publié le lundi 5 janvier 2009 | Notre Voie

Tandem Gbagbo-Soro : Les erreurs à éviter en 2009

Les 365 jours de 2008 viennent de s’écouler avec leurs regrets et satisfactions. Le temps est maintenant à la rétrospection pour aborder la nouvelle année. Pour éviter les mêmes erreurs qui ont coûté cher au pays en 2008.

2008, c’est fini ! Dans le monde de la finance, de l’administration et des affaires, l’heure est au bilan. A-t-on atteint ou non, les objectifs qu’on s’est fixés au début de l’année ? Le bilan est-il mi-figue mi-raisin ? Répondre à ces préoccupations, ce n’est pas remuer le couteau dans la plaie. C’est bien analyser les points de faiblesses et leur apporter des solutions au cours de la nouvelle année. Cela a l’avantage de permettre aux hommes de capitaliser l’expérience acquise au cours de l’année qui finit et leur donner les ressources pour mieux faire face aux nouveaux défis.
Outre le domaine des entreprises, au niveau des foyers et au niveau individuel, le bilan de l’année écoulé s’impose pour des raisons qu’on peut deviner aisément. Que dirons-nous au niveau des Etats ?

Dans un Etat, le bilan est inévitable en fin d’année. Quel bilan devons-nous dresser de la Côte d’Ivoire de 2008 ? Que faire pour sortir le pays de la crise ? Quelles erreurs à ne plus commettre, quel laxisme à éviter ?


2008, l’année des espoirs déçus

L’année 2008, pour la Côte d’Ivoire avait été placée sous le signe de la renaissance. Car après un bras de fer qui durait depuis 5 ans, la rébellion et l’Etat sont parvenus en mars 2007 à un accord (celui de Ouagadougou) librement consenti par les deux parties. Ce fut une grande première qui a permis l’organisation de la Flamme de la Paix en juillet 2007, évènement pendant lequel côte à côte, ces parties ont fait le serment de respecter leurs engagements de donner «une nouvelle chance à la côte d’ivoire».
L’apprentissage au travail en commun entre les deux belligérants a duré toute l’année 2007. Normal, quand on cherche à s’éliminer physiquement et que l’on finit par être contraint par l’histoire à travailler ensemble, la confiance tarde à naître. 2007 a été consacrée à la recherche de la confiance. C’est pourquoi, pour beaucoup d’Ivoiriens, 2008 devait consolider ce rapprochement. Aujourd’hui, 2008 a fermé ses portes mais le constat est amer. En dehors des intentions arrachées aux forceps par Ouaga IV sous la poussée du FPI (parti au pouvoir), c’est le statu quo.

Nous avons la nette impression que le pays s’est contenté de “dormir” au cours des 12 mois passés. Tout s’est passé comme si certaines personnes se sont ingéniées tout au long de l’année à maintenir la situation du pays en l’état. En tout cas, tous les chantiers entamée en 2008 sont encore en l’état. L’élection annoncée pour, le 30 novembre n’a pas pu se tenir. L’identification annoncée pour 2008 est loin d’être achevée. Elle avance avec difficultés, pour ne pas parler de cafouillage. Le désarmement des rebelles n’a pas connu un début d’exécution en 2008. Les Com’Zones (désignation des chefs rebelles qui administrent les localités sous contrôle de la rébellion) continuent d’administrer les zones du Centre, du Nord et de l’Ouest (CNO).
A côté des Com’Zones, les préfets et les sous-préfets, représentants légaux de l’Etat redéployés dans ces circonscriptions administratives, jouent les faire-valoir. Le président de la République a beau chercher à convaincre que «l’Accord de Ouaga marche», les impôts ne sont toujours pas recouvrés dans ces mêmes zones qui apparaissent comme des no man’s land où des trafics de toutes sortes continuent de profiter à Guillaume Soro, Premier ministre dans l’Etat légal et chef rebelle dans les zones CNO. Là-bas, on continue de passer des accords d’exploitation du coton, etc.


Un gouvernement d’inamovibles veinards

Au mois de juillet 2008, dans un discours ferme, le président Laurent Gbagbo a dévoilé à la face du monde que le gouvernement Soro était à la fois pléthorique, et peu dynamique. Tout le monde a pensé à un coup de canif dans cette équipe. Et pourtant, jusqu’à ce jour, plus de six mois après la colère présidentielle, l’équipe est restée en l’état. Les Ivoiriens vigilants ne sont donc pas surpris du très maigre bilan produit par ce gouvernement hétéroclite, budgétivore et plus enclin à l’affairisme, au laxisme, à la fraude qu’au travail pour sortir le pays de la galère.
Pour matérialiser le manque d’anticipation de ce gouvernement, tour à tour, l’on a assisté à son indolence face la flambée du prix des denrées alimentaires, à la baisse drastique du pouvoir d’achat des ivoiriens, à l’accentuation de l’état de pauvreté des populations.
Oui, l’année 2008 aura été une année difficile pour les Ivoiriens, vu que toutes les promesses censées se réaliser au cours de cette année, ne l’ont pas été. Pourtant, ce ne sont pas les ressources humaines qui ont manqué. Ce n’est pas non plus, à notre avis, une question de déficit financier. Nous en voulons pour preuve, l’incapacité de notre exécutif à mettre tout en œuvre pour engranger les 40 milliards de francs CFA (le chiffre est officiel) que l’Etat pourrait recouvrer chaque mois en zones CNO (Centre-Nord-Ouest), si on normalisait la situation. Pis, alors qu’on criait à la rareté des ressources, ce sont d’importants perdiems, indemnités et autres frais de voyage et de séjour que l’on a versés aux participants aux réunions du CPC (organe consultatif créé par l’accord de Ouagadougou). On a effectué à plusieurs fois le voyage et les dépenses sur Ouaga, aux pieds de Compaoré, juste pour se mettre d’accord sur un report des élections, préalablement annoncées pour, le 30 novembre 2008. Tant de réunions à grands frais pour ça ! Quel gâchis !


Messieurs, serrez la ceinture !

Que ne gagnerait pas le pays si certains ténors de la rébellion et certains hommes de l’exécutif réduisaient les dépenses englouties dans la construction de villas somptueuses, de voyages d’agrément et d’achat de véhicules de luxe ? La communauté internationale pourrait aisément prêter des fonds à la Côte d’Ivoire si elle limitait son opération de maintien de la paix au strict minimum et se gardait d’entretenir des touristes en treillis et une machine administrative lourde et improductive.
Finalement, comme on le voit, c’est la volonté de sortir véritablement de la crise qui manque à tous les acteurs de cette guerre éteinte depuis belle lurette. De toute évidence, dans ce qui apparaît comme un puzzle, il faut faire ce qu’il faut quand il faut à la place qu’il faut pour que le pays se relève. Il faut mettre fin aux actions médiatiques et de charme, aux marchandages et chantages, aux promesses qui se succèdent sans lendemain. Il faut passer à l’action. Il faut éviter de répéter en 2009, les erreurs et laxisme de 2008. Il faut aborder avec courage, les vraies questions de la sortie de crise. Il faut travailler contre les intérêts privés et particuliers. Pour que la Côte d’Ivoire reprenne enfin le chemin de la normalité afin que se dessinent à nouveau, des sourires sur les lèvres des Ivoiriennes et des Ivoiriens.
Bonne et heureuse année 2009 !


Par César Etou (Coll. : Tah Bayi Saint-Clair, correspondance particulière)
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