Selon la Commission électorale indépendante, par 50,23% des voix contre 49,77%, le candidat du congrès national démocratique (NDC), le Pr John Atta Mills, est déclaré vainqueur de l’élection présidentielle qui l’opposait, au deuxième tour à Nan Akufo-Addo qui défendait les couleurs du parti du président sortant, John Kuffor, le NPP (Nouveau parti patriotique). Battu par deux fois en 2OOO et 2OO4, par l’ancien président, l’ancien vice-président du Capitaine Jerry Rawlings (1997-2000), vient de prendre sa revanche sur l’histoire. Et, en même temps, il écrit delle de son pays d’une belle encre. Son élection confirme bien la solidité des institutions ghanéennes et donne la preuve que le pays a bien vaincu ses vieux démons de l’instabilité. Il y a seulement quelques années, si l’on disait que ce pays voisin de la Côte d’Ivoire allait donner une leçon de démocratie à tout le continent, personne n’aurait cru. Le pays de Kwame Nkrumah était dans une décrépitude telle qu’ici pour dire de quelqu’un qu’il a régressé an plan social on disait qu’il « est tombé comme Ghana ». Or, depuis des années, le Ghana s’est relevé et de quelle manière ! Les experts sont unanimes à reconnaître que tous les indicateurs économiques du Ghana sont au vert. La croissance a été de 6% en 2007, ce chiffre aurait connu un demi point de plus pour l’année dernière et les perspectives sont bonnes, très bonnes. Puisqu’à partir de 2010, ce pays déjà riche en or, en diamant ; gros exportateur de bois et de cacao, deviendra producteur de pétrole. C’est comme si la providence récompensait les Ghanéens pour tous les efforts qu’ils ont fait pour doter leur pays de structures politiques modernes. Après une longue période de perturbation, des coups d’Etat à répétition ; voilà arrivée, l’heure véritable de la rédemption.
Le rédempteur. Indépendante de la couronne britannique en 1957, le Ghana, cette ancienne colonie anglaise devient une République, le 1er juillet 1960. Le Dr Kwame Nkrumah en devient le président. Ce dernier avait de très grande ambition pour son pays et surtout pour l’Afrique. Il ne manquait pas de charisme. A la tête du premier pays indépendant d’Afrique noire, panafricaniste à souhait, il rêve de créer les Etats-Unis d’Afrique pour éviter au continent, le syndrome des micro-Etats. Malheureusement, le premier rassemblement qu’il parvient à faire avec le Mali et la Guinée de Sékou Touré fait long feu. A l’intérieur de son pays, il se fait appeler l’Osagyefo, le Rédempteur. Certains disent qu’il avait juré que dans 10 ans, le Ghana ne compterait aucune maison en banco. Pour mener à bien la mission de développement qu’il s’était assignée, Kwame Nkrumah, vers la fin des années 63, glisse vers un système à parti unique. Il se met à limiter, les pouvoirs de la justice. En matière économique, il adopte la planification genre communiste pour atteindre ses objectifs. Ces choix commencent alors à faire grincer des dents dans le pays. Le 24 février 1964, alors qu’il était en visite officielle en Chine il est renversé par un coup d’Etat militaire. Il se réfugie auprès de son ami Sékou Touré, à Conakry et y meurt en 1970 à l’âge de 63 ans. Après son départ, s’ouvre pour le Ghana, une longue période d’instabilité politique. Période pendant laquelle, évidemment, l’ancienne Côte de l’or, touche le fond. Pendant trois ans, après le départ du premier Président, le Ghana sera dirigé par un conseil de libération nationale. En 1969, le pouvoir est remis, en vertu de la nouvelle Constitution, à un gouvernement civil, dirigé par le Dr Kofi Busia. En 1972, le président civil est renversé par un nouveau coup d’Etat. L’on reprochait au Dr Kofi Busia de n’avoir pas réalisé ce qu’il avait promis à ses compatriotes. Le nouvel homme fort d’Accra est désormais le colonel Ignatius Acheapong. Pour imprimer sa marque, il va suspendre la Constitution, interdire toute activité politique et limiter la liberté de la presse et des activités syndicales. Quatre ans après, le colonel sera contraint de céder le pouvoir au général Akuffo qui lui-même sera chassé, un an après, par un jeune lieutenant de l’aviation du nom de Jerry Rawlings. Acheapong et Akuffo seront exécutés pour corruption.
Le retour. En septembre 1978, Rawlings se retire en faveur d’un président civil, Hilla Limann. Mais devant une situation économique qui continuait de se dégrader, Jerry Rawlings reprend le pouvoir. C’était le 31 décembre 1981. Il entreprend de combattre la corruption et de redresser l’économie du pays. En avril 1992, il fait voter par référendum une nouvelle Constitution. Proclame la 4ème République en 1993 et se fait élire président. En 2000 ne pouvant plus se représenter en vertu de la nouvelle loi fondamentale, il donne sa caution à son vice-président, John Atta Mills qui sera battu par d »eux fois par John Kuffor dont le candidat, comme au temps de Jerry Rawlings, vient de mordre la poussière et a reconnu sa défaite. Comme on le voit le Ghana vient de très loin. Il a su se rattraper à temps. Ayant connu le chaos, il mesure l’importance de la paix. « J’accepte la déclaration de la Commission électorale et félicite le Pr Atta Mills… Notre nation est à la croisée des chemins et nous devons travailler ensemble pour construire le pays » a reconnu le candidat malheureux, Nana Akufo-Addo après la proclamation des résultats, au moment où certains de ses partisans tentaient de les remettre en cause. En écho, le nouvel élu savoure ainsi sa victoire : »Je veux rassurer les Ghanéens que je serais un président pour tous. Il n’y aura pas de discrimination. L’élection est terminée, nous avons désormais un seul Ghana ». Une belle leçon de démocratie et de fraternité. Si Osagyefo vivait encore, il aurait été encore plus fier de son pays.
Raphaël Lakpé
Le Ghana
Superficie : 238 540 km2
Population : 224O9572ha (2004)
Capitale : Accra
Frontières (longueurs)
Nord: Burkina Faso (548 km)
Est: Togo (877km)
Sud: Océan Atlantique (539 km)
Ouest: Côte d’Ivoire (688 km)
Régions : 10
Districts : 136
Des stats
Christianisme : 63%
Islam : 16%
Animisme : 21%
Taux d’alphabétisation : 74%
- Homme : 82,7%
- Femme : 67,1%
Taux d’accès à l’eau potable : 73%
Taux de chômage : 20%
John Atta Mills
Né le 21 juillet 1944, titulaire d’un diplôme en droit de l’université du Ghana et d’un doctorat en études orientales et africaines de l’université de Londres (Angleterre), John Atta Mills a enseigné le droit à l’université Standford puis à l’université du Ghana. En 1988, il est nommé commissionnaire de l’administration fiscale. Membre du Congrès national démocratique, il devient vice-président de la République, poste occupé du 7 janvier 1997 au 7 janvier 2000 aux côtés de Jerry Rawlings
Le rédempteur. Indépendante de la couronne britannique en 1957, le Ghana, cette ancienne colonie anglaise devient une République, le 1er juillet 1960. Le Dr Kwame Nkrumah en devient le président. Ce dernier avait de très grande ambition pour son pays et surtout pour l’Afrique. Il ne manquait pas de charisme. A la tête du premier pays indépendant d’Afrique noire, panafricaniste à souhait, il rêve de créer les Etats-Unis d’Afrique pour éviter au continent, le syndrome des micro-Etats. Malheureusement, le premier rassemblement qu’il parvient à faire avec le Mali et la Guinée de Sékou Touré fait long feu. A l’intérieur de son pays, il se fait appeler l’Osagyefo, le Rédempteur. Certains disent qu’il avait juré que dans 10 ans, le Ghana ne compterait aucune maison en banco. Pour mener à bien la mission de développement qu’il s’était assignée, Kwame Nkrumah, vers la fin des années 63, glisse vers un système à parti unique. Il se met à limiter, les pouvoirs de la justice. En matière économique, il adopte la planification genre communiste pour atteindre ses objectifs. Ces choix commencent alors à faire grincer des dents dans le pays. Le 24 février 1964, alors qu’il était en visite officielle en Chine il est renversé par un coup d’Etat militaire. Il se réfugie auprès de son ami Sékou Touré, à Conakry et y meurt en 1970 à l’âge de 63 ans. Après son départ, s’ouvre pour le Ghana, une longue période d’instabilité politique. Période pendant laquelle, évidemment, l’ancienne Côte de l’or, touche le fond. Pendant trois ans, après le départ du premier Président, le Ghana sera dirigé par un conseil de libération nationale. En 1969, le pouvoir est remis, en vertu de la nouvelle Constitution, à un gouvernement civil, dirigé par le Dr Kofi Busia. En 1972, le président civil est renversé par un nouveau coup d’Etat. L’on reprochait au Dr Kofi Busia de n’avoir pas réalisé ce qu’il avait promis à ses compatriotes. Le nouvel homme fort d’Accra est désormais le colonel Ignatius Acheapong. Pour imprimer sa marque, il va suspendre la Constitution, interdire toute activité politique et limiter la liberté de la presse et des activités syndicales. Quatre ans après, le colonel sera contraint de céder le pouvoir au général Akuffo qui lui-même sera chassé, un an après, par un jeune lieutenant de l’aviation du nom de Jerry Rawlings. Acheapong et Akuffo seront exécutés pour corruption.
Le retour. En septembre 1978, Rawlings se retire en faveur d’un président civil, Hilla Limann. Mais devant une situation économique qui continuait de se dégrader, Jerry Rawlings reprend le pouvoir. C’était le 31 décembre 1981. Il entreprend de combattre la corruption et de redresser l’économie du pays. En avril 1992, il fait voter par référendum une nouvelle Constitution. Proclame la 4ème République en 1993 et se fait élire président. En 2000 ne pouvant plus se représenter en vertu de la nouvelle loi fondamentale, il donne sa caution à son vice-président, John Atta Mills qui sera battu par d »eux fois par John Kuffor dont le candidat, comme au temps de Jerry Rawlings, vient de mordre la poussière et a reconnu sa défaite. Comme on le voit le Ghana vient de très loin. Il a su se rattraper à temps. Ayant connu le chaos, il mesure l’importance de la paix. « J’accepte la déclaration de la Commission électorale et félicite le Pr Atta Mills… Notre nation est à la croisée des chemins et nous devons travailler ensemble pour construire le pays » a reconnu le candidat malheureux, Nana Akufo-Addo après la proclamation des résultats, au moment où certains de ses partisans tentaient de les remettre en cause. En écho, le nouvel élu savoure ainsi sa victoire : »Je veux rassurer les Ghanéens que je serais un président pour tous. Il n’y aura pas de discrimination. L’élection est terminée, nous avons désormais un seul Ghana ». Une belle leçon de démocratie et de fraternité. Si Osagyefo vivait encore, il aurait été encore plus fier de son pays.
Raphaël Lakpé
Le Ghana
Superficie : 238 540 km2
Population : 224O9572ha (2004)
Capitale : Accra
Frontières (longueurs)
Nord: Burkina Faso (548 km)
Est: Togo (877km)
Sud: Océan Atlantique (539 km)
Ouest: Côte d’Ivoire (688 km)
Régions : 10
Districts : 136
Des stats
Christianisme : 63%
Islam : 16%
Animisme : 21%
Taux d’alphabétisation : 74%
- Homme : 82,7%
- Femme : 67,1%
Taux d’accès à l’eau potable : 73%
Taux de chômage : 20%
John Atta Mills
Né le 21 juillet 1944, titulaire d’un diplôme en droit de l’université du Ghana et d’un doctorat en études orientales et africaines de l’université de Londres (Angleterre), John Atta Mills a enseigné le droit à l’université Standford puis à l’université du Ghana. En 1988, il est nommé commissionnaire de l’administration fiscale. Membre du Congrès national démocratique, il devient vice-président de la République, poste occupé du 7 janvier 1997 au 7 janvier 2000 aux côtés de Jerry Rawlings