L’année économique en Côte d’Ivoire a été marquée par trois grands événements.
En pôle position, l’approbation du document préliminaire de réduction de la dette. Ce satisfecit donné à la Côte d’Ivoire par les conseils d’administration du Fmi et de la Banque mondiale, respectivement les 12 et le 16 décembre derniers, ouvre de meilleures perspectives au pays dans le cadre de l’Initiative PPTE. C’est, en effet, une situation inédite pour un pays de faire coïncider l’approbation d’un programme économique et financier soutenu par la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance avec le point de décision de l’Initiative PPTE. Elle traduit ainsi la concrétisation de l’engagement de la communauté financière internationale d’accompagner l’Etat de Côte d’Ivoire dans ses efforts de sortie de crise sous l‘impulsion de l’Accord politique de Ouagadougou. «Il s’agit également de la reconnaissance des efforts de normalisation au plan économique et financier entrepris par le gouvernement ivoirien depuis 2006», avait indiqué le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, au cours d’un point de presse. Notamment l’apurement des arriérés de la dette des institutions de Bretton-Woods, le rétablissement des paiements des échéances courantes, le financement de la sortie de crise, la gestion rigoureuse des finances publiques en vue de dégager un solde primaire de base d’environ 0,8% du produit intérieur brut. On note également l’exécution des dépenses budgétaires dans les limites des dotations initiales, l’exécution satisfaisante des dépenses sociales etc.
Vient ensuite l’apurement des arriérés du service de la dette qui entraîne la normalisation des relations entre la Côte d’Ivoire et les institutions de Bretton-Woods. On se rappelle que suite au non paiement des arriérés, la Banque mondiale a dû suspendre ses décaissements en novembre 2004. Cette situation a entraîné la mise en veilleuse de quatre projets d’investissement et l’arrêt de tout nouveau prêt. La Côte d’Ivoire avait accumulé d’importants arriérés de dette sur les quatre dernières années vis-à-vis de ses partenaires extérieurs, à l’exception du Fmi. À fin juillet 2007, les arriérés envers la Banque mondiale s’élevaient à 504 millions de dollars, soit environ 242 milliards FCFA.
Après la signature le 4 mars 2007 de l’Accord de paix de Ouagadougou, et suite aux discussions en marge des Assemblées de printemps de la Banque mondiale et du Fmi en 2007, un accord de principe a été obtenu avec les autorités ivoiriennes en vue du traitement des arriérés et de la reprise du paiement du service de la dette. Cet accord stipulait, entre autres, que la Côte d’Ivoire reprenne dès juillet 2007 le paiement des échéances courantes du service de la dette vis-à-vis de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, en vertu de l’accord de traitement égalitaire de la dette de ces deux institutions. Après analyse de la capacité du pays à faire face à l’apurement de ses arriérés vis-à-vis de la Banque mondiale, un mémorandum a été signé avec les autorités ivoiriennes. Ce mémorandum indique que la Côte d’Ivoire ne paie que la moitié de ses arriérés accumulés à fin juillet 2007. L’accord prévoyait le paiement au plus tard à mi-janvier 2008 de la moitié du stock accumulé à fin juillet 2007, soit 252 millions de dollars (environ 112 milliards FCFA). En contrepartie, la Banque mondiale s’engage sur trois principes après l’apurement total des arriérés.
Le premier consiste à approuver un don supplémentaire de 308 millions de dollars, une somme comprenant 252 millions de dollars, (correspondant aux autres 50% des arriérés restant dû) et 35 millions de dollars sous la forme d’un soutien budgétaire. Le deuxième principe consiste en la réactivation du portefeuille de projets suspendus depuis novembre 2004 dès l’apurement total des arriérés. Ces projets comptent pour un montant non décaissé de 104 millions de dollars.
Il s’agit, en dernier lieu, d’approuver trois nouveaux projets sous forme de don pour un montant d’environ 120 millions de dollars : le projet d’infrastructure d’urgence de 90 millions de dollars, le projet vih/sida de 20 millions de dollars, et le projet de gouvernance et de développement institutionnel de 10 millions de dollars.
Dans la pratique, la Côte d’Ivoire a effectivement repris le paiement du service courant de la dette vis-à-vis de la Banque mondiale en août 2007 et s’est acquittée totalement début mars 2008. Elle a payé au total environ 112 milliards FCFA à la date du 28 février 2008, équivalant au total des arriérés. Le Conseil d’administration de la Banque a approuvé le 2 avril 2008 le don de gouvernance économique et de redressement de 308 millions de dollars.
Ce développement est tellement positif pour la Côte d’Ivoire que le Fmi et la Banque mondiale peuvent désormais lancer leur programme-pays, avec la réactivation du portefeuille qui avait été suspendu et la mise sur pied de nouveaux projets d’investissements. Ces progrès constituent un point de départ important pour le processus d’allégement de la dette sous l’Initiative des pays pauvres très endettés (PPTE). Il s’agit d’un signal fort pour les investisseurs et le secteur privé. C’est dans ce cadre que le ministre Charles Diby s’est rendu en France en mars à l’effet de rassurer les investisseurs européens, et à Washington en juillet afin de négocier des financements pour le développement économique de la Côte d’Ivoire.
Enfin, il y a la gestion de la crise alimentaire. Dès l’apparition de la crise, l’Etat a pris des mesures fiscales visant à contrôler ses effets néfastes sur la population. Ces mesures fiscales ont fait perdre à l’Etat des recettes fiscales et douanières de l’ordre de 30 milliards FCFA. Ces mesures ont été probantes du fait que le marché intérieur a continué d’être alimenté correctement, même mieux que par le passé, avec une hausse de 14% de l’importation de certains produits ciblés comme le riz, la farine de blé, le poisson, etc. 7 milliards FCFA (sur les 17 milliards attendus) ont été ensuite mobilisés pour le programme d’urgence pour la production de riz. En soutien, l’Uemoa a octroyé 1,5 milliard FCFA dans le cadre de la lutte contre la vie chère dans l’espace communautaire, et la Fao a offert 204 millions FCFA pour l’assistance d’urgence aux ménages vulnérables. Lors de son message de fin d’année, le Président de la République, Laurent Gbagbo, indiquait que «la crise alimentaire est une alerte. Elle nous invite à repenser les fondements de nos politiques agricoles, à redonner à l’agriculture dans notre pays la vocation première de toute agriculture qui est de procurer de la nourriture aux enfants de la terre».
A côté de ces grands événements, quelques faits sont aussi à retenir. Par exemple l’adoption en conseil des ministres du budget de finances au titre de l’année 2009 équilibré en recettes et en dépenses à 2.464,3 milliards FCFA, la nomination de Mme Simone Djédjé Mama à la direction générale du Trésor, le don de 5 milliards FCFA du FISDES pour le programme d`appui au redéploiement de l`administration et la réhabilitation des infrastructures, la réhabilitation du lycée français, l’émission de bons du Trésor n° 444 du 02 juin: 57 milliards de FCFA obtenus, l’emprunt obligataire TPCI 6,25% 2008-2011 pour le financement des infrastructures de base, la réunion des gouverneurs du Fmi et de la Banque mondiale à Abidjan pour la gestion des effets de la crise financière internationale.
J-S Lia liasylve@yahoo.fr
En pôle position, l’approbation du document préliminaire de réduction de la dette. Ce satisfecit donné à la Côte d’Ivoire par les conseils d’administration du Fmi et de la Banque mondiale, respectivement les 12 et le 16 décembre derniers, ouvre de meilleures perspectives au pays dans le cadre de l’Initiative PPTE. C’est, en effet, une situation inédite pour un pays de faire coïncider l’approbation d’un programme économique et financier soutenu par la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance avec le point de décision de l’Initiative PPTE. Elle traduit ainsi la concrétisation de l’engagement de la communauté financière internationale d’accompagner l’Etat de Côte d’Ivoire dans ses efforts de sortie de crise sous l‘impulsion de l’Accord politique de Ouagadougou. «Il s’agit également de la reconnaissance des efforts de normalisation au plan économique et financier entrepris par le gouvernement ivoirien depuis 2006», avait indiqué le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, au cours d’un point de presse. Notamment l’apurement des arriérés de la dette des institutions de Bretton-Woods, le rétablissement des paiements des échéances courantes, le financement de la sortie de crise, la gestion rigoureuse des finances publiques en vue de dégager un solde primaire de base d’environ 0,8% du produit intérieur brut. On note également l’exécution des dépenses budgétaires dans les limites des dotations initiales, l’exécution satisfaisante des dépenses sociales etc.
Vient ensuite l’apurement des arriérés du service de la dette qui entraîne la normalisation des relations entre la Côte d’Ivoire et les institutions de Bretton-Woods. On se rappelle que suite au non paiement des arriérés, la Banque mondiale a dû suspendre ses décaissements en novembre 2004. Cette situation a entraîné la mise en veilleuse de quatre projets d’investissement et l’arrêt de tout nouveau prêt. La Côte d’Ivoire avait accumulé d’importants arriérés de dette sur les quatre dernières années vis-à-vis de ses partenaires extérieurs, à l’exception du Fmi. À fin juillet 2007, les arriérés envers la Banque mondiale s’élevaient à 504 millions de dollars, soit environ 242 milliards FCFA.
Après la signature le 4 mars 2007 de l’Accord de paix de Ouagadougou, et suite aux discussions en marge des Assemblées de printemps de la Banque mondiale et du Fmi en 2007, un accord de principe a été obtenu avec les autorités ivoiriennes en vue du traitement des arriérés et de la reprise du paiement du service de la dette. Cet accord stipulait, entre autres, que la Côte d’Ivoire reprenne dès juillet 2007 le paiement des échéances courantes du service de la dette vis-à-vis de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, en vertu de l’accord de traitement égalitaire de la dette de ces deux institutions. Après analyse de la capacité du pays à faire face à l’apurement de ses arriérés vis-à-vis de la Banque mondiale, un mémorandum a été signé avec les autorités ivoiriennes. Ce mémorandum indique que la Côte d’Ivoire ne paie que la moitié de ses arriérés accumulés à fin juillet 2007. L’accord prévoyait le paiement au plus tard à mi-janvier 2008 de la moitié du stock accumulé à fin juillet 2007, soit 252 millions de dollars (environ 112 milliards FCFA). En contrepartie, la Banque mondiale s’engage sur trois principes après l’apurement total des arriérés.
Le premier consiste à approuver un don supplémentaire de 308 millions de dollars, une somme comprenant 252 millions de dollars, (correspondant aux autres 50% des arriérés restant dû) et 35 millions de dollars sous la forme d’un soutien budgétaire. Le deuxième principe consiste en la réactivation du portefeuille de projets suspendus depuis novembre 2004 dès l’apurement total des arriérés. Ces projets comptent pour un montant non décaissé de 104 millions de dollars.
Il s’agit, en dernier lieu, d’approuver trois nouveaux projets sous forme de don pour un montant d’environ 120 millions de dollars : le projet d’infrastructure d’urgence de 90 millions de dollars, le projet vih/sida de 20 millions de dollars, et le projet de gouvernance et de développement institutionnel de 10 millions de dollars.
Dans la pratique, la Côte d’Ivoire a effectivement repris le paiement du service courant de la dette vis-à-vis de la Banque mondiale en août 2007 et s’est acquittée totalement début mars 2008. Elle a payé au total environ 112 milliards FCFA à la date du 28 février 2008, équivalant au total des arriérés. Le Conseil d’administration de la Banque a approuvé le 2 avril 2008 le don de gouvernance économique et de redressement de 308 millions de dollars.
Ce développement est tellement positif pour la Côte d’Ivoire que le Fmi et la Banque mondiale peuvent désormais lancer leur programme-pays, avec la réactivation du portefeuille qui avait été suspendu et la mise sur pied de nouveaux projets d’investissements. Ces progrès constituent un point de départ important pour le processus d’allégement de la dette sous l’Initiative des pays pauvres très endettés (PPTE). Il s’agit d’un signal fort pour les investisseurs et le secteur privé. C’est dans ce cadre que le ministre Charles Diby s’est rendu en France en mars à l’effet de rassurer les investisseurs européens, et à Washington en juillet afin de négocier des financements pour le développement économique de la Côte d’Ivoire.
Enfin, il y a la gestion de la crise alimentaire. Dès l’apparition de la crise, l’Etat a pris des mesures fiscales visant à contrôler ses effets néfastes sur la population. Ces mesures fiscales ont fait perdre à l’Etat des recettes fiscales et douanières de l’ordre de 30 milliards FCFA. Ces mesures ont été probantes du fait que le marché intérieur a continué d’être alimenté correctement, même mieux que par le passé, avec une hausse de 14% de l’importation de certains produits ciblés comme le riz, la farine de blé, le poisson, etc. 7 milliards FCFA (sur les 17 milliards attendus) ont été ensuite mobilisés pour le programme d’urgence pour la production de riz. En soutien, l’Uemoa a octroyé 1,5 milliard FCFA dans le cadre de la lutte contre la vie chère dans l’espace communautaire, et la Fao a offert 204 millions FCFA pour l’assistance d’urgence aux ménages vulnérables. Lors de son message de fin d’année, le Président de la République, Laurent Gbagbo, indiquait que «la crise alimentaire est une alerte. Elle nous invite à repenser les fondements de nos politiques agricoles, à redonner à l’agriculture dans notre pays la vocation première de toute agriculture qui est de procurer de la nourriture aux enfants de la terre».
A côté de ces grands événements, quelques faits sont aussi à retenir. Par exemple l’adoption en conseil des ministres du budget de finances au titre de l’année 2009 équilibré en recettes et en dépenses à 2.464,3 milliards FCFA, la nomination de Mme Simone Djédjé Mama à la direction générale du Trésor, le don de 5 milliards FCFA du FISDES pour le programme d`appui au redéploiement de l`administration et la réhabilitation des infrastructures, la réhabilitation du lycée français, l’émission de bons du Trésor n° 444 du 02 juin: 57 milliards de FCFA obtenus, l’emprunt obligataire TPCI 6,25% 2008-2011 pour le financement des infrastructures de base, la réunion des gouverneurs du Fmi et de la Banque mondiale à Abidjan pour la gestion des effets de la crise financière internationale.
J-S Lia liasylve@yahoo.fr