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Politique Publié le mercredi 7 janvier 2009 | Fraternité Matin

Débats sur le financement du processus électoral : Branle-bas au sommet • Gbagbo et Compaoré se concertent aujourd’hui à Accra • Soro et Mambé se sont parlé

La Commission électorale indépendante a été reçue hier, en audience par le facilitateur, à Ouagadougou. Les perspectives sont bonnes. Nous sommes venus faire le point du processus d’identification de la population et de recensement électoral au facilitateur. A intervalles réguliers, nous venons lui faire le point. Mais il nous permet de le solliciter pour lui faire part des problèmes. Et c’est le cas aujourd’hui. Car depuis la dernière réunion du Cadre permanent de concertation le 10 novembre, la Commission électorale indépendante n’a rien reçu du gouvernement». Ainsi a déclaré, hier, en début de soirée, le secrétaire permanent adjoint et porte-parole adjoint de la Cei, Bamba Yacouba, joint par téléphone. C’était au sortir de l’audience que le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a accordée à la délégation de la Commission électorale conduite par son président, Robert Beugré Mambé. Faisant le bilan à mi-parcours, le porte-parole adjoint de la Cei a indiqué qu’à ce jour, «trois millions de pétitionnaires ont été enrôlés, deux millions à Abidjan et un million à l’intérieur du pays. Mais nous sommes à 30% de nos objectifs qui s’élèvent entre 8 et 9 millions de personnes». Au-delà de la présentation du processus, il était surtout question, a-t-il dit, de solliciter son appui, en sa qualité de facilitateur du dialogue direct inter-ivoirien, pour la redynamisation de l’opération d’identification qui a bien démarré, mais qui connaît actuellement des difficultés faute de financement. «Nous avons parlé de nos contraintes et des propositions envisagées par le Premier ministre et le gouvernement. Nous sommes donc venus voir le facilitateur pour consolider les perspectives», a expliqué Bamba Yacouba. C’est donc une rencontre satisfaisante, selon la délégation ivoirienne. «Le Président du Faso était très content des résultats obtenus puisqu’il suit le dossier. Il nous a encouragés à persévérer». Mieux, a noté le porte-parole adjoint, le facilitateur a promis d’échanger sur le sujet avec son homologue ivoirien, Laurent Gbagbo, aujourd’hui, à Accra, «en marge de la cérémonie d’investiture du nouveau Président élu du Ghana, John Atta-Mills». La Cei a échangé sur le chronogramme de l’identification et du recensement en insistant sur la nécessité de son respect. Pour notre interlocuteur, «le plus dur n’est pas de faire le chronogramme, mais de l’appliquer». Et cela passe par la résolution des obstacles sécuritaires et surtout financiers. Dans ce cadre, a-t-il dit, «nous avons beaucoup insisté dans nos échanges avec le facilitateur sur la question de la reconstitution des registres». A ce niveau, des solutions sont préconisées notamment l’ouverture dans l’urgence de «tribunaux ad hoc» pour permettre aux magistrats de travailler et de délivrer des actes, en attendant le retour définitif. La Cei espère aussi que «le délai du 15 février donné par le ministre de la Justice et des Droits de l’homme» pour mettre les registres à disposition sera tenu. «Et si tel est le cas, nous verrons comment intégrer les personnes concernées dans l’opération d’identification». En ce qui la concerne, la Commission électorale affirme avoir pris en compte, dans ses études d’élaboration de budget, les différents paramètres de changements de délais. Cependant, pour tenir dans le délai de 45 jours prévu pour l’enrôlement, l’institution est même prête à renforcer les équipes de l’intérieur du pays avec ceux qui ont terminé la phase d’Abidjan. D’autant que la concentration de la population n’y est pas importante comme au sud.

Paulin N. Zobo


• Soro et Mambé clarifient leurs positions

La polémique naissante entre la Primature et la Commission électorale indépendante (Cei) autour du financement du processus électoral va-t-elle être vite étouffée ? Tout laisse à le croire. Et pour cause ! Selon Bamba Yacouba et Méité Sindou (que nous avons interrogés hier par téléphone), respectivement secrétaire permanent adjoint de la Cei et porte-parole du Premier ministre, Guillaume Soro et Beugré Mambé ont échangé sur la question dans la nuit de lundi à mardi. Une rencontre qui, selon eux, a permis au chef du gouvernement et au président de la Cei de «clarifier les positions». «Sur les contraintes financières, ce que je note, c’est que, selon les dernières estimations qui nous ont été communiquées par le ministère de l’Economie et des Finances, l’Etat de Côte d’Ivoire, pour sa part, a exécuté à près de 80%, ses obligations budgétaires vis-à-vis des structures… Sur l’identification, 49 milliards étaient prévus, près de 43 ont été exécutés par le Trésor», avait soutenu le porte-parole du chef du gouvernement, lundi, sur la radio Onuci Fm. Méité Sindou répondait ainsi aux accusations de la Cei. Dans un communiqué de presse en date du 4 janvier, la Commission électorale indépendante se plaignait que les fonds n’étaient pas mis à la disposition des structures en charge du processus électoral pour mener à bien leurs missions. «On dit que les moyens sont dégagés. Mais sont-ils mis à la disposition de la Cei?», avait alors réagi Bamba Yacouba, que nous avons interrogé le même lundi (voir Fraternité Matin d’hier). Hier, la Cei a levé un coin du voile sur la destination de l’argent que l’Etat a décaissé dans le cadre de l’identification. «Tous les milliards de francs (qui ont été décaissés) ont été remis à la Sagem», nous a confié Bamba Yacouba par téléphone. Non sans préciser : «Nous ne disons pas que nous n’avons pas reçu d’argent, sinon nous ne serions pas là où nous sommes aujourd’hui. Mais nous disons que nous n’avons plus d’argent ; si bien que l’identification est bloquée». Pour lui, le manque ou l’insuffisance d’argent et de logistique que la Cei pose aujourd’hui ne sont pas des problèmes nouveaux, encore moins virtuels. «Ce sont des situations réelles. Il n’est pas question d’y polémiquer». Des problèmes financiers dont s’était saisie la quatrième réunion du Cadre permanent de concertation (Cpc) du 10 novembre dernier à Ouagadougou. Laquelle réunion avait demandé au «gouvernement ivoirien de mettre à la disposition des structures chargées des opérations d’identification et d’enrôlement électoral les moyens financiers adéquats dans les délais requis pour leur permettre de respecter le chronogramme agréé». Nos sources ont aussi indiqué que la rencontre entre le chef du gouvernement et le patron de la Cei a permis au premier de comprendre que le second a déposé sur sa table, depuis le 31 décembre, le chronogramme de l’identification. Alors qu’il était en vacances en Europe. Aussi Bamba Yacouba pense-t-il que Méité Sindou, qui confiait à la presse, lundi, que le Premier ministre attend de la Cei «un chronogramme, le plus réaliste possible, sur la fin de l’enrôlement et de l’identification» n’en était pas informé!

Pascal Soro
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