Le secrétaire général du Pdci-Rda, Alphonse Djédjé Mady, estime que c’est le Président de la République, Laurent Gbagbo, qui est responsable des difficultés que rencontre l’opération d’identification des populations et d’enrôlement des électeurs et non la Commission électorale indépendante (Cei) comme il tente de le faire croire. «Oui, nous savons que le régime Fpi et le Président Gbagbo veulent faire porter la responsabilité de l’échec de l’opération à la Cei à qui l’on demande des résultats pour lesquels les moyens n’ont pas été mis à sa disposition», a-t-il accusé. Avant de marteler : «Quel chronogramme crédible peut proposer la Cei dans ces conditions ? Non, l’échec ou le grand retard dans le meilleur des cas, repose sur Gbagbo qui fait une rétention volontaire des moyens matériels et financiers que l’Etat doit à la Commission électorale indépendante, Institution dont dépend l’organisation du processus électoral», a-t-il déclaré hier au siège du Pdci. C’était à la cérémonie de présentation de vœux de son parti au président Henri Konan Bédié. De même, a affirmé Djédjé Mady, le Centre de commandement intégré (Cci) «brille par son absence» sur le terrain de la sécurisation du processus électoral à cause de «l’éternel problème de manque de moyens matériels et financiers». Pour le Pdci, «il s’agit bien plus d’un manque de volonté politique que d’un manque de moyens financiers». Alphonse Djédjé Mady pense que Laurent Gbagbo refuse de mettre les moyens à la disposition des structures chargées du processus électoral parce qu’il ne veut pas aller aux élections avec la Cei actuelle. «Il voudra aller aux élections quand il aura une Cei à sa solde et quand il pourra savoir les résultats en sa faveur avant le scrutin». Aussi le secrétaire général du Pdci a-t-il averti que son parti et ses alliés ne se laisseront pas «rouler dans la farine». «Si M. Gbagbo veut aller aux élections comme il le clame et le proclame, qu’il donne les moyens à la Cei et aux structures commises à cette tâche», a tranché Djédjé Mady. En tout état de cause, il a appelé les houphouétistes à se serrer les coudes et à «cultiver la confiance malgré les candidatures multiples au premier tour» de la présidentielle et à être «respectueux de la parole donnée». Puis le secrétaire général a appelé les cadres et militants de son parti à la discipline pour la victoire de Henri Konan Bédié qui est «l’essentiel». Car, a-t-il averti, «à partir de cette victoire, tout est possible. Sans cette victoire, tout sera difficile, très difficile». Il a également saisi cette tribune pour dresser un tableau des plus sombres de la situation de la Côte d’Ivoire tant aux plans politique, économique que social. Avant d’assurer M. Bédié de la disponibilité et la volonté des militants du Pdci à le porter au pouvoir pour sortir le pays de ces difficultés. «Les espoirs que nous avons nourris en 2008 ont été balayés de la main par les refondateurs qui refusent, et c’est désormais une certitude, d’aller aux élections», a répondu le président du Pdci. Henri Konan Bédié a averti qu’il faut que le report du scrutin du 30 novembre 2008 soit effectivement le dernier. Puis il a invité les cadres de son parti à consacrer leurs moyens et leur énergie à l’enrôlement des militants. Séance tenante, il a doté les délégations départementales et communales d’environ 200 motos et 100 vélos pour les soutenir dans leur travail. La cérémonie de présentation de vœux à Bédié a mobilisé de nombreux militants en plus des membres des instances du parti. Au nom des récipiendaires, Mme Coulibaly Sita a remercié Henri Konan Bédié et réaffirmé l’engagement des délégués départementaux et communaux à ses côtés.
Pascal Soro
Pascal Soro