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Politique Publié le jeudi 8 janvier 2009 | Le Nouveau Réveil

Réinsertion des ex-combattants - Détournement au PNRRC ? Daniel Kossomina Ouattara réagit

Des rumeurs circulant dans certaines officines internationales partenaires de la Côte d'Ivoire dans le financement du processus de sortie de crise, font état de détournement de fonds au sein du Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire (PNRRC). " C'est impossible de détourner de l'argent au PNRRC du fait de la rigidité du mode de décaissement des fonds ", fait savoir le coordonnateur général Daniel Kossomina Ouattara.

Les rumeurs de détournements de fonds de bailleurs de fonds, d'une valeur non précisée sont systématiquement démenties par les responsables du PNRRC. Le coordonnateur général fait savoir qu'il ne reçoit pas directement de financements de bailleurs de fonds. Si ceux-ci doivent intervenir, à l'en croire, dans son domaine de compétence qu'est la réinsertion des ex-combattants, ils le font directement sur le terrain avec les sujets ou les structures concernées.

C'est ainsi, assure-t-il, que le PNUD et la Banque mondiale ont procédé à des financements de projets dans le cadre de la réinsertion d'ex-combattants. Au demeurant, " je ne signe pas de chèque ", précise-t-il. Daniel Ouattara explique que les financements des activités du PNRRC sont faits par le Trésor public, qui gère et contrôle les décaissements à travers un régisseur, fonctionnaire du ministère de l'Economie et des finances. Les services techniques notamment financiers du PNRRC sont plus précis. Le modus opératoire des décaissements de fonds, selon eux, ne peut laisser transparaître des failles qui encourageraient des possibilités de détournements de fonds. " D'abord, nous faisons un budget que nous soumettons à la direction du budget du ministère de l'Economie et des finances. Puis notre budget nous est notifié par cette direction. Dès lors, pour faire un décaissement, le PNRRC adresse une lettre de commande à l'entreprise prestataire de services qui lui fait parvenir une facture pro forma. Après appréciation, la commande est passée et le service est rendu après délivrance d'un bon de livraison. La facture est par la suite mise en règlement avec les bordereaux et la lettre de commande. Tout ceci est acheminé chez le coordonnateur qui donne son OK. La facture arrive chez le comptable et après tout cela chez le régisseur qui la règle par chèque ", expliquent en détail les services techniques du PNRRC.

Dans ces conditions, assure Daniel Ouattara, " Si on suppose même que j'ai fait des ordonnancements irréguliers, soyez sûrs que le Trésor m'aurait interpellé. Tel n'est pas le cas ".

Surtout que " le Trésor fait des contrôles inopinés ".

Pour le patron du PNRRC, ces rumeurs non fondées partent du fait que " les gens parlent beaucoup du Programme mais aussi avec beaucoup de confusions ". Des confusions liées aux changements successifs de statut de ce programme d'urgence de sortie de crise. Qui est passé de Commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (CNDDR) à PNRRC en passant par le Programme national de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (PNDDR).

" Aujourd'hui, le PNRRC ne gère que le volet civil, c'est-à-dire la réinsertion des ex-combattants, ce qui passe par leur profilage. Le volet militaire est l'affaire du CCI (Centre de commandement intégré, ndlr). Le service civique s'occupe aussi d'un autre volet ", déclare Daniel Ouattara. Le budget notifié au PNRRC au titre de l'année 2008 s'élève à environ 4 milliards FCFA pour un besoin estimé à près de 12 milliards FCFA. " Jusque-là, le trésor n'a décaissé qu'environ 1,8 milliard FCFA ", précise le coordonnateur général.

André Silver Konan
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