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Politique Publié le samedi 10 janvier 2009 | Le Patriote

Conflit de leadership - Tagro choisi de décapiter le CECOS, les policiers le désavouent

Désiré Tagro a sorti le sabre contre le général Guiai Bi Poin. Partiront, partiront pas ? La présence des agents de Police nationale au sein du Centre du commandement des opérations de sécurité (Cecos) fait enfler la polémique. Certains tabloïds en ont fait leurs choux gras. « Crise au Cecos : les policiers menacés de radiation », récidivait hier notre confrère de Nord-Sud. Réponse du berger à la bergère. « Les policiers ne partiront pas du CECOS. C’est une intoxication », réplique le Commissaire divisionnaire major Bredou M’bia, Directeur général de la Police nationale (Cf. Notre Voie N°3176 du vendredi 9 janvier 2009). Les voisins au siège du Cecos sont tombés des nus, lorsque nous avons voulu en savoir un peu plus sur une affaire de « Policiers gazés par les gendarmes ». « Les policiers n’ont jamais été gazés par des gendarmes. On tente d’opposer les deux forces. Mais c’est peine perdue », lâche à notre confrère le Commissaire principal, Robé Gogo, Chef de la planification des opérations. Hier matin, au QG du Cecos, de l’étonnement à l’indignation les policiers au siège du Cecos (Cocody) ne décoléraient pas. Ils ont tous répondu à l’appel. La veille c’est-à-dire le jeudi, gendarmes et policiers (Commissaires, Officiers et Sous-officiers) au cours d’une cérémonie de présentation de vœux, ont affirmé leur détermination à assumer les fonctions qui sont les leurs au sein de cette unité mixte. Faisant ainsi allégeance au Commandant du CECOS, le général Guai Bi Poin Georges. A Koumassi, à Abobo, et même à Yopougon (secteur 1), les éléments du Commandant de la Brigade anti émeutes et Cecos, le Commissaire Loba, ont patrouillé dans les rues de la plus grande commune du pays. Même scénario à Adjamé (secteur 3) où l’essentiel du dispositif constitué en grande partie de policiers a fonctionné. Un véritable camouflet pour Désiré Tagro, ministre de l’Intérieur. En réalité, c’est une campagne de presse qu’il a savamment organisée dans ses officines. Le mercredi dernier, dans l’après-midi, un message tombe au Cecos, signé du directeur de cabinet adjoint chargé de la securité, commissaire Boblae, informant cette unité que les policiers mis à sa disposition lui sont retirés. L’étonnement est d’autant grand que quelques jours auparavant un tel projet n’avait pas eu l’assentiment du Commandant du Cecos. Le général Guai Bi Poin Georges. Une rencontre convoquée permet de dissiper les « malentendus ». Mais après les fêtes de fin d’année, Désiré Tagro remet le couvert. Il veut les 300 policiers mis à la disposition de cette unité. En fin politicien, il s’est abstenu de signer le message (faxé et non lu sur le réseau de la police) et a mis en avant un second couteau. Il est de notoriété (pour les spécialistes des questions militaires) qu’au Cecos, il n’y a pas de primes. L’argent étant un appât facile, les concepteurs de l’opération ont choisi une fabuleuse affaire de primes de risque. « Nous devons percevoir chacun une prime de risque de 23 000 fcfa tous les 3 jours et des recharges téléphoniques », explique un « policier » à Nord-Sud. Pourquoi Tagro choisit il de réaffecter ces agents de Police sans une concertation préalable avec le Commandement ?
Est-ce la mise à la disposition des 300 policiers au CECOS qui fait que la Police nationale peine à assurer convenablement la sécurité des abidjanais ? Autant de questions qui trottinent dans les esprits. Derrière Désiré Tagro se trouve Laurent Gbagbo, Chef suprême des Armées. A-t-il lui aussi choisi d’affaiblir le général Guai Bi Poin ? La présence des agents de Police au sein de cette unité est le fait du décret n°2005-245 du 2 juillet 2005, portant création, attributions, organisation et fonctionnement du Centre de Commandement des Opérations de Sécurité (CECOS).
« Le CECOS a tout les moyens et les commissariats rien. Aujourd’hui les résultats de la Police se confondent avec ceux du CECOS. On n’a l’impression que nos agents ne font rien. Et Dieu sait l’énorme travail qu’ils abattent », nous confiait un proche de Tagro quelques mois auparavant.

Coulibaly Brahima
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