La pauvreté avance à grands pas en Côte d’Ivoire du fait de nombreux évènements défavorables qui ont entraîné son évolution. Notamment la conjoncture des années 80, la dévaluation du Franc CFA dans les années 90 et la crise de 2002 ont aujourd’hui, selon l’enquête menée par le ministère du Plan et du Développement, multiplié la pauvreté par 10 en l’espace d’une génération. Il ressort des chiffres récents (2008) qu’une personne sur deux est pauvre, contre une personne contre dix en 1985. Le taux de pauvreté est donc passé de 10% en 1985 à 48,9% en 2008. Selon l’enquête, une personne pauvre en 2008 est celle qui a une dépense journalière inférieure à 661 FCFA, soit 241.145 FCFA par an. A côté de l’avancée de la pauvreté, la dette extérieure se fait de plus en plus sentir. Ce qui installe la Côte d’Ivoire parmi les 34 Etats africains sur les 42 du monde qui sont considérés comme PPTE (Pays Pauvres Très Endettés). Face à ces défis énormes, une nouvelle orientation de la stratégie de développement, de la croissance et de la réduction de la pauvreté s’avère plus que nécessaire. La nouvelle vision définie par le ministère du Plan et du Développement s’inscrit en cinq grands points. Partant sur la base du fait que la Côte d’Ivoire regorge de potentialités minières, d’un sous-sol propice à l’agriculture ainsi que de ressources humaines biens formées, il s’agit aujourd’hui de faire de ce pays, une puissance économique dans la sous-région et lui donner une place dans le cercle des Etats industrialisés. « L’économie de la Côte d’Ivoire doit s’orienter désormais sur les entreprises de transformation, créatrices de revenus et pourvoyeuses d’emplois », affirme le ministère. Il sera donc question de rendre disciplinés ses travailleurs dans le respect des valeurs morales. La stratégie prévoit également développer la culture de l’excellence et faire la promotion du mérite qui sont des denrées rares en Côte d’Ivoire. La vision du ministère du Plan ne s’arrête pas là. Elle s’étend au développement du tourisme dans le respect des valeurs environnementales. « Un accent particulier devra être mis sur les villes avec une actualisation des plans d’urbanisme. Sans oublier la bonne gestion de l’environnement ainsi que la création de grands centres modernes de traitements des ordures ménagères », déclare Paul Antoine Bohoun Bouabré, ministre du Plan et du Développement qui souhaite que les actions du gouvernement se concentrent sur ces points. Mais cela passe nécessairement par une stabilité sociale (le principal point de la vision), sans laquelle aucun développement n’est possible.
Julienne Ligué
Julienne Ligué
