La dernière évasion de prisonniers intervenue à la Maca ayant abouti à la sortie de 21 criminels, a suscité beaucoup d`interrogations au sein de la population. Certaines sources ont même imputé cet état de fait au Cecos accusée d`avoir déserté le Mirador 3 par lequel l`évasion s`est produite. Le commissaire principal Robé Gogo Joachim, n°2 du Cecos, déballe tout et pointe un doigt accusateur.
Notre Voie : Le Cecos a été accusé de n`avoir pas été vigilant lors de l`évasion des prisonniers le 5 janvier dernier à la Maca...
Robé Gogo : Dire que nos éléments n`ont pas été vigilants n`est pas juste. Il faut appeler les choses par leur nom. A la Maca, on a été requis régulièrement par le procureur de la République. Nous avons deux missions selon la réquisition que nous avons en notre possession : Maintenir et rétablir l`ordre lorsqu`il est perturbé, et assister au transfert des détenus pour ne pas qu`ils s`évadent en cours de route. Dans le cas d`espèce, l`intérieur de la prison est surveillé par les gardes pénitentiaires. Alors, celui qui a vu les détenus s`évader aurait dû nous appeler pour qu`on intervienne. Mais vous savez, il y a des choses que nous ne pouvons pas expliquer. Nous ne sommes pas maîtres des lieux, nous ne connaissons pas mieux la maison que les gardes pénitentiaires. Le 13 décembre dernier, lorsqu`il y a eu une tentative d`évasion, nous avons réagi spontanément, et nous avons maîtrisé 5000 hommes. Alors, c`est pas 4 à 7 personnes que nous ne pouvons pas maîtriser. Situer les responsabilités n`est pas mon intention. Les gardes pénitentiaires et le Cecos, ensemble, nous avons fait des réunions de crise pour nous faire des coupes en vue de mieux tenir cette maison.
N.V. : En tant que technicien de la sécurité, comment expliquez-vous ces évasions répétées à la Maca?
R.G. : La capacité d`hébergement de la Maca est de 1500 hommes mais nous en sommes à 5000. C`est à peine qu`ils rentrent dans les bâtiments pour se coucher. Or, un individu a besoin de se coucher. Donc, il y a un instinct de refoulement. C`est une loi naturelle. Ensuite, le personnel qui y travaille est insuffisant. Nous apportons un appui tactique qui ne peut pas être permanent. Nous sommes là pour une intervention ponctuelle. Nous n`avons pas la responsabilité de la Maca. En somme, il y a une surpopulation à la Maca puisque le ratio est établi à 60 prisonniers pour un agent.
N.V. : Qui a la gestion du Mirador 3 par lequel les prisonniers se sont évadés?
R.G. : Le jour de l`évasion, ce mirador était fermé hermétiquement à deux cadenas. Il n`était pas à ciel ouvert. Ce poste, selon l`appui tactique qu`on apporte aux agents pénitentiaires, est tenu par le Cecos. Il y a eu plusieurs évasions à ce niveau. Des prisonniers ont utilisé des objets lourds pour casser les cadenas de ce poste. Pendant ce temps-là, personne à l`intérieur de la prison ne s`en est rendu compte. On profite de l`absence de quelqu`un pour faire ce qui est repréhensible. Puisque c`est ce mirador qui préoccupe les gens, je voudrais préciser que quand il n`y a pas d`agents, on ferme le mirador. D’ailleurs, il y a plusieurs mirador qui sont fermés. Alors pourquoi les détenus ne s`évadent pas par là-bas? Je répète, il y a des miradors qui sont fermés à cadenas mais personne ne les casse pour passer par là. Pourquoi spécifiquement le Mirador 3? Allez-y comprendre quelque chose.
N.V. : Au Mirador 3, de 8h jusqu`à midi, la relève des éléments du Cecos n`a pas assurée, et l`évasion a eu lieu à 13h...
R.G. : A la Maca, nous avons beaucoup de missions. Quand nous n`avons pas d`agents, il ne faut pas se voiler la face. On informe en temps opportun qui de droit. Donc, il y a un système de relève automatique. Alors, qu`on pointe du doigt ce mirador pour en faire un événement, je veux bien. Mais qu`on me dise aussi, quand le Cecos n`est pas là, comment on garde la prison? Moi, j`ai fait des réunions avec le procureur de la République et l`administration pénitentiaire, nous avons fait un point succint de la situation et nous sommes repartis sur de nouvelles bases. Mais retenez que nous sommes là, il y a deux ans, et le 13 décembre, nous avons évité le pire à la Côte d`ivoire. Et puis, si c`est ce mirador qui fait que les prisonniers sont parmi les citoyens libres, nous, on sait comment les retrouver. On a même déjà retrouvé certains.
N.V. : En clair, les éléments du Cecos n`étaient pas à leur poste...
R.G. : Les éléments du Cecos étaient à leur poste puisqu`ils tenaient l`autre mirador. Le Mirador 3 ne nous intéresse pas parce qu`il était fermé. Quand c`est fermé, on ne peut pas l`ouvrir. S`ils ont réussi à l`ouvrir, c`est la faute à qui? C`est pas nous qui détenons les clés de ce mirador fermé. On a fait notre travail au sein de la prison.
N.V. : Il faut quand même situer les responsabilités?
R.G. : Je dis qu`il y a plusieurs miradors fermés avec des cadenas. Si l`ironie du sort a fait que c`est par ce mirador que ces gens se sont évadés, situez la responsabilité vous-même?
N.V. : N`y a-t-il pas de chevauchement en terme de compétence entre les agents de la prison et ceux du Cecos?
R.G. : Il n`y a pas de chevauchement. On leur laisse faire leur travail. Quand ils ont besoin de nous ponctuellement, ils nous font appel. Nous observons, quand ils sont en difficulté, nous les aidons.
N.V. : Que va-t-il se passer maintenant?
R.G. : Nous, nous sommes organisés, nous avons mis sur pied une stratégie, adopté des mesures. C`est pas le Cecos qui fait entrer dans la maison des éléments tranchants, des armes que possèdent les prisonniers
Interview réalisée par Félix Teha Dessrait Coll. Bruno Kouadio
Notre Voie : Le Cecos a été accusé de n`avoir pas été vigilant lors de l`évasion des prisonniers le 5 janvier dernier à la Maca...
Robé Gogo : Dire que nos éléments n`ont pas été vigilants n`est pas juste. Il faut appeler les choses par leur nom. A la Maca, on a été requis régulièrement par le procureur de la République. Nous avons deux missions selon la réquisition que nous avons en notre possession : Maintenir et rétablir l`ordre lorsqu`il est perturbé, et assister au transfert des détenus pour ne pas qu`ils s`évadent en cours de route. Dans le cas d`espèce, l`intérieur de la prison est surveillé par les gardes pénitentiaires. Alors, celui qui a vu les détenus s`évader aurait dû nous appeler pour qu`on intervienne. Mais vous savez, il y a des choses que nous ne pouvons pas expliquer. Nous ne sommes pas maîtres des lieux, nous ne connaissons pas mieux la maison que les gardes pénitentiaires. Le 13 décembre dernier, lorsqu`il y a eu une tentative d`évasion, nous avons réagi spontanément, et nous avons maîtrisé 5000 hommes. Alors, c`est pas 4 à 7 personnes que nous ne pouvons pas maîtriser. Situer les responsabilités n`est pas mon intention. Les gardes pénitentiaires et le Cecos, ensemble, nous avons fait des réunions de crise pour nous faire des coupes en vue de mieux tenir cette maison.
N.V. : En tant que technicien de la sécurité, comment expliquez-vous ces évasions répétées à la Maca?
R.G. : La capacité d`hébergement de la Maca est de 1500 hommes mais nous en sommes à 5000. C`est à peine qu`ils rentrent dans les bâtiments pour se coucher. Or, un individu a besoin de se coucher. Donc, il y a un instinct de refoulement. C`est une loi naturelle. Ensuite, le personnel qui y travaille est insuffisant. Nous apportons un appui tactique qui ne peut pas être permanent. Nous sommes là pour une intervention ponctuelle. Nous n`avons pas la responsabilité de la Maca. En somme, il y a une surpopulation à la Maca puisque le ratio est établi à 60 prisonniers pour un agent.
N.V. : Qui a la gestion du Mirador 3 par lequel les prisonniers se sont évadés?
R.G. : Le jour de l`évasion, ce mirador était fermé hermétiquement à deux cadenas. Il n`était pas à ciel ouvert. Ce poste, selon l`appui tactique qu`on apporte aux agents pénitentiaires, est tenu par le Cecos. Il y a eu plusieurs évasions à ce niveau. Des prisonniers ont utilisé des objets lourds pour casser les cadenas de ce poste. Pendant ce temps-là, personne à l`intérieur de la prison ne s`en est rendu compte. On profite de l`absence de quelqu`un pour faire ce qui est repréhensible. Puisque c`est ce mirador qui préoccupe les gens, je voudrais préciser que quand il n`y a pas d`agents, on ferme le mirador. D’ailleurs, il y a plusieurs mirador qui sont fermés. Alors pourquoi les détenus ne s`évadent pas par là-bas? Je répète, il y a des miradors qui sont fermés à cadenas mais personne ne les casse pour passer par là. Pourquoi spécifiquement le Mirador 3? Allez-y comprendre quelque chose.
N.V. : Au Mirador 3, de 8h jusqu`à midi, la relève des éléments du Cecos n`a pas assurée, et l`évasion a eu lieu à 13h...
R.G. : A la Maca, nous avons beaucoup de missions. Quand nous n`avons pas d`agents, il ne faut pas se voiler la face. On informe en temps opportun qui de droit. Donc, il y a un système de relève automatique. Alors, qu`on pointe du doigt ce mirador pour en faire un événement, je veux bien. Mais qu`on me dise aussi, quand le Cecos n`est pas là, comment on garde la prison? Moi, j`ai fait des réunions avec le procureur de la République et l`administration pénitentiaire, nous avons fait un point succint de la situation et nous sommes repartis sur de nouvelles bases. Mais retenez que nous sommes là, il y a deux ans, et le 13 décembre, nous avons évité le pire à la Côte d`ivoire. Et puis, si c`est ce mirador qui fait que les prisonniers sont parmi les citoyens libres, nous, on sait comment les retrouver. On a même déjà retrouvé certains.
N.V. : En clair, les éléments du Cecos n`étaient pas à leur poste...
R.G. : Les éléments du Cecos étaient à leur poste puisqu`ils tenaient l`autre mirador. Le Mirador 3 ne nous intéresse pas parce qu`il était fermé. Quand c`est fermé, on ne peut pas l`ouvrir. S`ils ont réussi à l`ouvrir, c`est la faute à qui? C`est pas nous qui détenons les clés de ce mirador fermé. On a fait notre travail au sein de la prison.
N.V. : Il faut quand même situer les responsabilités?
R.G. : Je dis qu`il y a plusieurs miradors fermés avec des cadenas. Si l`ironie du sort a fait que c`est par ce mirador que ces gens se sont évadés, situez la responsabilité vous-même?
N.V. : N`y a-t-il pas de chevauchement en terme de compétence entre les agents de la prison et ceux du Cecos?
R.G. : Il n`y a pas de chevauchement. On leur laisse faire leur travail. Quand ils ont besoin de nous ponctuellement, ils nous font appel. Nous observons, quand ils sont en difficulté, nous les aidons.
N.V. : Que va-t-il se passer maintenant?
R.G. : Nous, nous sommes organisés, nous avons mis sur pied une stratégie, adopté des mesures. C`est pas le Cecos qui fait entrer dans la maison des éléments tranchants, des armes que possèdent les prisonniers
Interview réalisée par Félix Teha Dessrait Coll. Bruno Kouadio
