Comment éviter la faillite qui menace de la Radiodiffusion diffusion Télévision Ivoirienne (RTI) ? Comment résister à la rude concurrence consécutive à la très prochaine libéralisation de l’espace audiovisuel ? Le climat de paix et de concorde reviendra-t-il au sein de "la maison bleue" ? Ces interrogations, les responsables syndicaux, le personnel et l’ensemble des Ivoiriens se les posent en ce moment. Pour l’opinion publique, l’audit de la RTI est la solution idoine pour la sortir de cette situation exsangue. Indubitablement, la gestion de cette entreprise s’impose. La RTI doit être passée au scanner. Et c’est le clou sur lequel le Comité intersyndical, composé du Syndicat National des Agents de la Communication de Côte d’Ivoire (SYNACOM-CI) et le Syndicat du Personnel de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (SYPERTI), tape. Ces deux organisations, par le truchement d’ un document commun baptisé " Responsabilité- Professionnalisme- Solidarité", sont sans équivoque. Ils demandent, « de toute urgence, au gouvernement, d’initier un audit diligenté par un cabinet extérieur afin que la lumière soit faite sur la gestion de la RTI durant ces dernières années ».
Une gestion archaïque dénuée de tout management !
Pour le SYNACOM-CI et le SYPERTI, qui se félicitent de l’association de tous les acteurs à la réflexion de redressement de la RTI, des informations faisant état de malversations circulent aux sujets de contrats soumis à des dessous de table. Il s’agit, entre autres, de " l’attribution de Contrats de Prestation de Services soumis à des dessous de table, soit 400 000 Francs payés par chacun des postulants" ; "d’un volume important d’échanges marchandises non maîtrisables qui réduisent les ressources financières de l’entreprise" ; "l’achat de véhicules reformés de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) ; "la redevance de la RTI". Au sujet de cette dernière, c’est près de 12 milliards de Francs CFA que la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE) verse à la RTI. Mais, malgré cette somme, les recettes publicitaires et autres multiples sources de revenus, l’entreprise dirigée par Brou Amessan Pierre Israël, Directeur général depuis le 18 mars 2008, est très loin d’équilibrer ses comptes. Au niveau de la recette publicitaire, le Président du Conseil d’Administration, M. Honoré Guié, s’offusquait le 24 septembre dernier, des pots de vin à la RTI et surtout des détournements flagrants de la recette publicitaire. « Sur une recette de 150 millions, on déclare 50. Le reste va dans leurs poches ! », dénonçait-il, éberlué. C’est donc le manque de clarté dans la gestion de tous ces dossiers qui fonde le Comité intersyndical à demander l’audit et à proposer qu’il soit, surtout, confié au Bureau National des Etudes Techniques et de Développement (BNETD) « les études sur la redevance RTI en vue de connaître le nombre réel d’abonnés de la CIE qui paient cette taxe sur toute l’étendue du territoire national ». En sus, malgré cette manne financière, générée par la Redevance, la RTI croule sous le poids d’une dette de près de 15 milliards dont 09 milliards au titre de la dette fiscale. En outre, s’agissant de la dette du personnel, la RTI doit aux travailleurs, au bas mot, 18 mois d’arriérés de reliquats de salaires inscrits dans un acte notarié et 07 mois à certains travailleurs suite aux avancements indiciaires pour l’année 2005. Les ressources humaines, la plaie
Selon M. Bley Ahossy, Directeur technique de la RTI, lors du passage du ministre des Nouvelles Techniques de la Communication et de l’Information ( NTIC), Hamed Bakayoko, « la RTI compte, à ce jour plus de 900 agents ». Au nombre de ceux-ci, il faut compter 268 personnes sous "Contrat de prestation de service" et 300 stagiaires dont la durée de stage a largement dépassé la norme juridique en la matière. En décembre dernier, les personnes, se trouvant dans cette situation irrégulière, ont enclenché un mouvement d’humeur pour réclamer la clarification de leur statut. Selon notre source, les stagiaires, pour certains, sont comptés aujourd’hui dans l’effectif de la RTI par pure reconnaissance pour leur activisme dans les différents mouvements patriotiques. Pour d’autres, « ils ont été recommandés, à la direction, par des membres influents du régime actuel». Aussi, avec des nominations fondées sur le militantisme ou la loyauté au régime, des pratiques tendant à exclure certains travailleurs- qui ne chantent pas l’alléluia du pouvoir- des possibilités d’avancement et de promotion sont légion. La libéralisation de l’espace audiovisuel en Côte d’Ivoire est imminente. En juillet dernier déjà, le ministre de la Communication Ibrahim Sy Savané avait reçu le rapport d’étude sur le processus qui consacre la multiplicité des chaînes de télévisions et radios privées. Dans ce contexte, la RTI, pour tenir la concurrence, doit, inévitablement, faire sa mue. Ce, en ouvrant ses antennes à l’ensemble de la communauté nationale dans toute sa diversité socio- politique. La RTI doit cesser d’être la caisse de résonance du pouvoir. Elle doit cesser de faire un "black out" sur les manifestations organisées par l’opposition, pendant que le moindre éternuement des tenants du régime et les mouvements qui lui sont proches, est couvert en grandes pompes. Le Conseil d’Administration de la RTI, s’est fixé pour objectif, également la modernisation et la gestion de ce média par un système de management rationnel, efficace et transparent des ressources. Nonobstant toutes ces bonnes intentions, de l’avis des syndicats, « de nombreuses données aujourd’hui disponibles révèlent que la RTI est confrontée à des difficultés majeures». L’audit serait donc la seule bouée de sauvetage pour remettre la RTI sur les rails, avant la période électorale.
Jean- Antoine Doudou
Une gestion archaïque dénuée de tout management !
Pour le SYNACOM-CI et le SYPERTI, qui se félicitent de l’association de tous les acteurs à la réflexion de redressement de la RTI, des informations faisant état de malversations circulent aux sujets de contrats soumis à des dessous de table. Il s’agit, entre autres, de " l’attribution de Contrats de Prestation de Services soumis à des dessous de table, soit 400 000 Francs payés par chacun des postulants" ; "d’un volume important d’échanges marchandises non maîtrisables qui réduisent les ressources financières de l’entreprise" ; "l’achat de véhicules reformés de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) ; "la redevance de la RTI". Au sujet de cette dernière, c’est près de 12 milliards de Francs CFA que la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE) verse à la RTI. Mais, malgré cette somme, les recettes publicitaires et autres multiples sources de revenus, l’entreprise dirigée par Brou Amessan Pierre Israël, Directeur général depuis le 18 mars 2008, est très loin d’équilibrer ses comptes. Au niveau de la recette publicitaire, le Président du Conseil d’Administration, M. Honoré Guié, s’offusquait le 24 septembre dernier, des pots de vin à la RTI et surtout des détournements flagrants de la recette publicitaire. « Sur une recette de 150 millions, on déclare 50. Le reste va dans leurs poches ! », dénonçait-il, éberlué. C’est donc le manque de clarté dans la gestion de tous ces dossiers qui fonde le Comité intersyndical à demander l’audit et à proposer qu’il soit, surtout, confié au Bureau National des Etudes Techniques et de Développement (BNETD) « les études sur la redevance RTI en vue de connaître le nombre réel d’abonnés de la CIE qui paient cette taxe sur toute l’étendue du territoire national ». En sus, malgré cette manne financière, générée par la Redevance, la RTI croule sous le poids d’une dette de près de 15 milliards dont 09 milliards au titre de la dette fiscale. En outre, s’agissant de la dette du personnel, la RTI doit aux travailleurs, au bas mot, 18 mois d’arriérés de reliquats de salaires inscrits dans un acte notarié et 07 mois à certains travailleurs suite aux avancements indiciaires pour l’année 2005. Les ressources humaines, la plaie
Selon M. Bley Ahossy, Directeur technique de la RTI, lors du passage du ministre des Nouvelles Techniques de la Communication et de l’Information ( NTIC), Hamed Bakayoko, « la RTI compte, à ce jour plus de 900 agents ». Au nombre de ceux-ci, il faut compter 268 personnes sous "Contrat de prestation de service" et 300 stagiaires dont la durée de stage a largement dépassé la norme juridique en la matière. En décembre dernier, les personnes, se trouvant dans cette situation irrégulière, ont enclenché un mouvement d’humeur pour réclamer la clarification de leur statut. Selon notre source, les stagiaires, pour certains, sont comptés aujourd’hui dans l’effectif de la RTI par pure reconnaissance pour leur activisme dans les différents mouvements patriotiques. Pour d’autres, « ils ont été recommandés, à la direction, par des membres influents du régime actuel». Aussi, avec des nominations fondées sur le militantisme ou la loyauté au régime, des pratiques tendant à exclure certains travailleurs- qui ne chantent pas l’alléluia du pouvoir- des possibilités d’avancement et de promotion sont légion. La libéralisation de l’espace audiovisuel en Côte d’Ivoire est imminente. En juillet dernier déjà, le ministre de la Communication Ibrahim Sy Savané avait reçu le rapport d’étude sur le processus qui consacre la multiplicité des chaînes de télévisions et radios privées. Dans ce contexte, la RTI, pour tenir la concurrence, doit, inévitablement, faire sa mue. Ce, en ouvrant ses antennes à l’ensemble de la communauté nationale dans toute sa diversité socio- politique. La RTI doit cesser d’être la caisse de résonance du pouvoir. Elle doit cesser de faire un "black out" sur les manifestations organisées par l’opposition, pendant que le moindre éternuement des tenants du régime et les mouvements qui lui sont proches, est couvert en grandes pompes. Le Conseil d’Administration de la RTI, s’est fixé pour objectif, également la modernisation et la gestion de ce média par un système de management rationnel, efficace et transparent des ressources. Nonobstant toutes ces bonnes intentions, de l’avis des syndicats, « de nombreuses données aujourd’hui disponibles révèlent que la RTI est confrontée à des difficultés majeures». L’audit serait donc la seule bouée de sauvetage pour remettre la RTI sur les rails, avant la période électorale.
Jean- Antoine Doudou