L'Union des syndicats de l'enseignement privé laïc de Côte d'Ivoire (Uselci) ne veut plus du Service autonome pour la promotion de l'enseignement privé (Sapep). Elle l'a fait savoir dans une déclaration vendredi. «L'on a assisté à la descente aux enfers de l'école privée devant des responsables du Sapep qui restent sans réaction», explique Soumahoro Vassiriki, chargé de communication de l'union. Celle-ci regroupe le Syndicat national des employés de l'enseignement privé secondaire de Côte d'Ivoire (Syneepseci), le Syndicat national des enseignements du privé primaire et secondaire de Côte d'Ivoire (Syneppc-ci) et le Syndicat national des enseignants du privé préscolaire et primaire laïcs de Côte d'Ivoire (Seplci). L'Uselci dépeint l'inadaptation du mode actuel de gestion de l'enseignement privé à travers le Sapep. Elle estime qu'il est temps d'envisager « la dissolution pure et simple » de cet organisme «pour explorer la possibilité de création d'une nouvelle structure plus efficace». Selon les enseignants du privé laïc, la démission du Sapep a été palpable tant au niveau des infrastructures qu'au niveau de l'encadrement. «Concernant les infrastructures, de nombreux établissements privés ne répondent plus aux critères prescrits et obtiennent néanmoins l'autorisation de fonctionner. Ces écoles manquent de matériel didactique et pédagogique, table-bancs insuffisantes et en mauvais état, inexistence d'espace de jeux, classes insuffisants et trop exigus. Pas de laboratoire etc.», cite l'Uselci. Au niveau de l'encadrement pédagogique, ce sont entre autres la surexploitation des enseignants en nombre insuffisant, le non respect du volume horaire des professeurs, le démarrage tardif des cours et l'arrêt prématuré des enseignements pour minimiser les coûts. «On peut également ajouter le remplissage frauduleux des cahiers de textes par les fondateurs pour cacher aux autorités que les cours n'ont pas été donnés normalement», estime Soumahoro Vassiriki. Au niveau des personnels, le mode de recrutement et la gestion, selon l'Uselci, s'effectuent dans la plus grande anarchie, sur la base de critère d'appréciation : exigences salariales les plus faibles possibles, parfaite docilité vis-à-vis du fondateur et de sa famille, ils sont éternellement vacataires, souvent sans aucun contrat. De plus, le taux horaire est fixé au plus bas pour les amener à effectuer le plus grand nombre d'heures de prestation.
Raphaël Tanoh
Raphaël Tanoh