Pour donner sa position dans cette affaire, le préfet d`Abidjan, Sam Etiassé a animé une conférence de presse, hier, à son cabinet, à la Préfecture de police. "S`il n`y avait pas eu deux chefs à Anan, nous aurions envoyé le Sous-préfet de Bingerville procéder à la consultation populaire et nous aurions pris l`arrêté administrative pour l`installation du nouveau chef désigné, depuis longtemps. C`est ce que nous allons faire maintenant".Tel est l`argument majeur qui soutient la position de médiateur du Préfet d`Abidjan dans la " mésentente " autour de la chefferie à Anan. Pour lui, il y a un problème qui vient du fait que des membres de la génération dougbo refusent que le chef du village Gnando qui a fini son mandat cède le pouvoir, comme il l`a demandé. Et ce, conformément au " Tchaman-kpossou ", un texte de la communauté Ebrié Bidjan-Atchan. Qui place les Dougbo comme chefs dans les villages Ebrié. " Il fallait donc nommer un intérimaire. Malheureusement à Anan, lorsque nous avons demandé qui était le chef désigné, deux personnes se sont présentées. Ce qui est anormal en pays atchan. Le doyen de la génération qui est un guerrier, est un symbole qu`on ne touche pas. Lorsque les deux se sont présentés, nous avons passé le pouvoir au Nanan, c`est-à-dire au patriarche. A charge pour lui, de nous trouver un chef, parmi les membres de la génération Dougbo. Mais, il nous est revenu deux communiqués dans les journaux qui font état de deux chefs de village à Anan. Deux personnes qui interdisent l`exploitation des parcelles de terrain à Anan. Nous avons vu qu`il y a un problème. Nous avons alors convoqué les autorités d`Anan, pour une rencontre le 6 janvier dernier. Nous avons encore demandé qui était le chef. Les deux voulaient encore se lever, j`ai dit non. Parce qu`entre-temps, nous avons pris le temps de nous renseigner et nous savons qu`il y a un seul chef de génération. Il peut arriver qu`il y ait des problèmes avec ce dernier, mais comme j`ai orienté mon discours dans le sens du pardon et de la cohésion. J`ai dit qu`il faut pardonner. J`ai donc dit au doyen de la génération qu`il a un mois, pour réconcilier les membres de la génération dougbo qui sont divisés et nous trouver un chef ".C`est en ce moment seulement, que le Préfet prendra l`arrêté de nomination du chef d`Anan. Après une consultation populaire, pour s`assurer que le choix du chef est celui du village. Avec la ferme conviction que " l`unanimité ne peut pas se faire autour de quelqu`un ", Sam Etiassé n`exclut pas le fait que le dernier choix peut se porter sur celui que les Nanan ont déjà désigné. " Puisque les mêmes causes produisent les mêmes effets. S`ils sont majoritaires, ils l`emporteront. Il n`y a que le voleur qui a peur de la police ", a-t-il fait remarquer. Ainsi, donc au terme d`une rencontre avec les autorités traditionnelles, le Préfet a finalement décidé de laisser le soin au Nanan -en lieu et place du doyen des Dougbo-, de réconcilier tout le monde et lui (ré) proposer un nouveau chef, au bout de 2 semaines. Il est évident qu`il lui retournera le nom de celui qu`il a déjà désigné comme tel. Etant entendu qu`il ne revient plus sur sa décision. Affaire à suivre.
Frimo D. Koukou
koukoudf@yahoo.fr
Frimo D. Koukou
koukoudf@yahoo.fr