Le ministre Koné Mamadou de la Justice a rencontré les magistrats, hier, au Ces, pour les impliquer dans le processus électoral par leur retour au nord. Après le retour des 23.000 fonctionnaires et agents de l’Etat (enseignants, infirmiers, sages-femmes, etc) sur les 24.000 à redéployer, c’est au tour des personnels de l’administration judiciaire de regagner les zones qu’ils ont dû quitter du fait de la guerre. A la réunion qu’il a eue avec les magistrats, les greffiers et gardes pénitentiaires, au Conseil économique et social, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Koné Mamadou a, d’entrée de jeu, lancé un appel pressant : «Bouclez vos valises et rejoignez vos postes dans les zones centre, nord et ouest». Pourquoi l’administration judiciaire n’avait pas été redéployée dans les zones centre, nord et ouest ? Selon le ministre, cette question mérite d’être posée. Dans la mesure où, affirme-t-il, «la justice est l’arbitre des conflits sociaux». Donc, en tant que tel, poursuit-il, «nous devons être les premiers sur le théâtre des opérations pour entendre les protagonistes de cette vie sociale». Si, on en est arrivé là, explique le Garde des Sceaux, c’est essentiellement pour deux raisons. D’un, les infrastructures (les tribunaux et les prisons) dans lesquelles la justice travaille. Et de deux, le personnel spécifique, les gendarmes et policiers, dont la justice a besoin pour s’exprimer. C’était pour lui, l’occasion de rappeler que dans une crise comme celle dont la Côte d’Ivoire est en train de sortir, il y a des évasions massives de prisonniers. Et, leur «premier souci est de faire disparaître les traces de leurs passages dans les prisons». Ainsi, fait remarquer le ministre Koné Mamadou, «les 10 palais de justice et les 11 prisons que compte la zone centre, nord et ouest ont été totalement vandalisés». Il n’y avait donc pas de place pour les magistrats pour dire la justice. Outre les gendarmes et policiers, il y a les surveillants de prison et autres agents des Eaux et Forêts et douaniers dont le redéploiement était lié au règlement de la question militaire. Fort heureusement, la situation, reconnaît le ministre, évolue aujourd’hui en Côte d’Ivoire. « Sur les 10 palais de justice que compte la zone centre, nord et ouest, il y en a six qui ont été réhabilités par l’Union européenne. Il s’agit de ceux de Man, Danané, Touba, Séguéla, Bouaké et de Katiola. Concernant les quatre derniers, à savoir Korhogo, Boundiali, Odienné et Bouna, l’Union européenne est en train de passer les marchés pour leur réhabilitation. Quant aux 11 prisons, certaines été restaurés et d’autres rénovées grâce aux efforts conjugués de la coopération GTZ et l’Union européenne», a dit le ministre de la justice. Qui a soutenu que le quatrième Accord politique de Ouaga ayant réglé la question militaire, et créé une nouvelle dynamique, il n’est pas à désespérer de revoir les gendarmes et policiers reprendre du service dans la zone centre, nord et ouest. «C’est au vu de cette évolution qu’il nous apparaît nécessaire de vous demander de retourner dans la zone centre, nord et ouest pour jouer votre rôle d’arbitre». Et le ministre de la justice d’ajouter : «Il faudrait qu’on y aille sans se faire d’illusion. Tant que la justice ne sera pas redéployée, on ne pourra pas parler d’état de droit. Aucun investisseur économique ne pourra aller s’installer là-bas. De manière générale, il faut que la justice y soit pour exercer sa mission régalienne. En se redéployant, l’administration judiciaire apportera une contribution majeure à la construction du mur de la paix que nous sommes en train de construire depuis un certain temps».
Le ministre a promis que les magistrats seront, dans le cadre de leur redéploiement, confortablement installés. Parce que, a-t-il rappelé, «le gouvernement ivoirien n’est pas à sa première action dans ce domaine». Il a dit que des kits leur seront remis très bientôt. C’est pourquoi, en les exhortant à rejoindre leurs postes, il a pris l’engagement suivant : «Nous serons à vos côtés». Le ministre Koné Mamdou a indiqué que l’idéal serait que tous ceux qui veulent partir, le fassent juste après la présente séance de travail. Mais, il a préconisé la mise en place, dans un premier temps, d’une équipe minimale composée de magistrats, greffiers et de régisseurs. Le redéploiement du gros des «troupes» pouvant se faire après. A ses collaborateurs, le ministre de la justice a dit que la population a besoin d’eux pour délivrer les pièces administratives. Avant de souligner que l’Etat de Côte d’Ivoire a également besoin d’eux, mais pour conduire à bien, l’opération de sortie de crise. Il a enfin indiqué que les magistrats ont besoin aujourd’hui d’aller au centre, au nord et à l’ouest parce qu’ils doivent être fatigués de ne pas travailler depuis le déclenchement de la crise. «J’ai parlé d’administration minimale pour assurer la continuité du service public. Mais tous ceux qui veulent partir seront considérés comme du pain béni», a-t-il soutenu.
Emmanuel Kouassi
357 autorités et personnels judiciaires bientôt au nord
Le secrétaire exécutif du Comité national de pilotage du redéploiement de l’administration (Cnpra), Eben-Ezer Guébo Dja a, en marge de la réunion avec les magistrats, fait savoir que les fonds sont en train d’être mobilisés par le ministre de l’Economie et des Finances. Il a donné l’assurance qu’incessamment, les moyens seront mis à la disposition de sa structure. Ce qui va permettre de remettre des kits aux magistrats qui vont retourner dans la zone Cno. Selon Guébo Dja, dans un premier temps, ce sont 357 autorités et personnels qui vont rejoindre les juridictions à Bouaké, Man, Séguéla, Touba…et Katiola. Suivront d’autres personnes nommées. Quel le coût de cette opération ? Pour le secrétaire exécutif du Cnpra, «la guerre ayant détruit beaucoup de choses, il est difficile de donner un coût». En ce qui concerne les dispositions qui sont prises par sa structure pour respecter la date du 15 janvier fixée par le quatrième Accord complémentaire de Ouaga concernant le redéploiement, il répond : «le ministre a donné des instructions très fermes. A l’heure où je vous parle, l’ensemble des greffiers en chef et leurs adjoints sont déjà en poste».
Il reste donc à régler les obstacles financiers. Mais Guébo précise que les kits qui seront remis aux magistrats sont une prime d’accompagnement à ne pas confondre avec le dédommagement du fait des biens perdus dans la guerre. Il rassure que des coordinations d’accueil sont déjà en place dans les différentes localités pour recevoir les redéployés.
Emmanuel Kouassi
Les préoccupations des magistrats
Le ministre Koné Mamadou s’est appuyé, hier, sur l’adage suivant pour sensibiliser les magistrats à rejoindre leurs postes : «On n’apprend pas à marcher en restant assis». Et d’expliquer. «Il faut se lever. Donc il faut y aller. Vous serez des pionniers». Les invités du ministre sont tous, c’est le lieu de le dire, déterminés à retourner. Mais ils n’ont pas manqué d’exprimer les traumatismes qu’ils ont vécus du fait de la guerre, insisté sur les conditions dans lesquelles ils vont travailler. Celles-ci concernent essentiellement le matériel de bureau, les moyens de déplacement, les problèmes de logements…et l’absence de dactylographes. Le ministre a soutenu que concernant la Cour d’Appel de Bouaké, les démarches sont en cours pour que les anciens locaux de l’EECI serve de siège. A toutes ces préoccupations, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice a donné des réponses précises. Les magistrats sont en route. Les tribunaux seront bientôt ouverts dans la zone Cno. A la satisfaction des populations.
Emmanuel Kouassi
Le ministre a promis que les magistrats seront, dans le cadre de leur redéploiement, confortablement installés. Parce que, a-t-il rappelé, «le gouvernement ivoirien n’est pas à sa première action dans ce domaine». Il a dit que des kits leur seront remis très bientôt. C’est pourquoi, en les exhortant à rejoindre leurs postes, il a pris l’engagement suivant : «Nous serons à vos côtés». Le ministre Koné Mamdou a indiqué que l’idéal serait que tous ceux qui veulent partir, le fassent juste après la présente séance de travail. Mais, il a préconisé la mise en place, dans un premier temps, d’une équipe minimale composée de magistrats, greffiers et de régisseurs. Le redéploiement du gros des «troupes» pouvant se faire après. A ses collaborateurs, le ministre de la justice a dit que la population a besoin d’eux pour délivrer les pièces administratives. Avant de souligner que l’Etat de Côte d’Ivoire a également besoin d’eux, mais pour conduire à bien, l’opération de sortie de crise. Il a enfin indiqué que les magistrats ont besoin aujourd’hui d’aller au centre, au nord et à l’ouest parce qu’ils doivent être fatigués de ne pas travailler depuis le déclenchement de la crise. «J’ai parlé d’administration minimale pour assurer la continuité du service public. Mais tous ceux qui veulent partir seront considérés comme du pain béni», a-t-il soutenu.
Emmanuel Kouassi
357 autorités et personnels judiciaires bientôt au nord
Le secrétaire exécutif du Comité national de pilotage du redéploiement de l’administration (Cnpra), Eben-Ezer Guébo Dja a, en marge de la réunion avec les magistrats, fait savoir que les fonds sont en train d’être mobilisés par le ministre de l’Economie et des Finances. Il a donné l’assurance qu’incessamment, les moyens seront mis à la disposition de sa structure. Ce qui va permettre de remettre des kits aux magistrats qui vont retourner dans la zone Cno. Selon Guébo Dja, dans un premier temps, ce sont 357 autorités et personnels qui vont rejoindre les juridictions à Bouaké, Man, Séguéla, Touba…et Katiola. Suivront d’autres personnes nommées. Quel le coût de cette opération ? Pour le secrétaire exécutif du Cnpra, «la guerre ayant détruit beaucoup de choses, il est difficile de donner un coût». En ce qui concerne les dispositions qui sont prises par sa structure pour respecter la date du 15 janvier fixée par le quatrième Accord complémentaire de Ouaga concernant le redéploiement, il répond : «le ministre a donné des instructions très fermes. A l’heure où je vous parle, l’ensemble des greffiers en chef et leurs adjoints sont déjà en poste».
Il reste donc à régler les obstacles financiers. Mais Guébo précise que les kits qui seront remis aux magistrats sont une prime d’accompagnement à ne pas confondre avec le dédommagement du fait des biens perdus dans la guerre. Il rassure que des coordinations d’accueil sont déjà en place dans les différentes localités pour recevoir les redéployés.
Emmanuel Kouassi
Les préoccupations des magistrats
Le ministre Koné Mamadou s’est appuyé, hier, sur l’adage suivant pour sensibiliser les magistrats à rejoindre leurs postes : «On n’apprend pas à marcher en restant assis». Et d’expliquer. «Il faut se lever. Donc il faut y aller. Vous serez des pionniers». Les invités du ministre sont tous, c’est le lieu de le dire, déterminés à retourner. Mais ils n’ont pas manqué d’exprimer les traumatismes qu’ils ont vécus du fait de la guerre, insisté sur les conditions dans lesquelles ils vont travailler. Celles-ci concernent essentiellement le matériel de bureau, les moyens de déplacement, les problèmes de logements…et l’absence de dactylographes. Le ministre a soutenu que concernant la Cour d’Appel de Bouaké, les démarches sont en cours pour que les anciens locaux de l’EECI serve de siège. A toutes ces préoccupations, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice a donné des réponses précises. Les magistrats sont en route. Les tribunaux seront bientôt ouverts dans la zone Cno. A la satisfaction des populations.
Emmanuel Kouassi